2,5 jours de ballade dans l’Akakus.

Le premier jour, un grand soleil, pas un souffle de vent, résultat pour la première fois on crève de chaud. Le paysage est totalement différent. Fini, les grandes dunes de sable. On se ballade maintenant entre un mélange de sable, de roches et de pitons. Ça rappelle le tassili N’Ajjer côté algérien mais ici on a rien à craindre d’AlQaida…

A un moment, on voit des petites d’habitations mais le guide nous fait faire un grand détour pour les éviter…super le contact avec les locaux. Peut-être parce qu’il y a que des femmes et plein de gamins qui nous regardent de loin. Les hommes sont occupés ailleurs. Tu lui demandes d’aller voir une guelta, que dal, c’est trop loin.. Alors explique-moi comment fait le troupeau de chèvres qui nous suit. Oui, les chèvres ont décidé de faire une ballade avec nous et elles n’ont pas peur de notre inspecteur Pinot… On a beau les faire repartir et leur envoyer des pierres, elles veulent rester avec nous…

Histoire de s’occuper pendant la pause déjeuner, on joue à la pétanque. Non, t’es pas suffisamment con pour trimballer des boules de pétanque, on trouve des coloquintes, des sortes de petites courges rondes.

Les règles sont un peu différentes, t’as le droit à 3 boules pour toute la partie, si ta boule se casse, ça t’en fait une de moins…donc tu fais très attention à ne pas les lancer trop forte et d’éviter de les plomber sur une zone un peu trop dure. Première partie, 13 à 6, tu bats facilement l’aiguilleur du ciel, mais bon soit- disant parce que tes coloquintes étaient plus solides. Bien sûr, évidemment, c’est forcément pour ça !! Bon, on prend d’autres boules, il prend celles qui semblent en meilleur état. Premier lancé, tu tapes une de tes boules qui commence à se casser. Si en plus tu joues dès le début avec un handicap… Mais bon, on bat pas facilement un gars du sud, même sans pastis. Fin de partie, résultat identique. Le guide, intrigué, vient nous voir, ça l’intéresse. On va faire une doublette et tu le prends avec toi face aux couples des aiguilleurs. Mais Mohamed n’a pas l’air de comprendre que dans les règles libyennes, il faut faire attention aux boules. C’est la première fois qu’il joue mais il doit avoir du sang marseillais dans les veines car il joue super bien et c’est encore une pâtée pour les aiguilleurs.

Ce soir, t’as décidé de dormir à la belle étoile ! Tu montes ta tente, tu cherches d’où vient le vent et tu essayes de t’installer pour te protéger du vent. Manque de pot, ce soir c’est pleine lune, mais vraiment plein lune de chez pleine lune. Résultat, t’es allongé face au ciel avec un projecteur en pleine gueule. Impossible de s’endormir. Alors tu essayes difficilement de somnoler quand le vent vient mettre son grain de…sable. Comme chaque soir, le vent tourne, donc la tente ne te protège plus trop et t’as le droit à un saupoudrage de sable qui t’aide pas à t’endormir.

Bah, t’as bien du dormir 2-3 heures ; Comme t’es réveillé bien avant les autres, tu ranges ton matos mais la fermeture de la tente ne marche plus. Tu la déplies et tu la ranges dans le sac. Quand les autres se réveillent toutes tes affaires sont rangées dans le sac. On s’installe pour le petit déjeuner et tu leur dis que t’en as bavé toute la nuit avec le vent et, qu’en plus, tu crois que ta tente ne reverra pas la France. Pour toi, c’était dans le sens que, vu qu’elle avait pété, t’allais pas la ramener. Mais avant que tu l’expliques, Yasmina lance l’idée qu’elle s’est envolée. Et du coup, un des aiguilleurs enchaine en faisant sous-entendre, qu’il faut vraiment pas être futé pour avoir laissé s’envoler la tente et ils partent sur cette idée.

Bon ok, tu dis rien pendant tout le petit dej et tu rentres dans leur jeu. Les 2 aiguilleurs s’en donnent à cœur joie puis vont ranger leur tente. Tu expliques à Yasmina et au guide que c’est pas vrai, que simplement la tente est cassée. Et pendant toute la matinée, j’ai le doit à des petites remarques des aiguilleurs.

Ok vous voulez joie au con, on va y aller. Donc pendant toute la matinée, tu fais des grands zigzags en regardant au loin, genre tu cherches ta tente. Ça doit bien rigoler dans ton dos. Par contre, le soir au bivouac, quand tu ouvres ton sac et que tu sors ta tente, il y en a 2 qui restent comme des cons. Et le pire, c’est qu’ils l‘ont mal pris. Incroyable !!! Les échanges ont été un plus distants le dernier jour mais bon…Faut assumer quand on veut se foutre de la gueule des gens.

Revenons à la marche, la brume s’est levée et le reste du circuit se fera dans cette légère brume. On va voir des pétroglyphes d’animaux, girafes et éléphants, comme quoi avant le désert, il devait y avoir de la végétation dans le coin.

Dernier bivouac dans le désert près de l’aéroport, ils nous ont fait du poulet grillé super bon. Yasmina te dira que dans ton dos, le chauffeur te traite de ‘kafir’ qui veut dire mécréant, certainement car t’as apporté du saucisson de bœuf mais non halal. T’avais fait très attention à pas apporter de porc mais t’as oublié le coté halal sur le bœuf…quel con!

Retour sur Tripoli pour une dernière journée. A l’aéroport de Ghat, t’as quelques infos. Apparemment à Benghazi, les libyens se sont révoltés contre Kadhafi. Tout semble calme à Tripoli. On verra bien, inch Allah