Le parc Kruger jouxte le parc Limpopo. Du camp Letaba, on a 1 heure pour rejoindre le poste frontière. Premier emmerdement, le douanier nous dit que les documents du loueur de bagnoles ne sont pas suffisants (t’avais bien insisté auprès du loueur pour être sûr que c’était bon) mais bon, il nous laisse passer, peut-être a-t-il essayé d’avoir du pognon, mais on a fait ceux qui comprenaient pas. Puis 2 heures pour rejoindre le camp où on nous attend pour faire le trek.

Étonnement, c’est toi qui veux toujours partir tôt pour arriver à l’heure et ce coup-ci c’est Delphine qui a insisté pour partir tôt (euh tôt, on se comprend, c’est 9h30-10h00). Donc on arrive 1h30 en avance. Le camp, qui n’est pas le notre, est un camp de 6 grandes tentes avec des vrais grands lits et une douche. Elles sont au bord d’une rivière et on doit certainement voir des bestioles le soir venir s’abreuver. Notre guide est déjà là, un sudaf qui s’appelle Yanco. Pour notre sécurité, on a un ranger. A la base son métier est de surveiller le parc pour lutter contre les braconniers mais quand il y a des touristes, il fait la sécurité. Comme il peut se retrouver face à des braconniers armés, il n’a pas un fusil mais un kalashnikov. On laisse dans notre voiture les affaires dont on a pas besoin, et on part en bagnole à 8 km de là où sera installé notre vrai camp. Delphine et Guy s’imaginait déjà dormir sous les grandes tentes au bord de la rivière. Donc tu peux tout prendre avec toi car on ne porte rien. On va être en pleine brousse et c’est le seul moment où on aura besoin de nos lampes frontales. Devinez qui a oublié la sienne dans la bagnole alors qu’il a pris sa grande trousse de toilette, son téléphone…ah, c’est un métier que de savoir ce qui est nécessaire en brousse…

Notre camp est déjà installé, bcp plus luxueux que tu l’imaginais. Patrick, le gars qui s’occupe du camp a déjà fait plusieurs fois la traversée du Limpopo à l’autre côté du parc Kruger pour trouver du travail. Pour pas se faire chopper,il a fait les traversées de nuit, portant son bidon d’eau et en dormant dans les arbres pour éviter des bestioles qui voudraient le bouffer.

Il y a des lits de camp dans les tentes et ils ont installé à une cinquantaine de mètres un coin WC (un trou dans la terre et un tabouret percé) et une douche…Toi qui avais dit à Guy et Delphine que ça allait être roots… Comme on savait pas trop ce qu’on allait trouver, on s’est pointé avec plusieurs bouteilles de vin et de bière. Le guide n’en revenait pas.

2 minutes après être arrivé, le ranger nous indique qu’il y a 2 éléphants juste à côté. Effectivement l’un d’eux nous regarde, écarte les oreilles pour nous faire comprendre qu’il est imposant et essaye de humer l’air pour nous identifier. Au bout de 10 minutes, ils repartent. Sympa l’accueil !!

Contrairement au parc Kruger, les animaux ici ne sont pas du tout habitués à voir des hommes. Comme il y a eu la guerre civile pendant 10 ans, ça fait que depuis très peu de temps que des touristes reviennent dans la région, et c’est pas l’usine comme dans le Kruger.

Tu sens que le guide aime son métier, à peine arrivé, il nous propose d’aller faire une marche avant le coucher du soleil. Bien sûr le ranger nous accompagne. La végétation fait plus penser au bush qu’à la savane. Au retour, Yanco nous montre la carcasse d’un éléphant. Il est mort juste à l’endroit de l’ancien camp. Ils ont dû déplacer le camp car l’odeur de la pourriture a été intenable pendant 6 mois. Maintenant il ne reste que les os. Rien que le crâne est énorme.

Guy, qui avait pris un grand risque en se mettant en short (comme le guide et toi), revient avec qqs égratignures. Oula, tout de suite du désinfectant et fini l’héroïsme, les autres jours ça sera pantalon long. Toi tu vas rester en short comme le guide et contrairement à lui tu n’attraperas pas de tiques, va comprendre.

Delphine n’a pas amené de chaussures de marche (même pas des tennis) alors qu’elle savait qu’on allait marcher. Elle a des sortes de grosses sandales ouvertes sur les cotés avec des chaussettes. Le ranger a été un peu dubitatif mais bon, pas le choix… La balade nous permet de voir qqs gazelles mais au loin. Elles sont bcp plus craintives qu’au Kruger. Il nous montre en haut d’un arbre, qqs branches posées en parallèle. C’est le lit d’un braconnier. Putain, lui c’est roots de roots.

Premier soir au camp, on a un super Braï de bœuf (Guy est rassuré).

Patrick fait chauffer de l’eau et ça nous permet d’avoir une douche chaude au milieu du bush, on est loin du roots… Yanco nous propose pour le lendemain 2 possibilités : soit on part tôt le matin, on revient vers 10h00 pour un gros petit-déjeuner et on repart faire une balade en fin de journée, soit on part milieu de matinée et on revient vers 14h00. Facile de deviner ce qui a été choisi,et oui, à 2 contre 1. Mais les pieds niquelés n’avaient toujours pas encore assimilé que marcher de 10h à 14h00 est un peu une connerie car c’est le moment où il fait le plus chaud (à la rigueur en voiture, on le ressent un peu moins). Et donc on a bien chauffé. Autant quand le soleil disparait, il fait froid, autant le soleil est super chaud. Yanco avait prévenu qu’il fallait amener suffisamment d’eau, mais qui a transporté tout un merdier et a minimisé l’eau et a dû en demander au guide… Boulet ?

Bizarrement, l’organisation de la marche est différente. Yanco marche devant, sans armes, puis nous et enfin le ranger avec son kalash. On verra ce qui se passe si on se retrouve face à un lion, il n’aura qu’à tirer dans le tas. Mais ce parc est bcp moins riche en animaux que le Kruger, pas sûr qu’il y est des lions dans le coin.

On verra qqs antilopes, zèbres et gnous prés des points d’eau, mais toujours très craintifs.

A un moment, tu vois que qqchose a bougé à un mètre de toi alors que les autres sont passés. C’est un bébé impala qui marche à peine. Il a les consignes de ne pas bouger quand ses parents sont pas là mais on a dû passer trop prés et il a voulu s’enfuir mais comme il marche à peine. Le ranger l’attrape et la pauvre bestiole se met à miauler/crier. C’est très doux. T’en ferais bien une paire de gants… Les cris font rappliquer la mère qui fonce vers nous et s’arrête à 50 m. On a reposé le petit dans le bush qui est parti se planquer dans des buissons plus loin. T’avais une idée de génie, garder le petit qui gueule jusqu’à ce que ça attire un lion. Mais bon, pas très cool… On trouve aussi une grande épine de porc épique. On se la passe de mains en mains pour regarder jusqu’au moment où Delphine la prend, veut tester la solidité et la casse, no comment. On en trouvera une 2ème le lendemain, Delphine sera autorisée à la regarder uniquement. C’est Guy qui l’a gagnée à pile ou face.

Retour au camp à 14h, une bonne bière pour récupérer et on sort les lits des tentes pour une petite sieste en plein air. Et oui pas grand chose à faire dans le bush si on veut pas se balader. Va comprendre comment mais Guy s’est coupé le pied. Pas de quoi risquer une amputation, mais il a sorti LA trousse à pharmacie.

Ce soir, c’est pleine lune, très orangée. A 20h, Delphine fait la remarque que le soleil est super beau. Ouais le soleil, il est couché depuis 18h…

Le lendemain , il est prévu finalement de partir assez tôt, euh 8h… Manque de pot, le temps est très gris ; On ira marcher jusqu’à la frontière sudaf mais on verra presque pas d’animaux. A midi Yanco nous propose de dormir ce soir au vrai camp avec les belles tentes, ce qui nous permettrait le lendemain matin partir tôt car on va avoir bcp de route pour rejoindre la côte du Mozambique. Mais on est pas d’accord sur l’approche, Guy ne veut pas partir trop tôt (merde, on est en vacances), toi tu veux partir super tôt, genre 6h du matin, car tu veux pas rouler de nuit et tu veux aller le plus loin possible. Quitte à perdre une journée de voiture, allons le plus loin possible plutôt que de faire le trajet en 2 fois. Mais non, ils comprennent toujours pas…

Donc on remballe tout et on part pour rejoindre le grand camp avec les belles tentes au bord de la rivière (ça coute 200$ la nuit, mais ça nous coûtera rien). Sur le chemin de retour on reverra les 2 éléphants mais toujours d’assez loin. Et Yanco et le guide s’arrêtent de temps en temps devant des trous dans la terre. Il y a des tarentules. Le principe est de mettre un brin d’herbe dans le trou et de tirer et généralement la tarentule sort pour comprendre qui vient la faire chier. Tu sens une résistance quand tu veux retirer le brin d’herbe mais aucune n’est sortie… Sur le retour on passera plus notre temps à regarder par terre pour essayer de voir des trous et voir des tarentules que de chercher des animaux. On se rabat sur ce qu’on peut. On est aussi rassuré, malgré sa blessure presque mortelle, Guy arrive à marcher… Mais tous les soirs contrôle détaillé du pied pour voir si une gangrène gazeuse ne serait pas installée.

On est arrivé trop tard au camp car un éléphant était passé avant pour se baigner.

Super nuit au camp, grand lit confortable.