Yo,

Byebye la Papouasie Nouvelle Guinée. Tu es toujours chez les papous mais en Indonésie. Un autre monde, aucun problème pour sortir le soir, du monde partout.

Dans les bouquins, on te parle de la fameuse vallée de Baliem où les papous, il y a encore 50 ans étaient encore à l’âge de pierre donc tu prends un petit coucou (les peureux en avion s’abstenir). La vache, ils ont fait un sacré saut technologique. C’est vrai que les vieux sont encore juste en étui pénien mais les autres ont leur téléphone portable.

Ca fait un sacré mélange. L’autre soir, t’attendais un baquet d’eau chaude pour te laver (pas d’option douche chaude) quand un petit vieux est rentré dans le hall de la guesthouse avec juste ‘sur le dos’ son étui pénien pour demander quelque chose à manger. En attendant, il s’est assis tranquillement dans les sofas pour regarder la TV.

Dans cette vallée, tu te dois de faire un trek, histoire d’aller voir les villages. Le seul souci, c’est de trouver un guide honnête et apparemment, ici, ces 2 mots ne vont pas ensemble. Les mecs, ils veulent une palanquée de porteurs plus un cuisinier car ils ne veulent rien foutre. Le pire est qu’ils sont réputés pour te planter en plein milieu des montagnes, te demander plus d’argent ou te laisser te démerder. Ambiance. Après 1,5 jours de recherche d’un mec à peu prêt honnête, t’allais laisser tomber quand finalement t’en as trouvé un qui semblait ok. Mais, tu as 2 porteurs plus le guide rien que pour toi. Trek 5 étoiles.

Donc te voila partis et tu t’aperçois que ton guide est un super cuisinier mais il te parle quasiment jamais. 5 jours ca fait long. Donc tu te dois te démerder pour essayer de parler avec les villageois et comprendre leur manière de vivre. En fait, tous les hommes dorment ensemble dans une même hutte. Et chaque femme a sa hutte et c’est elle qui garde les enfants mais aussi les cochons, biens ultra précieux ici. Les femmes bossent dur et pendant ce temps les mecs fument durs. T’as vu un groupe passé, le mec portait à la main un bidon de 10 litres, la femme avait dans son sac accroché à sa tête, 2 bidons de 10 litres plus une ribambelle de paquets. Et dés le plus jeune âge, 5-6 ans, elles portent un sac pour s’entrainer.

Avant, quand les femmes perdaient un membre de leur famille, on leur coupait une phalange, donc quand tu serres la main des mamies (oui, ici tu sers la main), souvent elles n’ont plus que le pouce à une main (ben oui, il faut garder le pouce pour pouvoir attraper le sac)

Mais ce qui est chiant, c’est que tout est payant. Tu veux faire une photo, tu dois payer. Par contre t’es considéré comme un distributeur de cigarettes. Ils passent leur temps à fumer. A peine, tu leurs dit bonjour, la plupart te font signent qu’ils voudraient une clope. T’es parti pour 5 jours avec 1 cartouche.

Donc 5 jours à dormir soit dans des huttes-guesthouse, soit sur le plancher des écoles, à bouffer royal mais à te faire chier grave.

Le truc à faire est d’aller voir une momie de 350 ans. Donc tu négocies le prix, on te sort la momie de la hutte, tu négocies le prix pour prendre des photos. Par contre, ils sont autour de toi comme des mouches pour que tu leurs files des clopes. A force, ça use. Donc cassos. Tu reprends l’avion pour Merauke au sud est de West Papua (Caroline, je sais que t’es très occupée en ce moment, mais regarde l’atlas) mais tu ne sais pas ce que tu vas y foutre. Aucune info sur les forums de voyage. Tu sens le plan pourrave et tu ne penses pas qu’il y a internet-la-bas. Ici, il y a un cybercafé tenu par un japonais qui a mis en place une liaison satellite.

Ricardo le distributeur de clope