Selon ton programme, on est sensé allé du côté de Gouro où des « surprises nous attendent » mais c’est pas le programme du guide car apparemment c’est trop loin, lui c’est 4 jours dans le Borkour. Super, tu y as déjà passé une semaine l’année dernière. Ca commence à faire beaucoup…

T’en peut plus de marcher avec des chaussures fermées, tu fais le Mac Gyver et tu essayes de faire tenir tes sandales avec un bout de ficelle. Mais si tu marches sur les rochers ca va couper la ficelle. Tu maudis ton cordonnier.

Première nuit au village de Kouroudi où notre guide a vécu. Il nous propose de dormir dans la ‘maison’ d’une parente. Il faut imaginer un demi-ballon de rugby coupé sur la longueur dont l’armature est en bois et recouverte de natte en feuilles de palmier tressées. En fait, c’est bien organisé à l’intérieur avec le coin pour les plats, les matelas, des tentures internes. La moitié a décidé de dormir dans la maison et les autres dehors. Sauf qu’il y a du vent, beaucoup plus que d’habitude et il n’a pas l’air de se calmer avec la tombée du soleil. Tu cherches un coin à l’abri du vent, tu t’installes et tu t’aperçois 10 minutes plus tard que finalement t’es pas à l’abri donc tu changes complètement de coin. Finalement tu passeras une nuit assez difficile car le vent n’a pas arrêté de tourner.

On retrouve un mélange de sable et de pitons rocheux. Le vent souffle toujours, tu mets tes lunettes de natation, t’as pas l’air con avec mais tu gardes les yeux ouverts… Le guide nous amène sur une dune qui chante. En la descendant à un certain rythme, elle rentre en vibration et on entend comme si un avion décolle. C’est assez impressionnant. Mais pour l’entendre, il faut que Jacqueline se taise.

On va alterner les ballades et les déplacements en voiture. On a visité le village d’Ani (que tu avais déjà vu l’année dernière). Les instituteurs sont des tchadiens du sud, un toubou ne fera jamais ce genre de travail. On est arrivé juste à la fin de la classe et les gamins sortent un vieux ballon crevé de foot et c’est le match France-Tchad. Tous les garçons jouent et les petites filles font les supportrices mais faut pas s’attendre aux pompom girls. On est 4 coté équipe de France, ils sont 15 et on ne savait pas où était la délimitation de nos cages. Résultat au bout de deux minutes, 1-0 pour le Tchad. Faut imaginer une forêt de jambes devant toi, donc difficile de faire des passes mais on a tenu bon. On est resté à 1-0 !!!

Les voitures arrivent, il y en a que 3, une est en panne. Les chauffeurs ont réorganisé les affaires et on demande à deux d’entre nous de s’asseoir sur une seule place devant, plus serré c’est pas possible et en plus ils gardent leur sac à dos à la journée sur leurs genoux, le délire. 3 jours dans ces conditions mais même pas en rêve. Y en a deux qui ont acceptés, de toute façon, ils acceptent tout dans ce groupe. Putain, c’est pas compliqué, tu vires le bois du toit du 4*4 et tu mets les sacs à la place et hop tu vas en avoir de la place. Mais non. En plus, ils ont pris des locaux en stop. Bon, c’est normal de rendre service mais à un moment faut pas déconner.

Et bien pendant ces derniers jours on est repassé exactement aux mêmes endroits que l’année dernière, les paysages sont superbes mais ça fait quand même un peu chier.

Ah oui, on a encore flingué une chèvre. Où Point Afrique passe, la chèvre trépasse.

Dans un tournant sur le bord de la piste, deux mecs armés de kalash. Merde! En fait, c’est un poste de l’armée et ils contrôlent qui passe par la route. Tu pourrais te dire que c’est con de contrôler car on peut passer partout mais non. Déjà, il y a des endroits entourés de pierres peintes en rouge, ça veut dire que c’est miné. Ensuite il y a plein d’endroits couverts de pierre et c’est totalement impossible de passer en bagnole. Donc c’est assez facile pour eux de contrôler les accès.