Très longue piste poussiéreuse de sable et de rocs, surtout que tu montes systématiquement dans la voiture N°2 pour ne pas avoir la clim qui est dans les autres voitures. En plus, ce chauffeur est un fangio qui fait un peu ce qui veut et qui se fait souvent remettre en place par le guide. Mais au moins, on rigole.

Et comme il n’y a pas de piste, c’est l’ensablement pour une voiture. Mais apparemment on a eu de la chance, généralement c’est beaucoup plus galère…

On traverse des petits villages de nomades Afar. Quelques huttes bâties au milieu de nulle part.

On s’arrête à un camp Afar pour emmener un gars du coin qui nous servira de sécurité (en plus du militaire qu’on a aussi embarqué la veille). 2 gars pour protéger 15 touristes, waouhh. Apparemment, il y a encore des tribus Afar qui ne sont pas contents de voir des touristes mais comme ils n’ont pas le soutien de la population (car ca rapporte du pognon aux locaux), ils se tiennent à carreau. Donc il vaut mieux avoir un gars du coin avec nous, au cas où.

Les Afars sont des nomades qui se déplacent au gré de leurs troupeaux de chèvres. C’est le désert avec très peu de verdure pour les bêtes. Leur camp se limite à des sortes de huttes très simples. Tu te demandes comment ils arrivent à survivre et surtout où ils trouvent de la flotte.

L’Erta Ale, un volcan en activité. L’intérieur du volcan est couvert de lave séchée mais au centre, 30 mètres plus bas, sur un diamètre de 100 m, la lave est en activité.

On va passer la nuit au camp de base dans des conditions basiques pour partir le lendemain matin à 4h pour monter dans le volcan. C’est 3 heures de marche en se trainant, sans aucune difficulté mais on part tôt pour éviter la chaleur, car à midi on doit taper facilement les 40° à l’ombre.

Tu fermes la marche et bizarrement, l’Afar qui ouvre le chemin s’écarte du groupe puis c’est au militaire qui est à coté de toi de faire pareil. T’es le seul à t’en apercevoir… y aurait il un truc louche ?? Sans être bien sur paranoïaque… Effectivement, t’es parano. Ils rejoignent le groupe 15 minutes plus tard, c’était simplement l’heure de la prière. Les chameaux avec la bouffe et la flotte doivent arriver plus tard. Ils doivent monter 5 litres de flotte par personne pour seulement 1 jour.

Nos amis japonais sont déjà là en version luxe. Ils ont les tables, les chaises…

Le guide a réservé 3 huttes, ce qui correspond environ à une capacité de 7-8 personnes et on est 15… Les autres endroits pour dormir sont soit payants (ils ont le business dans le sang, les Afars) soit couverts de pierre et en pente. Grosses embrouilles avec le guide. Certains payent leur « chambre d’hôtel particulier » (6 m2 de plat entouré de pierres pour le prix exorbitant de 2.5 euros. Toi, tu choisis à la dur, par terre, dans un coin presque plat et presque à l’abri du vent.

Le groupe a trouvé que le chemin était pas très propre (qqs bouteilles d’au vide jonchent le chemin) mais le jour où on est redescendu, t’as proposé qu’on redescente tous nos déchets mais personne ne t’entends. Ca doit être notre altitude, environ 300m, ca bouche les oreilles.

Malgré la fainéantise du guide, on va faire un tour, on descend dans le cratère. On descend sur la lave séchée et on s’approche du centre ou on peut voir en contre bas, les plaques de lave séchée noire se déchirer pour laisser apparaitre la lave rouge. Spectacle impressionnant surtout qu’on va y revenir à la nuit tombante. Hulot est venu ici il y a qqs années et il a laissé des traces de son passage. Les piquets métalliques pour tenir les filins des caméras n’ont jamais été enlevés. Et après, viens nous donner des leçons…

Retour au camp pour midi pour éviter la chaleur. Tu bulles, personne n’aime jouer aux cartes. Et en fin d’après midi il a fallut insister pour faire une grande balade sur la caldeira, sinon le guide serait bien resté à buller. Enfin le grand moment arrive, on redescend dans le cratère pour s’installer au bord et assister aux spectacles. Il est prévu d’y rester jusqu’à 20h30-21h00. C’est un spectacle unique au monde et on est venu de loin pour voir le volcan.

Et bien, au bout de 2 heures, vers 19h, certains se lèvent pour faire comprendre qu’ils ont en marre. Ils ont fait leur photo, ca leur suffit. Putain, ils avaient qu’à regarder le reportage de Hulot dans leur salon… Toi, tu restes assis avec qqs autres résistants comme toi. Il y a même une conne qui dit, ‘ils ont payé, ils veulent rester’. Mais non, nulasse, c’est pas une question de pognon, c’est une question d’admirer quelque chose de rare et que t’es pas prêt de revoir dans ta vie. Grogne dans le groupe mais comme le guide avait dit qu’on restait jusqu’à 20h30, les autres se rassoient, pas contents. Quel intérêt de rentrer au camp où un matelas nous attend dans un coin pourri ? Finalement, ca négocie et on a du quitter le spectacle à 20h00 ; Qqs jours plus tard, tu apprends que certains savaient qu’il fallait y rester 4 heures pour voir tous les modifications qui suivent un cycle. Putain !! Mais on, ils étaient pressés d’aller manger leurs pâtes… Des consommateurs de paysage, allez, paysage suivant…