Après le Wadi, on est reparti en bagnole dans le djebel Hajar. On va dormir à 1500m. Evidemment il fait beaucoup plus frais et l’endroit choisi pour monter le camp est en plein dans le vent. Tu vas voir la guide pour lui dire que ça serait bien qu’ils mettent les voitures en ligne et qu’on mette nos tentes pour être protégés du vent. Mais non, elle comprend pas. Putain c’est pas gagné. Chacun monte sa tente comme il peut à la nuit tombée. Le bon samaritain est encore là!

On a du bois, on fait un feu. Mais un feu en plein vent c’est pas top. Et à 14, y en a forcément qui vont se le prendre dans la gueule. La guide est en cuisine, tu vas voir un des chauffeurs qui a l’air de comprendre ce que tu lui dis : il suffit de mettre les bagnoles entre le vent et le feu et ça sera bcp plus cool. Faudra demander trois fois pour qu’ils comprennent l’intérêt!! Ils déplacent les bagnoles et enfin on peut s’asseoir autour du feu tranquillement sans être gelé par le vent. Y a des trucs de base, tu ne comprends pas qu’on le fasse pas naturellement.

C’est pas comme en Bolivie, ici ça picole sec. C’est simple, moins le programme est sportif et plus ça picole. Et dans le groupe ça fume et ça picole dure, ça veut tout dire. Comme on va être rapidement à court d’alcool, la guide propose qu’on commande de l’alcool aux chauffeurs qui, pendant qu’on marchera demain, iront faire des courses. Par contre elle pensait qu’on allait demander une bière par personne. Quand on lui a dit qu’on voulait une centaine de bière, elle a pas voulu. Après négociation, on s’est mis d’accord sur 65 bières et 6 bouteilles de vin. A 25 euros la bouteille de vin, ça doit être du bon… En fait la guide gueulera mais se commandera aussi des bières pour elle et quand elle sera à court, elle sera bien contente qu’on lui en propose. Effectivement, pays musulman oblige, on ne trouve pas d’alcool dans les magasins à Oman, mais on peut se ravitailler dans les grands hôtels si on a des relations…

Demain on va marcher en montagne, ça va être folklo. Au matin, des jeunes bergères passent près du camp à la fois curieuses mais évitent les photos.

Il nous faudra deux heures pour être prêts. Et c’est toujours quand on est presque prêt que le boulet a oublié un truc et qu’il faut l’attendre. Donc aujourd’hui on marche en montagne, il faut mettre les grosses chaussures. Tu dis oui à la guide mais tu restes en sandales. Faut voir les montagnes…

Le principe : les voitures nous laissent à un endroit, on marche avec un guide local avec notre repas à la journée et on arrive à un point où des mules, avec nos affaires pour la nuit, nous rejoindront pour monter le camp. Le guide local a l’air d’être un sacré baltringue mais bon… C’est peut-être ton côté blasé mais le paysage n’est pas exceptionnel. C’est plutôt du côté du groupe qu’il faut regarder. Entre celle qui s’est fait piquer par une guêpe, les 3 ou 4 qui se vautrent en glissant sur des pierres, celle qui, à un moment, a des angoisses liées au vertige alors qu’il n’y a pas de vide (pourtant toi aussi t’as le vertige), tu te dis que c’est un sacré groupe de bras cassés. Même la guide se pose des questions. Elle a jamais vu ça. Finalement après quelques contusions, on arrive au point de ralliement avec les mules. Elles sont pas là. Elles arriveront juste à la tombée de la nuit histoire qu’on garde nos bonnes habitudes de monter nos tentes à la frontale. Elles devaient pas être contentes de pas être chez elles car toute la nuit elles ont gueulé, un merdier !!! Et le matin, il y a deux mules qui se mettent sur la gueule, c’est assez violent. Et vas-y que je te mords au sang, c’est assez impressionnant. Le muletiers font quasiment rien sauf eux aussi à la limite de se mettre sur la gueule…

Le lendemain, c’est encore de la marche, quasiment que de la descente pour rejoindre un wadi où on pourra récupérer de ces trop dures deux petites journées de marche. Bon, maintenant, y en a un qui a la main qui gonfle. Encore un ou deux qui tombent, on passe. La guide est un peu sur les nerfs, elle accélère.

On aura mis 4 heures pour descendre un dénivelé de 1000m ; c’est plus deux chaussures mais deux pantoufles. On arrive au wadi Bani Khaled qui est aménagé avec un petit restaurant. On doit retrouver nos affaires pour nous baigner. Mystère omanais, y en a un qui ne les retrouvera jamais, un voleur de slips de bain… Pour respecter les omanais, certains coins sont interdits à la baignade en maillot de bain. Il faut au moins un t-shirt. Comme d’hab, même si c’est écrit partout, y a des connards de touristes qui en auront rien à foutre. Alors qu’il suffit de remonter sur une centaine de mètres pour se baigner sans gêner personne…Enfin…

On récupère nos chauffeurs qui nous amènent à l’endroit où on va passer la nuit. Ils ont monté l’endroit où on va dîner juste en dessous de grandes lignes électriques. Et l’endroit pour planter la tente est caillouteux et super dur, super emplacement. On est au-dessus d’une palmeraie et on décide avec le gars de Terdav d’aller s’y balader et voir ce qu’on pourrait acheter. Les autres préfèrent buller sous leur tente.

On s’y paume un peu et on trouve une mini épicerie tenue par une adolescente. On va acheter plein de petits paquets de biscuits apéro qu’on ramènera au camp. Bizarrement à chaque fois ça sera les mêmes qui iront les acheter mais tout le monde tapera dedans. Et le boulet (celle qui est toujours à la bourre) qui dit faire un régime se lâchera sur les biscuits apéros et le Nutella mais pas de sucre dans le café. Va comprendre. Les chauffeurs nous ont ramené les bières dans la glacière remplie de glace et les bouteilles de vin. Pour ceux qui boivent, il y a 5 bières par personne pour 6 jours mais bizarrement le compte sera pas juste. Un grand hourra pour les chauffeurs à qui on offre des bières. Au fait, on les a pas vus beaucoup prier. Le soir, c’est pas non plus les grandes discussions, 22h, tout le monde est au lit.

Le lendemain nous devons faire une randonnée aquatique dans le wadi Bani Khaled. Ça consiste à marcher et à traverser des vasques à la nage. Soi-disant, certaines font plus de 200m de long. Alors, combien de noyés sur ce coup ? La guide dit que c’est pas la peine d’emporter des lunettes de soleil. Toute une journée en plein soleil sans lunettes avec la réverbération de l’eau, bien sûr que je vais t’écouter. Mais apparemment, ils sont tous très obéissants sauf toi.

On a une combinaison pour l’eau (apparemment elle est fraiche) et certains des sacs avec des bidons étanches pour la bouffe. La plus âgée du groupe se fera porter pâle et restera avec les chauffeurs.

La balade est très sympa et effectivement l’eau est quand même assez fraîche. On a 2 vasques de plus de 100m de long à nager et tu te sers du sac comme flotteur. Etonnement, pas de gamelles particulières, pas de bobos. Le groupe est plus à l’aise dans l’eau que sur terre. Mais dixit la guide, on est pas un groupe de violents ; Ben non , niveau deux charentaises.