Ballade à cheval pour aller au dernier village, Gharphu, avant la frontière tibétaine. Certains sont moyennement confiants, pourtant ils sont pas très hauts ces chevaux. Toi, t’as demandé un cheval qui est motivé et tu te retrouves avec une vieille carne qui veut se la jouer tranquille. Un autre gars a eu le cheval du patron et qui a servi aux courses de la veille. Alors lui, il est motivé et pas question qu’un autre cheval passe devant ! Toi, t’as beau crier hou, bouh, yo, tchou (tchou c’est la technique mongole), ça le réveille pas. A part de rares petits trots, le bourrin a bien senti qu’il avait affaire à un touriste et un pas un cavalier émérite. Par contre quand t’as un des deux locaux qui s’occupent des chevaux, qui arrive à ton niveau, le cheval a compris qu’il fallait bosser.

Visite d’un monastère ou il y a une cellule où les moines peuvent vivre en ermite. Généralement, il reste 3 ans 3 mois et 3 jours. Une petite fenêtre pour voir dehors et une petite ouverture pour faire passer la nourriture ? T’as l’adresse si l’un d’entre vous a décidé de s’affranchir de son Iphone, écran plasma et autre objet complètement indispensable.

Un truc incroyable à aller voir, ce sont des grottes. Pendant tout le séjour, tu vois, en plein milieu de la falaise, des dizaines de grottes qui ont été creusées il y a des centaines d’années. Les hommes s’y protégeaient. Mais c’est à se demander comment ils ont pu les creuser car certaines sont à plus de 50m du sol. Il y en a une qui était accessible, juste à une dizaine de mètre du sol. Les habitants du village ont construits des échelles à l’intérieur pour passer sur les différents étages. 5 étages, des dizaines de pièces, un truc de fou.

Le plus fun a été au retour. Les chevaux ont compris qu’on repartait vers l’écurie donc même ton vieux steak sur pattes était prêt à galoper (enfin galoper un peu, pas trop, faut pas abuser non plus). Et donc, on a pu faire une vraie course, enfin, ceux qui le voulaient. Faut imaginer 5 gars, cavaliers reconnus mondialement, en train de se tenir comme ils peuvent. Sauf que, quand 4 chevaux partent au petit galop ça en entraine parfois des autres. Et un des gars qui avait la trouille (un des gars au croqs) s’est retrouvé embarqué avec la chevauchée sauvage. Comme il avait peur, il hurlait et plus il hurlait et plus le cheval galopait (bon, c’était pas non plus le prix d’Amérique). Toi, juste derrière lui, mort de rire, tu cries encore plus fort  tout en t’assurant que tu vas te vautrer (bon c’est vrai, c’est pas sympa mais on allait pas vite). Du coup, tellement effrayé, le gars a sauté de cheval… Tu le vois passer une jambe par-dessus l’encolure du bourrin et hop, il saute. Il aurait pu se fracasser mais il s’en est bien sorti. Après, bonjour pour rattraper le cheval.

Ils sont mesquins ces steaks sur pattes. Vers la fin, plutôt que rentrer directement, on fait un détour pour voir un autre monastère. Les chevaux n’ont pas apprécié, eux qui s’imaginaient déjà en train de manger leur foin tranquillement en se foutant de la gueule de ces touristes. Résultat fini le moindre trot ou galop… Sauf à la fin, où là, ils étaient sûrs qu’on n’allait pas leur refaire le même coup et qu’on rentrait.

Toujours aussi mesquin ces bestioles.

Ricardo Khan