Comme d’hab le cuistot s’est réveillé à 4h, pourtant le petit dej a rien d’exceptionnel surtout en comparaison de celui de la semaine précédente. A se demander ce qu’il fait.

On part vers les 7H30, super motivé. On aide les chameliers à préparer les chameaux et on part devant avec le pisteur et le guide de pacotille. Il y a plein de pitons et d’endroits à aller voir à droite et à gauche de la piste donc tu t’écartes un peu du chemin. On fait qqs photos, puis on repart mais c’est vrai qu’on s’arrête pas énormément et qu’on marche assez vite. Les chameliers nous dépassent, il doit être 8h30. Puis on commence à marcher sur un plateau caillouteux, avec quelques acacias. Rien d’exceptionnel. Le soleil cogne. Au loin, on voit un groupe de chameliers installés à l’ombre d’acacias. C’est notre groupe de chameliers. Bizarre qu’ils s’arrêtent pour une pause de 10h. Oui, il est à peine 9h30. Non, ils ne sont pas arrêtés pour la pause de 10h, mais pour le stop de midi. Le cuistot a déjà préparé la salade… On se regarde, éberlués. Y a un très gros problème.

Le guide nous dit que c’est bien l’arrêt pour midi mais comme il est jamais venu, on a des doutes. Le pisteur voit qu’on est énervé et ne s’en mêle pas. Tu vas demander à Hassan le cuistot qui a déjà fait 2 fois le circuit. Il te confirme que c’est le cas mais que généralement les touristes arrivent vers midi. Donc notre pisteur a fait du ‘tout droit’ pour arriver au plus tôt et comme le guide ne connaît pas… Tout le monde s’énerve, on est plusieurs à vouloir repartir. Que veux-tu faire ? Il est à peine 10h, on est sur un plateau où il n’y a rien à voir et à faire et le soleil cogne. Le guide, pour des raisons de sécurité, ne veut pas nous laisser repartir. On en a rien à foutre. Le ton monte. Certains veulent manger la salade de suite puis se barrer dans la direction où on est censé aller. Finalement, on est 2-3 à aller voir le bord du plateau pour voir s’il y a qq chose à voir après mais que dal, aucun intérêt.

A nouveau, grosse discussion. On en arrive à l’idée qu’on déjeune maintenant et qu’on repart vers midi. Le couple de jeunes est super énervé et la fille dit au guide (il faut imaginer une jeune femme blanche qui dit à un homme du désert) : «T’es nul, tu sers à rien, tu connais pas la région, à quoi tu sers depuis le début ?» sur un ton très agressif. Bon, résultat, il est allé faire la sieste à l’écart et à midi quand on est parti avec le pisteur, il n’est pas venu avec nous. Un guide qui ne vient pas avec son groupe. Même entre nous c’était tendu. Certains reprochaient à d’autres de ne pas s’arrêter, de marcher trop vite, de ne pas profiter du paysage… C’est pas faux.

Finalement, le guide nous a suivi à 500m puis le pisteur lui a fait signe de nous rejoindre. Il nous a accompagnés avec ses écouteurs sur les oreilles… On s’est arrêté devant un dédale de pitons et il nous a laissé nous perdre dedans histoire qu’on se détende ; Soi-disant il y a pas de chemin qui permet de le passer et on devra faire le tour le lendemain. Même un aveugle borgne aurait vu tous les chemins qui permettent d’atteindre le dessus du dédale et de le traverser facilement. On monte le camp pas très loin de quelques cahutes mais comme le guide n’est pas de la région, on a pas de contact. Le camp est dans un super coin, ça rattrape un peu de la journée foireuse. On essaye de lui faire comprendre qu’on est venu pour marcher. Comme le cuistot déteste le guide, il en rajoute une couche. Ambiance de merde.

Le lendemain, on fait bien comprendre qu’on veut marcher ! Ah ça, il l’a compris. Résultat, pour marcher on a marché mais dans des endroits où il n’y a rien à voir. A un moment, on a sur notre gauche, un grand plateau caillouteux sans intérêt et, sur notre droite, une sorte de petite vallée avec plein de pitons. Un super paysage. Tu demandes au guide pourquoi on ne marche pas là-bas, car ça va dans la même direction. Il demande au pisteur qui, effectivement, nous amène dans ce coin qui est superbe.

En fait, c’est pas que le pisteur ou le guide veulent nous faire chier, c’est qu’ils comprennent pas pourquoi on est là. Ok, vous voulez marcher, on va vous faire marcher. Résultat au lieu de marcher 3h le matin, on a marchait 5h. La plupart sont arrivés exténués et énervés. Jamais contents ces français. A midi, on s’est arrêté en haut d’un canyon mais pas le temps de descendre. Il y avait aussi une guelta avec les chameaux mais comme tout le monde voulait faire une pause à l’ombre. L’après-midi, rebelote, le guide marche avec ses écouteurs sans nous parler. On a, en tout, marché 25km.

C’est le jour de la saint-Valentin, le couple a amené une boite de rillettes. Bizarre. Il nous reste encore un peu de Pastis et de Whisky pour reprendre des forces le soir…

Nouveau jour de marche. Les bidons d’eau sont presque vides donc les chameliers les ont remplis à une petite source près de la guelta. Tu demandes au guide s’il y a pas un bidon avec de l’eau plus claire. Non y en a plus. Bizarrement, tu le vois une heure plus tard avec de l’eau quasi transparente. Tu lui demandes où il l’a trouvée<; histoire, quitte à être pris pour un con, qu’il soit conscient que t’es pas dupe !! Réponse, il restait un fond dans un autre bidon !!!

Tout le monde est remonté contre le guide, quoi qu’il dise ça ne va pas. Ambiance tendue.

Un très grand moment : Fin de matinée, en pleine chaleur, il marche 100 mètres devant nous avec le pisteur. Puis, ils s’arrêtent à l’ombre d’un petit arbuste. On peut tenir qu’à deux à l’ombre. Et ils nous regardent arriver, genre on va faire une pause ici. Bien sûr, on va s’arrêter en plein soleil pendant que lui est à l’ombre. Mais il nous prend vraiment pour des cons. Du coup, on a continué à marcher comme s’il n’existait pas et on s’est arrêté 200m plus loin à l’ombre. C’est con car on est venu de loin, dans une région qui sera peut-être bientôt interdite et on en profite pas vraiment à cause de cette ambiance.

Ce soir on arrive à notre dernier bivouac avant la guelta d’Archei. C’est une très grande guelta où des milliers de chameaux viennent chaque jour et c’est un peu le hot spot de l’Ennedi. C’est comme aller à Paris et voir la tour Eiffel.

Il y a deux entrées dans la guelta, celle par où passent les chameaux et une autre qui permet d’être en surplomb et d’avoir une superbe vue sur la guelta. Il est prévu qu’on aille des deux côtés demain matin mais méfiance. C’est pas clair ce qui a été dit entre le guide et le couple de jeunes mais eux avaient compris qu’on irait ce soir sur le surplomb pour voir le coucher du soleil. Selon le guide, on n’est pas autorisé, on a le droit d’y aller que le matin. De toute manière, il ne connaît pas le chemin et le pisteur ne voudra pas y aller. Le couple s’énerve et s’engage dans le défilé en disant qu’ils se démerderont. Le guide s’en tape. Bon, il commence à faire nuit et ils sont pas revenus. Le guide demande une lampe, personne est motivé car, à la fois, le couple a pas arrêté de faire chier et comme le guide est nul. Qu’ils se démerdent. Finalement, ils y vont avec des lampes et reviennent avec eux 30 minutes plus tard.

Nuit difficile car beaucoup de vent qui tourne et le seul endroit que tu as trouvé à peu près au calme c’est sous un acacia, même si tu sais que c’est une très mauvais idée. Déjà faut faire attention aux épines tellement grosses qu’elles peuvent t’empaler mais surtout que pendant la nuit, les chameaux viennent manger les branches. Et ils viennent à tour de rôle. Donc nuit difficile.