Ah !! Il doit être 5h, on entend l’appel à la prière. Il va falloir une bonne matinée au guide pour trouver les chameaux. Pendant ce temps, on va se balader avec l’assistant guide Hassan qui connait autant la région que nous. Pendant ce temps, le cuistot Martin, va s’occuper du mouton…

Jolie ballade dans un canyon et retour vers 13h00 pour notre salade de légumes en boite. Vers 15h le guide revient nous indiquant qu’il a trouvé les chameaux. Il y aura 12 chameaux et 6 chameliers. C’est pas clair son histoire car il dit que c’est difficile de trouver des chameaux costauds car il n’a pas plu depuis longtemps mais il dit qu’il a dû organiser un tirage au sort car il y avait 50 chameaux. En tout cas, ça lu a pris 6h pour les trouver.

T’as amené un t-shirt qui change de couleur et tu fais le magicien. Hassan veut ouvrir un magasin à Ndjamena. Mouais, à 23€ le t-shirt, pas sûr qu’ils aient les moyens d’en acheter. Par contre, question soleil, c’est le top. Dans les autres trucs un peu cons que tu as amené, il y a aussi des lunettes de natation. Oui ca surprend un peu mais si tu te retrouves dans une tempête de sable, tu peux marcher les yeux ouverts !!!!!

On peut enfin partir. On laisse nos affaires, les chameliers qui vont venir les chargeront et nous rejoindront et on laisse aussi les 4*4 qui nous retrouveront de l’autre côté du volcan. Et on repasse par le même chemin que l’on a fait ce matin. On s’arrête à la grotte Tigui Cocoina remplie de peintures en très bonne état. Il y a des chameaux, des girafes, des chasseurs, le tout super bien dessiné. 1h de marche plus tard, on s’arrête pour le bivouac. On pourra pas dire qu’on a marché beaucoup. Mais attention, c’est donné pour un programme sportif !!! C’est sûr, demain on va marcher. T’as confiance.

Ce soir c’est mouton et il est pas jeune. Faut avoir des vrais dents pour le manger et toi avec tes chicots… A 19h30 le repas est plié. T’as découvert 2 choses : Jacqueline parle, parle histoire de parler et du coup à part son mari personne ne l’écoute et malgré tes voyages tu es celui qui a le moins voyagé du groupe. Y en a 2 deux qui ont sillonné l’Afrique du nord dans tous les sens.

Ah oui, y a un truc que t’as jamais compris, pourquoi les chameliers font un feu et mangent et discutent autour alors que toi le touriste, tu manges dans le noir et le froid avec ta pauvre lampe frontale. Va comprendre. Du coup, tu vas discuter le bout de gras avec les chameliers. Malheureusement, ils parlent pas français (même si c’est la langue officielle du pays) Mais ils vont t’appendre leur langue le toubou :

Winni : feu

Wasadi shida ?: comment ca va , bien dormi ?

Eke : bois

Barran : théière

Guzir : marmite

Guani : chameau

Guana : chameaux

Avec ce toubou survival kit tu peux aller partout. Et en plus, ils t’offrent du thé, très fort, très sucré, délicieux

Ah !! Il doit être 5h, on entend l’appel à la prière. Le plus vieux des chameliers est motivé, c’est lui qui fait l’appel. Mahadi veut partir à 6h30 donc réveil à 5h30. Bon ça doit donc être une longue journée de marche. On a 3 guides qui connaissent le chemin, ca va dépoter.

A 8h30, on arrive près d’une guelta, c’est la pause. Euh non, c’est pas une pause, c’est la pause pour le déjeuner. Putain, t’y crois pas. Il est 8h30 et il est prévu de repartir à 14h30 et en plus on nous a fait partir à 6h30 (donc lever à 5h30). Du grand n’importe quoi. La raison est simple, il faut s’arrêter sur des sites où il y a des acacias pour que les chameaux se nourrissent. Bon ça se comprend mais l’après-midi on ne marchera que 2h donc on aurait pu faire facilement toute la marche en une seule matinée. Comme les chameaux n’ont pas grand-chose à manger, les chameliers transportent un mélange de feuilles séchées écrasées auquel ils rajoutent de l’eau pour gaver les chameaux. Faut les entendre gueuler, pas très contents les bestiaux d’être pris pour des vulgaires oies à l’époque de Noël.

Les 3 guides et le pisteur s’installent tranquillement à l’ombre. Ils proposent même pas une balade, rien. Donc, on part se balader seul et on arrive sur un superbe canyon. T’es au pied d’une falaise de 300m, incroyable. Certainement le paysage le plus impressionnant de tout le voyage. On revient vers 12h30, nos guides sont toujours tranquilles, on aurait pu disparaitre qu’ils auraient pas bougé. Les chameliers nous ont rejoint et arrive un autre chamelier. Il fait un peu la tête car il ne fait pas parti des chanceux tirer au sort et donc retourne chez lui avec ses chameaux.

Vers 14h30 on repart pour 2h de marche. Oula quelle journée épuisante, c’était du sport aujourd’hui. Comme d’hab, soupe à 18h30 pour une fin de repas au mieux à 20h. Les nuits commencent à être plus fraiches, on monte en altitude. Ah oui, Martin le cuistot nous fait aussi des cuisses de canard ! Incroyable des cuisses de canard dans le désert. Point Afrique avait dû certainement acheter plein de boites de canard pour ceux qui étaient venus pendant le réveillon et comme il y a pas eu beaucoup de personne, t’en bénéficie.

Alors, t’essaye de sortir qqs blagues et histoires mais on peut pas dire qu’il y a beaucoup d’ambiance. Par contre quand tu avais sorti le pastis et les cacahouètes, tout le monde était bien présent, la bouteille est presque partie en une soirée. Du coup, tu passes un peu de temps le soir autour du feu avec les chameliers. Tu t’améliores en toubou.

Le lendemain, on fait le point avec le guide Mahadi car on est un peu inquiet sur le programme. Il semble qu’il y a des différences avec le nôtre. Quand on lui parle d’aller au sommet du volcan, il nous dit que c’est pas possible car trop difficile donc la tension monte. Il nous montre le programme fourni par l’agence, il a aucun rapport avec le nôtre. Effectivement, il n’a pas les dunes d’Ourti, pas l’ascension et pas non plus Gouro qui est la fin du voyage. Grosse discussion mais finalement on fera l’ascension. S’il avait refusé, il avait une révolution sur les bras.

Les enmerdes commencent, tes sandales que tu as spécialement fait renforcer par le cordonnier viennent de péter. Toi qui avait prévu de faire toute l’ascension en sandale tu vas te retrouver avec des chaussures fermées. C’est le départ, on marche sur les roches volcaniques, du basalte. Cette fois, on marchera plus longtemps. Deux groupes se sont formés, un qui attend et un qu’il faut attendre. Avec 4 guides, on aurait pu faire 2 groupes et marcher chacun à son rythme mais non.

Un matin, départ à 6h30, tout le monde est prêt sauf le guide qui se réchauffe tranquillement au rayon du soleil levant. Et donc t’attends. En moyenne, chaque matin, tu l’attends entre 15 et 30 minutes, tu multiplies par 14 jours et tu vois le temps de sommeil en moins. Bon c’est vrai qu’en se couchant à 20h, on dort pas mal. Pas très haut avant d’arriver au bord du cratère, on s’arrête à deux petites cahutes. Quelques femmes vivent ici dont la belle-mère de notre guide qu’il n’a pas vu depuis 10 ans. Faut voir les retrouvailles !!

On est à plus de 2000m d’altitude, impossible de cultiver quoi que ce soit sur ce flanc de volcan, à se demander comment elles survivent. Dernière nuit avant d’arriver sur le bord du cratère. Tu dors toujours sans tente. Comme on a terminé le mouton, ils ont acheté une chèvre qui n’aura jamais vu le sommet du volcan. L’animal ici est coriace, élevé à la dure, on est loin des tendres agneaux de lait.