Ça y’est c’est le grand départ, aujourd’hui en va faire une sorte de tire fesse particulier : 2 équipages de chiens de traîneau vont nous tirer pour nous amener à notre premier camp. On porte des harnais et on s’accroche à une corde qui traîne derrière le traîneau. Seul petit hic, au départ les chiens sont très en forme et vont très vite et on risque de se faire envoyer valdinguer. Donc, on part 2 heures avant les chiens, histoire que quand ils arrivent à notre niveau, ils soient un peu essoufflés. Bon, je suis le premier à me prendre une gamelle mais tous les autres se sont vautrés et plus souvent que moi. Je suis un peu rassuré. J’ai pas précisé : Les chiens vont nous tirer pendant 5 heures et quand on arrive, on est plus fatigué qu’eux.

A l’arrivée, le guide nous a dit que dans certains cas, il faisait monter les touristes sur les traîneaux s’ils étaient trop fatigués mais il ne nous l’a pas proposé cet enfoiré. Soi-disant, on a la condition physique.

Un autre point c’est le temps, on a eu beau temps en ville mais maintenant c’est du vent, du froid et pas de visibilité. On s’y fait…l’habitude

Nous voilà arrivés, on monte le camp sur la neige : La tente mess et nos tentes, je partage ma tente avec Odile, c’est la première fois qu’elle dort sous une tente.

On est installé dans un fjord : Templefjord à l’entrée de la banquise.

Question toilette : Un grand trou dans la neige, rien qu’à voir ça, tu as envie d’être constipé…

Toute la bouffe est dans des sacs qui sont mis à l’écart du camp au cas où un ours viendrait nous faire un petit bonjour.

Repas du midi : Barre de céréale et cacahouètes

Repas du soir : Purée lyophilisée et saucisson (un vrai). On passe notre temps à faire fondre de la glace pour préparer les 8 thermos que l’on trimballe. Pour se réchauffer, un petit pastaga en apéro et notre ami Serge a amené de la prune 15 ans d’âge, fait maison…

On va voir les mushers (ceux qui ont conduit les équipages des chiens) et on va faire une caresse à chaque chien pour ne pas faire de jaloux. Ils sont vraiment tous impatients d’avoir leur caresse et Odile est dans son élément.

Demain matin, ils repartent, nous n’en gardons que 2 : Mechepeche (apparemment ça veut dire biscuit en polonais, c’est le nom générique à tous les chiens qui ont moins de 2 ans) et Sun qui est un gros fainéant. Ils vont tirer une pulka et nous allons tirer les autres.

Les 2 chiens sont installés de chaque coté du camp pour qu’ils nous préviennent au cas de la venue de notre ami l’ours.

Alors, il est 9 heure du soir, crevé et difficile de dormir en plein jour. On a des tentes grand froid (mouais, ça veut surtout dire qu’il fait grand froid dans la tente !!!) où une ouverture fait circuler de l’air dans la tente pour éviter une trop grande différence de température et donc du givre. Finalement j’ai bien dû me réveiller 4-5 fois dans la nuit (le terme n’est pas vraiment adapté mais bon).

Lendemain matin, on va voir les mushers préparer leurs chiens. Les chiens sont très motivés pour repartir, ils font des bonds, ils aboient, c’est la fête, ils tirent sur leur harnais mais pour les retenir, le musher plante une ancre dans la neige, ouais comme pour les bateaux. Juste pour essayer, j’essaye de déplacer le traîneau en bois (sans l’ancre), impossible de le bouger d’1 cm. Il faut 4 chiens pour déplacer le traîneau à vide.

Temps pourri, mais on va faire une ballade. Le guide prend son fusil et c’est parti. Il doit faire -8° mais si on rajoute le vent, on tape les -20°. Alors en terme d’équipement c’est masque pour les yeux, plus masque facial néoprène, 3 paires de gants, bonnet, capuche. Objectif : Pas un cm de chair visible. Le guide se paume et on fait une balade de 6 heures autour du camp. Retour au camp, nos 2 chiens sont contents de nous revoir, pas d’ours qui est venu se taper l’incruste.

Au fait, comme il fait toujours lumineux, on se couche quand on veut, on se lève quand on veut, pas de pression pour arriver avant la nuit…

Repas du soir : Soupe Roico, saucisson, soupe chinoise et cappeleti. En regardant les emballages des produits, je m’aperçois qu’on nous refile des produits périmés : Biscuits périmés en octobre 2004, barres de céréales et sachets lyophilisés périmés en janvier 2004. Je fais la remarque au guide qui me dit que ce n’est pas important, avec ce froid tout ce garde…mouais.

Un moment difficile pour chacun de nous : Le passage obligatoire aux toilettes. C’est pas compliqué, avec une pelle, on fait un trou dans la glace, on essaye de faire un petit muret et puis on n’a pas le choix, on espère qu’il ne fait pas trop froid et c’est parti… Faut reconnaître, psychologiquement t’es constipé mais bon t’as pas le choix, à un moment il faut se lancer.