Salut,

on est parti pour deux jours de chiens de traîneau. On est séparé en deux groupes de quatre et chacun à son traîneau et ses chiens. Le nombre de chiens dépend de ton poids. Toi, t’en as le plus, six. On a que des mâles très motivés car c’est leur première sortie de la saison. Déjà c’est le bordel pour les attacher. Ça hurle à tout va tellement ils sont motivés. Ton chien de tête s’appelle Murgo, c’est censé être le plus intelligent, c’est à lui que tu dois donner les ordres qui sont simples : à droite, à gauche et ooooh pour les faire ralentir. Pas de mot pour les faire démarrer, ils sont déjà à fond. Puis il y a Boreal et derrière Lumi et Doume (certainement des origines corses et comme par hasard il a l’oreille déchirée car il se bagarre avec d’autres chiens) et enfin les deux plus gros et bourrins Eko et Enya qui n’aiment pas trop qu’on les caresse. Toi t’es à fond sur les freins (une barre avec des crochets enfoncés dans la neige) et ils arrivent malgré ça à faire avancer le traîneau.

Ca y est, c’est parti. Les guides partent devant puis deux autres traîneaux et enfin le tien. Ils t’ont bien dit de freiner au début pour fatiguer les chiens mais au contraire tu les encourages. Sauf que premier tournant tu ne sais pas s’il faut prendre à gauche ou à droite. Tu gueules à Murgo ‘droite’ et il obéit au quart de tour. Sauf qu’un gars te crie ‘non à gauche’. Et là c’est le drame, t’arrives trop vite dans le tournant, t’arrives pas à freiner, le traîneau commence à tanguer et tu fais la connerie à pas faire, tu lâches le traîneau. Sauf qu’il n’y a pas de coupe-circuit sur les chiens. Tu vois le traîneau se barrer au loin, très loin et ils ne sont pas prêts de s’arrêter ces cons surtout qu’il y a un idiot qui deux minutes avant leur a mis la pression. Résultat, les guides ont pris une motoneige pour les rattraper. Ils les ont retrouvés sur la route, ils bloquaient un bus.. Il y a 4 ans, ils ont retrouvé les chiens à 25 km.

Bon, du coup t’as le pied sur le frein. Vu que maintenant on se suit tous, même si tu tombes, les autres de devant peuvent arrêter les chiens. A un moment, à l’arrêt, un des gars lâche ses mains du traîneau pour remettre son bonnet et à ce moment ses chiens donnent un coup de rein pour démarrer. Résultat il valdingue dans la neige et les chiens se barrent. Donc plusieurs gamelles, toi t’as pris la honte au début, ensuite t’as fais gaffe. Mais même en freinant, t’es toujours collé au traîneau de devant. Tu passes ton temps à crier oooohhhh pour essayer de les calmer. On se balade sur des petites pistes au milieu des sapins, il fait à peine -5 degrés.

Dans une descente, le dessous de ton patin gauche se décolle. Du coup beaucoup plus de frottements et les chiens vont beaucoup moins vite. Dans les montées t’es obligé de descendre du traîneau pour courir avec eux. Mais faut pas lâcher le traîneau sinon byebye les chiens. Et quand tu ne descends pas pour les aider, certains se retournent et dans leurs regards tu comprends qu’il faut descendre pousser. Sauf que ce baltringue de Murgo tire très peu dans les montées, il se laisse rattraper par les chiens du milieu, cet enfoiré. Au retour au chalet, il faut les détacher du traîneau, les attacher à une ligne pour la nuit et les nourrir. 1 kg de viande et une soupe avec croquettes pour chacun (la soupe, c’est pour les pousser à boire). Certains renversent la soupe pour manger que les croquettes.

 

Nuit dans le chalet à jouer aux cartes et être réveillé par les chiens et les ronfleurs. Lendemain, c’est reparti. T’as un nouveau traîneau, les chiens sont motivés. Ils ont aboyé toute la nuit et pourtant ils sont en pleine forme.

T’as une formule 1 entre les mains. Du coup, t’as passé ton temps à freiner pour ne pas dépasser les autres. Ouais c’est interdit sinon c’est le mélange des chiens et c’est le bordel. A l’arrêt, au lieu de rester en ligne, ce con de Murgo fait demi-tour et vient s’emmêler dans les lignes des autres. Apparemment c’est lui qui aura fait le plus de conneries sur les deux jours.

Les chiens du traineau de tête ont merdé et la guide s’est accrochée au traineau alors qu’il était renversé. On a dû s’arrêter sauf que c’est c’était gelé et qu’on n’arrivait pas à enfoncer les freins dans la glace. On s’est retrouvé emmêlé, y a même un traineau qui a emporté le tien, un cauchemar

Fin de journée, on récupère dans un bain norvégien sur la terrasse de l’hôtel. Il doit faire 0 degrés et tu es dans une eau chaude à 40 degrés une bière à la main à regarder les sapins. Oui car pour regarder le coucher de soleil, c’est plutôt à 15h. Ce soir dîner à base de ragoût de rennes et retour le lendemain à la vie parisienne.

Musher ricardo en carton