Salut,

Cuba est devenu américain. Il faut se dépêcher d’aller au Venezuela. Tu pars avec un couple rencontré au Tchad. Sur le papier ça devrait le faire, pas le genre à chercher trop de confort. On s’est mis d’accord sur ce qu’on voulait faire : une semaine en Amazonie histoire de manger un peu de jungle, l’ascension du fameux plateau du Roraima et ensuite aller voir la plus haute chute d’eau du monde qui fait un 1km de haut, le salto Angel. Toi, au début tu voulais faire 15 jours dans la jungle profonde mais ils étaient pas très motivés.

Trop compliqué pour organiser sur place le circuit car plein de vols intérieurs donc on a contacté une agence locale pour tout gérer et aussi nous privatiser un Cessna pour éviter de passer deux jours dans un bus. Ouais, on se la pète… Le gros problème va être la météo, c’est la saison des pluies. On va prendre de la flotte tous les jours et pas quelques gouttes. Mais le top c’est l’humidité. Marcher sous des déluges et avec un taux d’humidité très élevé, ça va être compliqué. Impossible de se protéger de la pluie sans mourir de chaud avec un poncho. Du coup, t’as amené un parapluie. Tu vas pas avoir l’air con dans la jungle avec ton pépin.

Deux mots sur l’équipe : On va rigoler car lui marche lentement en montée et elle lentement en descente. Elle est malade en avion et lui en bus et en voiture. Une belle brochette de boulets en perspective. Et on est parti sur le principe de chacun sa merde.

On va arriver samedi après-midi et tu te dis que ça serait sympa de se faire un Caracas by night avant de partir le lendemain dans la jungle. Mais Caracas a une mauvaise réputation, c’est la 3eme ville la plus dangereuse. Mouais, vas dire ça à des kurdes de Kobane… Le pote refuse de sortir le soir sauf si le guide nous dit que ça va. Alors le guide, on a vu sa fiche descriptive sur le site de l’agence. Il parle que de dieu et il voyage pas sans sa bible, ça promet mais bon c’est un spécialiste des tribus d’Amazonie. Pour rassurer le collègue, dans l’avion pour Caracas tu discutes avec les hôtesses pour savoir ce qu’elles font le soir. Ce n’était pas la bonne idée. Air France leur interdit de sortir de l’hôtel même pendant la journée, trop dangereux. Du coup tu sens que la salsa à Caracas c’est un peu mort.

Arrivé à l’aéroport, notre guide Félix nous attend. Il a l’air super sympa. Direction l’hôtel prêt de l’aéroport, on est à plus de 20 bornes de Caracas. Comme il est 15h et qu’il y a rien où on est, tu lui demandes si on peut pas aller faire un tour en ville voir le centre historique. Ok mais faut trouver une bagnole car les taxis sont trop dangereux selon lui. Ca va pas rassurer les autres. Finalement l’hôtel nous trouve une voiture sûre… et nous voilà parti.

Mais avant de parler de notre virée en ville faut comprendre le principe de la monnaie vénézuélienne. Au cours officiel, un dollar vaut 12 bolivars. Au cours semi officiel, les agences de change, tu as 200 bolivars pour 1 dollar. Ouais, y a déjà une sacrée différence. Mais au marché noir le dollars vaut maintenant 680 bolivars. Et ça monte tous les jours. L’agence nous a proposé de nous les changer pour 400. T’as gueulé un peu, c’est passé à 500. Le problème c’est que c’est facile de changer au black dans certains pays mais t’as un doute pour le Venezuela. Prenons pas de risque, on a fait changer chacun 150 dollars. Surprise à l’hôtel on avait chacun 2 kg de billets. C’est pas la merde. T’avais envie de défaire tous les liasses et de les jeter sur le lit pour faire ton gangsta. Ah oui le salaire mensuel d’un fonctionnaire, que tu sois médecin ou balayeur, est de 12$. Oui par mois… Le soir on est allé au resto. Pour payer tu empiles les liasses. Les serveurs comptent pas les billets, y en a trop.

Bon, revenons à notre virée à Caracas by day, le centre historique semble assez petit, une petite place ombragée avec plein de gens, 2-3 rues piétonnes autour,1 cathédrale et 2-3 vieux bâtiments. Sincèrement, rien d’exceptionnel. Sur une petite place, de la musique et des gens qui dansaient. Tu voulais t’approcher mais le guide te dit que ça peut être dangereux. Ouais, faut arrêter les conneries. Ok, on est les seul à avoir des tronches de touriste mais on va pas non plus se faire systématiquement démonter. Tu t’es rapproché, les autres t’ont finalement suivi et incroyable, ils nous est rien arriver. Et bien à part ça, pas grand-chose à voir dans la ville. Beaucoup de bâtiments décrépis, abandonnés. Devant les supermarchés d’état, tu as des queues de 200 personnes. A la tombée de la nuit, il y a des militaires partout.

Bonne nouvelle comme notre sortie sur Caracas by day s’est passé sans agression, Félix nous a dît que pour notre dernière soirée, on pourrait réserver une voiture et aller diner et boire un verre à Caracas. Waouh !!! Demain on se lève tôt pour prendre un coucou pour Puerto Ayacucho. Il fait 40 degrés dans la chambre et dehors y a une sono monstrueuse et en plus tu entends les avions. Ca va pas être simple.