Sur la route vers le village Sajama, on s’arrête près de vieux tombeaux, les chullpas de Macaya, Il s’agit d’édifices funéraires précolombiens de grande taille, en argile ou en pierre.

On est avec un autre groupe qui lui va tenter le Sajama. Là on rigole plus, ca tape les 6590m, respect !! Nous c’est le Parinacota, seulement 6342m mais il y a 2000m de dénivelé. Fini les 6000m avec 500m de marche… Dans l’autre groupe, il y en a une qui a du aller deux fois dans un caisson de décompression. Tu serais elle, t’aurais pas insister, t’arrêterais les conneries. On va faire une ballade jusqu’au camp de base du Sajama, nous on redescend et eux vont dormir sous la tente.

Alors comment va se passer l’ascension : départ le lendemain vers midi puis 2-3 heures de marche pour atteindre le camp de base à 5150m. Nuit sur place, départ à une heure du matin et tentative de l’ascension. Un guide de haute montagne est venu spécialement de La Paz mais il a l’impression de sortir plutôt d’une boite de nuit. Il passe son temps avec son téléphone, genre je suis une star. Il y aura en tout 4 guides. Il va falloir s’encorder mais ca va être compliqué car il faut avoir le même niveau. En plus, il parait qu’il y a des pénitents… Hein ? quoi, kezako ? tu demandes en douce ce que c’est…

Le problème, c’est ton tibia. Ta blessure ne s’est pas vraiment améliorée. Tu pourras jamais porter ces putains de chaussure à crampons et comme il y a de la neige (et des pénitents…), t’as pas le choix. Tu préviens l’équipe pour dire que tu ne pourras pas faire l’ascension finale mais tu viendras avec eux au camp de base. Ta seule inquiétude, que la chiante qui n’a fait aucune ascension dise qu’elle n’y va pas non plus. Putain, une journée entière en tête à tête avec elle.

Donc jour J pour aller au camp de base. Il y a des porteurs qui nous attendent au point de départ, des jeunes qui sont venus en vélo… Oui, tu ne portes que tes affaires chaudes et ton matelas de sol, tout le reste est porté. Toi, en plus, comme tu ne restes pas sur place, tu portes quasiment rien, alors tu vas récupérer le sac de pain de la cousinière. (seigneur, le ricardo !!!) Tout le monde marche derrière le guide, histoire de s’acclimater mais comme d’hab, à un moment tu pars devant. Surtout qu’en plus, tu t’en fous de te crever car tu redescends pour dormir tout confort à la guesthouse.

Comme le guide évalue le groupe pour anticiper les cordées, tous essayent de rester derrière lui pour monter qu’ils avancent bien. Y a que la chiante qui est à la traîne… pourvu qu’elle reste. On est rattrapé par un groupe de trois italiens. Ils courent quasiment et n’ont pas de porteurs, complètement autonomes. ‘Jemelapete’ les regarde avec envie/admiration. Pareil, nos porteurs arrivent, des vraies fusées. Et dire que certains sont venus en vélo.

Arrivé au camp de base, pendant que les autres montent leurs tentes, toi tu continues à monter pour voir plus haut ce qui se passe. C’est con, avec tes chaussures, t’es super bien, t’es pas fatigué, t’aurais pu monter. Mais c’est plus haut, quand il faudra mettre les chaussures de neige que ca va pas le faire. Et puis, Linda t’a un peu foutu la trouille sur ta blessure. T’es maintenant sous antibiotique, elle a peur que l’os soit touché par l’infection. Et aucun intérêt de passer la nuit au camp de base à te peler et pas dormir si tu ne tentes pas l’ascension.

En redescendant vers le camp de base, tu croises Bruno qui lui aussi montait, histoire de voir ce qu’il y a plus haut. Il est pas dans le coup, il veut pas être encordé et donc il a décidé de redescendre. Le seul truc qui le ferait rester, si la chiante décide de redescendre. Une petite prière. Le groupe est surpris de sa décision. On commence à repartir sans que la chiante soit au courant que lui aussi n’y va pas. Alléluia, elle est restée. Retour à la guesthouse au chaud. Le soir, on a mangé avec les chauffeurs et tester le vin bolivien. Les autres, au camp, ont du essayer de se coucher vers les 18h00, pour essayer de dormir un peu.

Le lendemain, vers 9h avec des jumelles, on regarde le Parinacota pour essayer de voir les groupes. 2-3 points noirs mais on n’est pas sûr. On est impatient de connaitre les héros. En attendant, un chauffeur nous a amené balader dans le coin. On a testé dans un bouiboui un steak alpaga, super bon. Et il y a même internet, au bout du monde…

Vers 14h une première voiture revient, une autre vers 16h. Les premiers à arriver au village sont les italiens, apparemment ils sont montés comme des dingues. Il y a aussi ‘jemelapete’. Elle a fait la montée, seule encordée avec le fameux guide de haute montagne. Et elle est très fière de donner le temps qu’elle a mis. Mais elle est tellement impressionnée par les italiens qu’elle a pris leur adresse email. La chiante n’a finalement pas tenter l’ascension, soit disant le terrain est de cendre volcanique et elle n’aime pas. No comment. La plupart se sont arrêtés au niveau de la neige. Reste que 3 courageux et un guide, Linda et Seb en font partis. Ils reviendront vers 19h00. Ils auront mis 12h pour faire l’ascension, plus ensuite la descente. Sur les onze qui auront tenté, seul quatre y seront arrivés.