De nouveau au Tchad, un an après. C’est pas compliqué, à part le Tchad, si tu veux aller dans le Sahara, t’as pas 40 possibilités. Et c’est reparti aussi avec Point Afrique, ce sont les seuls qui y vont.

L’année dernière, ça avait été mitigé, un bon circuit et un circuit avec un guide nul. Ca va être la roulette tchadienne. Cette fois-ci, c’est un seul circuit de 15 jours. Objectif le sommet du Sahara, le volcan Emi Koussi qui culmine à 3414m. On part au niveau du désert, on s’embarque sur le flanc couvert de lave et de rocs pour rejoindre le bord, on va ensuite à l’intérieur voir un cratère de natron et, puis on va sur un des bords pour monter au sommet et on redescend de l’autre côté pour finir quelques jours dans le désert. Ca c’est la théorie car c’est la première fois que Point Afrique fait ce circuit et comme ils sont bordéliques.

Comme d’hab, on a le droit à prendre 12kg. La semaine dernière on a reçu un email nous indiquant que dans le cratère il pouvait faire -10°. Et bien, si tu prends de l’équipement pour le froid mais aussi pour le chaud, t’es loin de 12kg, surtout si tu rajoutes le Pastis, le whisky et les cacahouètes. Du coup t’as appelé Point Afrique pour leur dire que tu seras plutôt autour de 16 kg.

Le vol est à 4h du matin à Marseille, t’es à l’aéroport à 23h (pas d’autres solutions). Longue attente. Tous ceux qui sont là sont aussi pour le Tchad et on est pas nombreux, environ une quarantaine. Et dire qu’ils nous font chier pour le poids. Et il y a pas eu de contrôle sur le poids. L’avantage, dans l’avion t’as une rangée par personne de quoi finir sa nuit tranquillement..

Arrivée vers 8h à Faya. Ceux qui reprennent l’avion du retour sont pas non plus très nombreux. On est 8 dont 1 femme. T’es le plus jeune. La femme a 73 ans, elle est avec son mari et un ami. Sinon ce sont que des individuels. Quasiment tout le monde est déjà venu au Tchad et tous connaissent le désert.

Coup de pot, le guide, Mahadi est le même que celui de l’année dernière (le bon) mais on a en plus un autre guide Hassan qui vient repérer le circuit plus Ali un guide communautaire (son père est le chef du canton où on va, une pointure !!!) et on plus on aura un pisteur (Sanoussi). En fait, comme il y a peu de touristes, ils mettent plusieurs guides pour les occuper. Mais résultat on a quatre 4*4 et on est un peu serré. Surtout que chaque guide considère qu’il doit avoir une place assise devant.

C’est parti pour deux journées de 4*4 sur des pistes parfois très mauvaises, direction les dunes d’Ourti. Mais avant ça, l’étape incontournable de l’achat de la bête à sacrifier. Cette fois c’est un mouton qu’on embarque à l’arrière d’un 4*4. On achète aussi de la flotte, y en a un qui achète 6 bouteilles, oui il aime bien se laver tous les jours. Au premier stop, ils ont tous une carte, des images de google earth, des boussoles et GPS. Et c’est à celui qui aura la meilleure carte et qui saura le mieux montrer qu’il est fort en géolocalisation. Selon certains, on ne serait pas au bon endroit.

On croise en sens inverse de gros camions venant de Libye, ils sont surchargées de matériel et de personnes. Il leur faut 5 jours de pistes pour arriver à Faya. Plus loin, un mec est en panne avec son 4*4 en plein désert. Ca fait 15 jours qu’il attend qu’on lui apporte une pièce pour sa bagnole. On lui laisse un peu de bouffe et de flotte. Il y a pas trop de risques car c’est une piste principale où tous les jours passent des camions. De toute façon, il abandonnera pas bagnole sinon elle se ferait dépouillée.

Ils avaient pas tort. Apparemment la dune d’Ourti a disparu car on l’a jamais vu. La première journée de bagnole, paysage plat, morne mais le lendemain la piste passe entre des pitons rocheux et des dunes orangées, superbe.

Premier bivouac, à 19h30 on a fini de diner. Et tout le monde va se coucher. Espérons que ca sera pas comme ça tous les soirs. Le mouton a été dégommé en fin d’après-midi, ils ont proposé le foie et les tripes.

Lever à 5h30 pour 10h de bagnole. Les guides sont bien installés à l’avant.

A la fin du deuxième jour, on est au pied du volcan, enfin, au pied oui mais quand même assez loin. Vu qu’on a pas trouvé les dunes d’Ourti, on a une journée d’avance sur le programme. Bon, on verra bien.

On est prêt d’un petit village, Tigi. Demain, Mahadi doit trouver les chameaux, Inch Allah. Bivouac dans le sable, la lune est montante et presque pleine. L’avantage, tu vois parfaitement la nuit mais la luminosité masque le ciel étoilé. Il y a tellement de lumière que tu dors avec un masque sur les yeux.