Salut les boulés (voir plus bas pour l’explication),

Extrait du guide sur l’Indonésie : « Palu, one of the driest places in Indonesia ». Bon, tu veux bien reconnaitre que tu n’es pas parfaitement bilingue mais quant tu lis ça dans ton bouquin, tu sors confiant le soir pour aller diner. Je vous écris, je suis trempé… No comment. Du coup, tu pars plus au nord à Manado, histoire d’éviter la pluie.

Tu vas visiter le parc de Tangkoko où tu peux voir une espèce de minuscule primate, le tarsier. Une bestiole grande comme le poing et qui sort le soir pour se nourrir d’insectes. Tu prends un guide, t’es seul avec le guide, et tu vas à la tombée de la nuit dans le parc et t’arrives à l’arbre où il y a 2 tarsiers qui se cachent. Mais il n’y a pas que les tarsiers, il y a aussi 15 touristes. T’es dans le hot spot du coin, tout le monde est là pour voir les bestioles. Et donc, on est tous avec nos torches à essayer de les trouver. Et ces pauvres bêtes qui attendent la nuit pour sortir et se nourrir, ca va pas encore être ce soir qu’elles vont bouffer. Ben oui, quand tu as 15 nazes qui te suivent avec leur lampe torche, c’est mal barré pour attraper de la bouffe. Finalement, elles sont arrivées à nous semer et chacun est reparti. Il y a ceux, grand luxe, venu en bagnole, et t’as le charlot comme toi qui est à pied avec son guide. Au retour le guide regarde dans certains troncs pour essayer de voir des tarentules et tu réalises que t’es en sandales-short.

Arrivé au bureau des rangers, le guide te laisse et t’as encore 1 km à faire de nuit pour ressortir du parc. Sauf que, ta pauvre petite lampe donne des grands signes de faiblesse et qu’au bout de quelques minutes, t’as juste un simple halot lumineux qui t’éclaire. Tu vois même pas tes pieds et donc tu sais pas sur quoi tu marches où ce qui pourrait être au sol comme des tarentules par exemple. Et si la lampe te lâche, reste plus que ton appareil photo. Oui, tu prends une photo avec le flash pour t’éclairer le chemin (c’est la leçon 5 du Mike Gyver survival book).

Retour au bord de la mer, histoire de manger du bon poisson, il peut pas être plus frais, t’as les pieds dans l’eau. T’es au bord de la mer, Tu vas dans un resto commander des crevettes et on te les montre. Elles sont congelées. Pareil pour le poisson, faut éviter le poisson cru. Ils mettent du formol dans le poisson pour le conserver car ça revient moins cher que les blocs de glace. Pays de fou!!!

Au large de Manado, tu as une petite île, Siladen. Rien que le nom de l’hébergement : ‘l’auberge de la plage’, bien évidemment tenue par un français. Du moment où tu poses le pied sur le sable blanc de l’île jusqu’au moment où tu reprends le bateau, soit 2,5 jours, t’as bien du avoir 10 minutes max de soleil. Et sur une petite îleoù il y a pas grand chose à foutre à part se baigner et bronzer, quand il pleut, 2,5 jours c’est long. Il y avait d’autres français, on a joué au Uno. Putain, venir si loin pour jouer au Uno. Y a des jours où tu te demandes si finalement Paris…

Histoire d’éviter le mauvais temps, tu pars encore plus au nord, l’ile de Siau (Caroline, à ton atlas…), 4 heures de ferry, 4 heures de mauvais temps. T’as acheté un billet classe VIP, en fait, c’est classe congélateur avec le film Rambo IV. Au bout de 30 secondes t’en ressors glacé et donc tu rejoins la classe économique où tu n’auras pas 30 secondes tranquille car il y a toujours quelqu’un qui veut te parler. Arrivé sur l’île, il tombe des cordes. Putain, ils vont être longs ces 4 jours. Coup de pot, le lendemain, c’est un peu dégagé et tu vois, au miracle, le sommet du volcan. Le volcan est en activité, il fume sans arrêt, et il y a de tous les côtés de grandes anciennes coulées de lave. Et les villages sont au pied du volcan. Le jour où il pète, c’est un nouveau Pompéi. Impossible de trouver un mec qui veut monter au volcan. Tu penses finalement que tu vas rester sur l’ile car il fait un temps correct (t’as pas dit beau temps) mais t’apprends que le bateau express qui repart le jeudi soir est annulé et ne repartira que le vendredi donc tu vas rater ton avion. Conséquences, tu prends, le soir même, le premier bateau dispo qui met 9h pour revenir à Manado. Quand tu vois le ferry, tu te dis que si la mer est démontée, tu vas aller taper le bout de gras avec les mérous au fond de l’eau. Rien que le nom du bateau « ave Maria ». Et quand on est parti, tous ceux qui étaient à côté de toi ont fait une prière.

Un truc qui est fatiguant à force, c’est que sans arrêt, t’as des gens de tout âge, du gamin à la mamie, qui quand tu passes te lance un « hé mister ». Alors, ça peu paraitre sympa au début mais sur l’île dont tu reviens, ça a été usant. Et le terme pour touriste est ‘boulé’. En une journée, on a du t’appeler 200 fois « hé boulé ». Sans arrêt, sans arrêt. A force, tu ne te retournes plus, alors les gens insistent et le crient de plus en plus fort. Tu mets ton casque pour écouter de la musique et tu lis, c’est pas un problème, y a quelqu’un qui va venir te lancer un mister ou boulé. Tu loues un scooter, t’as des mecs en scooter qui te rattrapent et qui te lancent un « hé boulé » et qui te font t’arrêter pour te parler.

Tu te dis que tu vas aller déjeuner, au moins tu seras tranquille. Tu t’installes à une table d’un bouiboui, assez loin de l’entrée. T’es en train de manger un poisson (frais?) qui t’arrache la gueule à cause de leur piment, et bien t’as un gars qui rentre (même pas un client) et qui vient te demander en indonésien d’où tu viens (je lui aurais bien répondu « de ton cul » mais mon niveau d’indo n’est pas suffisant et t’es pas sûr que ca passe même avec un grand sourire). Donc, gentiment, tu lui dis que t’es en train de manger et au miracle, une table à côté a dit la même chose au mec qui est finalement reparti tout penaud.

De retour à Manado, tu viens d’essayer les spécialistes culinaires du coin qui ne sont pas sur les menus des restos à touristes. Un bouiboui en bordure de route avec 4 tables. Je viens de gouter à du Batman et du Rintintin. Mais c’est tellement épicé que tu ne sens pas vraiment de goût. T’as juste un doute si tu devais manger les ailes de batman.

Avant dernier jour dans les Célèbes (demain, je tente de trouver un mec qui veuille bien me montrer le chemin qui monte au volcan Lokon mais c’est pas encore gagné.) et après direction KL avant d’aller sur Bali.

Ricardo, le boulé qu’en a plein le C…