Après 3 jours de pluie et de froid, on part dans le parc d’Andringitra où il va faire beaucoup plus froid. Ah ça rigole pas les vacances. Ça change du club med de Kemer. C’est la région de l’ethnie Betsileo. Pour rejoindre cette région on passe par un coin où il y a des dahalos. Non, c’est pas un moustique local. Ce sont les brigands de grand chemin qui volent des zébus mais maintenant attaquent aussi des voitures. Il y a 3 semaines ils ont dégommé 30 personnes, femmes et enfants, dans un bus. Y a que le mec du club med qui était au courant. Depuis les autres sont inquiets. C’est Germain, notre chauffeur rasta (habillé en survêtement jaune qui pique les yeux) qui nous a indiqué qu’on traversait une région à éviter la nuit. Si notre guide l’apprend, il peut chercher un autre job car il faut surtout pas nous inquiéter.

Côté paysage c’est énormément déboisé car ils font beaucoup de culture sur brûlis. Beaucoup de culture en étages avec les villages avec leur maison traditionnelle très étroite faite en brique de boue séchée et de pisé. Leur couleur dépend de la terre et il y a de plus en plus de toit en taule. Dans les villages, la plupart des gens sont pieds nus où au mieux en sandales. Énormément de gens marchent le long des pistes sans fin et les rares taxis brousse sont blindés, tu pourrais pas y rajouter un éthiopien.

Côté guide, on est déjà deux à avoir du mal à le supporter et là il vient de te faire une vacherie. Avec le chauffeur rasta, Germain, qui est en train d’enregistrer son album, on devait aller le soir dans un bar. Le guide l’en a empêché juste pour pas que tu sortes pour des soit disant raisons de sécurité. Ouais le guide est protestant donc rigueur-rigueur. Et à l’écouter c’est lui qui fait tout. Mais bon on l’a gaulé en train de roupiller alors qu’il nous avait dit qu’il partait préparer le repas. Et à l’écouter, il a appris aux porteurs à faire la cuisine, à monter les tentes, à les aider sur leur association de porteurs. C’est Mère Theresa version malgache.

Sinon le parc d’Andringitra (un des hot spot de Madagascar) est très beau quand il pleut pas. C’est toute une chaîne de montagnes de granit avec des cascades. On y a passé trois jours et finalement il y a pas de boulets quand on marche. Faut juste qu’il fasse pas trop froid et qu’on est pas les pieds mouillés sinon ça râle. Même si c’est assez touristique, on est souvent dévisagé quand on croise des locaux sur les sentiers.

On est monté au sommet du pic Boby. En 1927, un français part faire la montée de cette montagne qui n’avait jamais été gravi auparavant. Et il part avec son chien. Comme il pense être le premier au sommet il pense donner son nom au pic mais son chien Boby est arrivé avant lui, du coup il a lui a donné le nom de son chien. Depuis les locaux lui ont donné un nom plus malgache.

Côté santé, y en a deux qui sont au smecta et toi ça va pas non plus. Mal au crâne, au ventre, des courbatures (je vous laisse deviner d’où j’écris une partie de ce mail) C’est normal au club med on est pas habitué à ce niveau d’inconfort. Du coup, ils sont au petit soin avec toi.

A ce propos, Kinnary, Gabriel, on est super luxe avec Nomade : la bouffe est copieuse et variée, les tentes sont neuves. Et le guide a dû être nounou dans une vie précédente.

Petite anecdote pour se marier dans cette région:

Premièrement, les filles qui cherchent à se marier mettent des barrettes dans les cheveux. Puis pour montrer que tu es valeureux, tu dois voler un zébu à ton futur beau-père. Donc le gars, quand il rentre chez lui et qui s’aperçoit qu’il lui manque un zébu il sait qu’il va marier une de ces filles.

Pour vous donner une idée de la pauvreté, notre guide local nous expliquait que pour son mariage, il tuerait un coq (point fondamental, le ‘derrière’ du coq est donné à manger au plus ancien, c’est une marque de respect ici). Pas les moyens de tuer un cochon (un porcelet ça vaut 10 euros) et encore moins un zébu.

On quitte les montagnes pour la région peu explorée du Makay au pendant 4 jours où il est censé faire 35°. Objectif vasa tomate. Oui le touriste qui prend un coup de soleil.

Concernant la vanille, la dernière solution va être à l’aéroport.