Yo,

C’est pas le top de l’organisation notre agence….

On avait réservé un bateau avec un toit. Ca paraît insignifiant mais quand tu passes plusieurs heures sur un bateau il vaut mieux être protégé du soleil et surtout de la pluie. On l’avait indiqué à notre guide dès le premier jour. Il a rien vérifié et bien sûr 30 minutes avant de partir, Vincente, le mec qui s’occupe de l’organisation lui dit que notre bateau n’a pas de toit mais il est plus rapide. On a rien lâché et donc ça a été un bordel car il fallait trouver de l’essence supplémentaire car soit disant le bateau est plus lourd et il faut l’autorisation de la garde civile… enfin tout un micmac pas possible. Et puis tous les papiers pour les checkpoints n’étaient pas prêts, le guide Félix dit miaou, ayant eu tout un après-midi pour s’en occuper. Finalement on arrive à partir avec 2h de retard. Sur 60 km au moins 5 contrôles et pas avec du flic de base, ici ils sont tous en gilet par balles et fusil mitrailleur.

Arrivé au débarcadère, quelques barques, des indiens qui attendent mais surtout des militaires qui nous font encore chier. Oui, de l’autre côté du fleuve Orénoque, c’est la Colombie et il y a des FARC. Mais eux sont calmes donc ils ont le droit de faire du business ici. Alors le bateau, 15m de long tout en métal et un toit en métal. On aura pas froid. On embarque en plus de Félix, un cuistot et le pilote du bateau. Le guide nous a annoncé la pluie. Résultat, 3h de navigation en plein soleil. Trop fort ce guide.

En fonction des affluents, l’eau est de différente couleur, de marron à noir. Les rives sont couvertes de jungle. Le niveau de l’eau est très haut et tous les arbres ont leur tronc en partie sous l’eau. On arrive dans une communauté piaroa, Boca de Autona. La modernité est passée par là, maison en béton et groupe électrogène. Ils ont un toucan apprivoisé (enfin, ils lui ont coupé les ailes) et tu lui donnes des boulettes de farine de maïs dans la main. Il faut juste faire attention, il a tendance à chier partout.

Installation des hamacs avec moustiquaire. Oui c’est un cauchemar ici. Malgré l’anti-moustique t’es couvert de piqûres et ça te démange et c’est que le premier jour. Le hamac va poser problème. Quand t’es habitué à dormir sur le ventre, essaye de dormir dans un hamac.

On peut pas dire que les locaux soient super accueillants. Soit de la timidité soit du non intérêt. Première nuit dans le hamac, ton voisin, le pilote du bateau est un ronfleur de première. Étonnement pas de coq, un chien, un appel à la prière ou autres bestioles le matin pour te réveiller, faut dire qu’on se lève avant 6h du matin. Avant de partir, moyennant finance, on fait un petit tour dans la jungle histoire de trouver une tarentule. Ils enfoncent une tige d’herbe dans un trou. Dans le premier la tarentule était trop fatiguée pour sortir mais dans le deuxième elle est sortie tout de suite et pas contente. Toute marron, couleur feuille d’automne, ça donne pas envie de la faire chier.

En embarque sur le bateau et 20 minutes plus tard panne de moteur. Enfin un peu d’aventure!  Faut comprendre qu’on ne croise pas quelqu’un toutes les 5 minutes dans le coin. Apparemment dixit le pilote, le moteur a chauffé. Faut attendre qu’il refroidisse. Ils discutent entre eux mais on comprend qu’ils disent que comme on a changé de bateau le moteur est pas assez puissant. 20 minutes plus tard, le moteur démarre toujours pas. Coup de pot, on est passé avant devant un village et on va repasser devant lui grâce au courant. Mais on a pas une rame pour sortir du faible courant et se rapprocher de la rive. Des rames sur un bateau, quel intérêt!!

Tant bien que mal, on y arrive. Mais faut pas croire que ça se passe du genre salut c’est nous, vous auriez pas un moteur en trop? Déjà faut trouver qqun qui soit prêt à nous aider. Miaou, qui a pourtant passé 10 ans dans la région laisse faire le pilote. Bon, on a peut être une solution. Un mec est prêt à nous prendre en remorque avec son bateau pour nous ramener au village précédent où là, selon miaou, on pourra discuter car ils nous connaissent. Le mec veut de l’argent et de l’essence. C’est beau le monopole. Avec sa petite pirogue et son petit moteur, il nous ramène au village précédent. On nous laisse poireauter sur le bateau pendant que le guide va discuter avec le chef de la communauté pour qu’il nous loue son moteur. A un moment, t’es passé devant eux, miaou semblait énervé et parlait fort alors que le chef travaillait sur le toit de sa maison, genre je suis pas intéressé…trop fort!!!

Bon nous on attend en jouant au domino. Finalement miaou revient au bateau chercher son téléphone satellite. On n’est pas parti. Plusieurs parties de domino plus tard, il revient nous voir pour annoncer la solution, il a négocié la location du moteur. Le chef n’avait pas confiance car il voulait l’argent tout de suite. La confiance règne. Il a du appeler son patron et je ne sais qui mais finalement on va pouvoir repartir. Le moteur prêté est de la même puissance que celui qui a chauffé et bizarrement il va pas chauffer. Peut-être par ce que le pilote va moins vite.  On a bien fait d’insister pour le toit car on se prend une ramasse. Tu passes du trop chaud avec un simple t-shirt à froid malgré ta goretex. Pays de dingue!

Arrivée dans une nouvelle communauté, Raudal de Segura, pas plus pas moins accueillante que la précédente. Comme on est arrivé super tard, on ne fait rien… Le paysage est superbe, on est face à un tepuy (cherchez sur internet, ca vous occupera) et une colline qu’on va monter demain. On a demandé au guide s’il pouvait nous organiser une ballade de nuit dans la jungle. Il a l’air super motivé. Le seul gars à qui il a demandé a peur des fantômes et ne sors pas la nuit. Pas prêt d’aller faire du jungle by night. Donc soirée domino… Ah oui quand tu parles de soirée, c’est dîner à 18h et coucher 21h.

Le père de miaou était champion de domino donc forcément miaou est un ponte. Il a perdu 3 parties de suite du coup le lendemain il n’a pas voulu rejouer, vexé?

Ricardo, employé du mois chez Domino’s pizza