Le Mercato est le plus grand marché d’Afrique. Il nous restait une journée en minibus pour la visite de la ville. Donc après la rituelle visite du musée national où on a le droit à une copie de Lucy. La vraie a préféré s’exiler aux US, elle a eu un visa facilement, étonnant pour un éthiopien….

Il nous reste l’après midi pour aller voir le marché. Ayant pressenti, un truc pourri, t’avais proposé la veille à 2 autres personnes de louer un taxi à la journée et de demander à un des chauffeurs de nous servir de guide, mais finalement, on est resté avec le troupeau.

Donc nous voilà arrivé au Mercato dans notre beau minibus. Le guide insiste pour qu’on fasse très attention. Tu lui demandes le prix du taxi en cas où tu voudrais rester plus longtemps mais il refuse de te répondre en te disant que c’est trop dangereux de rester seul. Y a des pickpockets. Et il nous amène dans un hall où tu es attendu de pied ferme car c’est le hall des boutiques à touriste. Et il te dit qu’on se retrouve dans 1 heure, le temps qu’on fasse nos achats de t-shirt made in China.

En 10 minutes t’as fait le tour, un peu énervé d’être pris pour un con. Donc, qu’est ce tu fais ? tu sors du hall, et tu vas te balader autour. C’est immense, il y a les boutiques qui vendent du cuir, des hangars remplis de jean’s, les boutiques qui vendent les tissages traditionnels, des tonnes de magasin qui vendent des chaussures made in China. Et pas un moment, t’es enmerdé par qui que ce soit. 1 heure plus tard, le guide nous dit qu’on va aller aux marchés aux épices mais c’est encore plus dangereux et ne descendront du bus que ceux qui veulent en acheter. Mouais… Bien sûr tu descends du bus mais t’as pas prévu d’acheter des épices et là tu vois une autre partie du marché, beaucoup plus traditionnel, plein de petites ruelles. En attendant le retour du guide, tu vois un autre minibus à Toubab qui s’arrête et les touristes comment à s’enfoncer dans le marché. Apparemment, pour eux c’est pas dangereux.

De retour au bus, en attendant le guide, tu en parles aux 2-3 autres personnes qui ont eu tendance, à chaque fois qu’on s’est arrêté en ville, à se balader et pas à rester cloitrer. 3 femmes sont partantes pour aller se balader dans cette partie du marché mais leurs maris ne sont pas motivés du tout. Et tu sens dans leurs yeux qu’ils te rendent un peu responsable surtout s’il y a la moindre merde. Le guide revient. Tu lui expliques qu’on veut rester. Grosses palabres, refus du guide, c’est trop dangereux (rappel, il ya d’autres touristes qui venaient d’y aller). Il considère qu’il doit nous ramener à l’hôtel et après on fait ce qu’on veut. Oui, bien sur, tu retournes à l’hôtel puis tu prends un taxi pour revenir au marché, faut être con. Tu comprends l’inquiétude du guide, c’est normal, mais comme depuis le début du circuit, il en fait le moins possible, tu relativises ses propos. Du coup, il appelle son boss (certainement en te maudissant, ca c’est à chaque fois toi qui est à l’origine des demandes de modif du programme) qui décline toute responsabilité (ce qui est complètement normal). Mais ce con nous fout la trouille, même le chauffeur du minibus est inquiet. Du coup, on laisse aux autres tous nos papiers et la plupart du pognon et t’insistes aussi pour que personne ne prenne d’appareil photo. Minimisons les risques…

Et donc, à quatre, on s’embarque dans le vrai marché. Le bus des autres toubabs est déjà parti, ils ont du faire 100m dans le marché et repartir, c’est rassurant.

Et là, t’es vraiment dans un marché traditionnel, les gens qui vendent leurs fruits et légumes à même le sol. Les gens nous regardent avec surprise, effectivement peu de blancs ont du s’embarquer la dedans. Et au fur et à mesure, on s’embarque dans des ruelles de plus en plus étroites qui descendent vers des coins de plus en plus pauvres. Comme tu te sens un peu responsable, ca t’inquiète un peu.. Mais comme les gens voient qu’on est peu nombreux, pas en train d’essayer de faire des photos et surtout surpris de nous voir là seul sans guide, tout se passe bien. Dans une toute petite ruelle, de chaque coté, des femmes, dans des sortes de cabane en bois à 2 étages, (chaque étage doit faire 1 m de haut et la première est assise par terre à même le sol) vendent des sortes de fromage mélangé de paille. Aucune face de craie n’a du jamais s’embarquer ici. On continue à descendre, la ruelle devient très boueuse, on entend du bruit, on arrive dans le coin des ferrailleurs. A ce moment, tu te dis qu’il faut pas aller plus loin. S’il y a la moindre enmerde, on sera beaucoup trop loin des ruelles principales et surtout il n’y a pas assez de personnes qui passent. Donc on n’a fait demi-tour. Histoire de montrer que tu participes à l’économie du marché, t’achètes un petit récipient en osier que tu montres ostensiblement et tu dis aussi aux autres de mettre en évidence ce qu’elles auraient pu acheter de local.

A un moment on s’est embarqué dans une impasse assez large spécialisée dans la vente d’oignons et tous les vendeurs ont commencé à crier (pas méchamment) dans notre direction. Tu te dis, pas la peine d’insister, vaut mieux ressortir, on sait jamais avec les mouvements de foule.

Donc finalement expérience incroyable, pas la moindre enmerde. Le problème a été juste de rentrer à l’hôtel car le chauffeur de taxi, un vieux édenté, ne connaissait pas l’adresse (encore heureux que notre chauffeur de minibus avait noté l’adresse sur un papier. (Les caractères de l’alphabet éthiopien sont complètement différents)

Retour en France avec de la neige, choc thermique après avoir passé plusieurs jour à plus de 40°.