On arrive enfin sur le bord du volcan. Dans la caldeira, il y a un autre petit cratère qui contient du natron. Ca se fait de moins en moins mais avant des caravanes de chameaux venaient chercher du natron ici. Il y a un chemin qui descend dans la caldeira. Il commence à faire sombre et c’est le pisteur Sanoussi et Hassan qui ouvre la marche. Arrivée dans la caldeira à environ 3000m, Sanoussi nous montre où il veut installer le camp. Imaginez un champ de pierre sur un terrain en pente !!!! Mais alors même pas en rêve. Tu lui montres à 200m un terrain plat sans caillou, il refuse. Tu lui dis qu’il y en a marre des conneries (ouais les marches de 2h où on nous fait lever à 5h30 du matin pour rien.. ca va un peu)

Avec les deux-trois autres touristes qui sont arrivés, on va sur le terrain plat et c’est Hassan qui fait comprendre au pisteur que c’est pas compliqué de s’installer à 200m. Les chameaux seraient déjà là, on l’aurait eu dans le cul.

Il commence à faire froid, tu as monté la tente. Tu vas voir Mahadi en lui disant qu’une idée toute simple serait qu’on puisse nous aussi avoir un feu pour ne pas se peler pendant le repas. Ouais, ça lui vient pas à l’esprit que le feu réchauffe aussi le touriste. On ramasse du bois, et pour la première fois, on mangera autour d’un feu. Apparemment, t’es le seul à aimer cette ambiance car ça sera la seule fois. Les autres préfèrent les lampes frontales. Bizarre. Pareil, c’est super bon le thé fort et sucrée mais certains boivent du café, donc ils demandent de l’eau chaude et rajoutent du nescafé. Donc tu te retrouves à mettre un pauvre sachet Lipton à la place d’un vrai thé. Et le jour où tu redemandes au cuistot un thermos de vrai thé, ils en veulent tous. Va comprendre.

Un des chameliers te montre qu’il n’a pas de chaussettes, tu regardes ce que tu peux lui donner et tu leur files 2 paires de chaussette. Le lendemain, il les porte pas.

La nuit a été froide, on a tapé les -12°. L’eau dans la tente a gelé. T’avais mis tes affaires de marche à l’intérieur du sac de couchage, histoire de pas être trop con en mettant des fringues glacées le matin.

Le matin il est prévu de descendre dans le petit cratère où il y a le natron puis remonter et l’après-midi de monter sur le point culminant du cratère, donc grosse journée de marche. Mais apparemment le guide a dit à d’autres que la montée au sommet se ferait le lendemain. Le cratère avec natron est 300m plus bas. D’en haut du cratère, ca fait comme une plaque blanche. Un des chameliers est venu aussi avec nous car il va ramasser du natron (ainsi que les guides) mais les chameaux ne peuvent pas descendre. Quand ils viennent ici, ils utilisent des ânes. Jacqueline ne descend pas, elle reste avec le cuistot Martin qui va avoir la chance de sa conversation pour lui tout seul. Une partie de ce petit cratère est recouvert d’une sorte de croute blanche et dessous se trouve la plaque de natron qu’il faut casser avec des pics. Ils vont se remonter chacun une dizaine de kg.

Un des touristes remonte plus tôt car il veut faire le tour du bord du cratère. Tu te dis que comme après on va se taper le sommet pas la peine de trop forcer donc tu remontes tranquillement. Quand tout le reste du groupe arrive, tu demandes au guide comment va se passer l’ascension. Et c’est là que ça dégénère. Et oui, car certains, surtout les plus fatigués, découvrent qu’il est prévu de monter cet aprem. Et c’est hors de question pour eux. Donc du coup le guide dit qu’on le fera demain. C’est compréhensible et certainement plus intelligent, sauf que toi tu n’es pas parti faire le tour du cratère car tu pensais faire la montée cet aprem, et t’es vénère de chez vénère !! Il est 12h, le soleil cogne fort et pas un endroit à l’ombre, les chameliers se sont installés en plein soleil. Tu te vois pas passer l’après-midi à rien foutre. Ca commence à faire beaucoup l’amateurisme surtout au prix où tu payes. Notre champion de guide nous dit qu’il a une tente mess où on pourra se protéger du soleil. Cool, c’est vrai qu’elle pourrait aussi nous protéger le soir du froid et du vent.

Avec un autre gars, il y a une petite colline et plus loin un autre petit cratère. Donc plutôt que buller en plein soleil on va se balader. Le guide et le reste de l’équipe nous rejoindra plus tard après la sieste. Oui la matinée a été sportive… A la tombée de la nuit, on retrouve les chameliers qui se sont installés dans un coin en pente et ils ont monté la tente mess pour qu’on dine au chaud. Oui, les autres touristes préfèrent dîner dans la tente plutôt qu’autour du feu à la belle étoile…

C’est bizarre car on a dormi à la même altitude dans la caldeira et cette nuit il n’a fait que 2° au lieu de de -12°