Trois jours dans les dunes du Lencois.

J1 : Départ à 4h du matin avec quasiment rien comme petit déjeuner. On est sensé marcher 7h. On part marcher à la lumière des étoiles. On a en plus un guide local. Au fur et à mesure que le ciel s’éclaircit, tu commences à distinguer des tâches plus foncées entre les dunes. T’oses pas demander au guide de peur d’entendre la réponse. Oui, c’est le fond des lagunes, sans eau. C’est un enchaînement de grandes dunes blanches et entre chaque dune une lagune vide. A un moment les 2 guides s’allongent, c’est l’heure de la sieste, on a dû marcher 2h. Y en a déjà 2 qui ont en marre de marcher. On va quand même voir 3 grandes marres à canard où il reste un peu d’eau. Mais aucun rapport avec ce qu’on peut voir sur les photos. Dégoûté, tu es.

Sur le chemin tu vois le guide ramasser des baies et les manger. Jamais il nous en propose. Tu lui demandes. C’est un fruit local très bon. Et jamais tu nous le dis, con…

A 8h30 on arrive dans le petit village de Quemada dos Britos. Bon ben on est déjà arrivé, putain. On a marché 4h et ils sont tous contents que ça soit fini. Incroyable. A les écouter, on a tapé l’Everest. Bizarrement le guide nous avait dit qu’on devait marcher 7h et finalement on a fini en 4h. Soit disant, on a pu aller tout droit car les lagunes étaient vides. Mouais, mouais, mouais. On est dans un petit village de 15 familles au milieu de nulle part et il n’y absolument rien à faire. On dort chez l’habitant qui a mis des hamacs pour nous sous un toit de palme.

A 9h30 ils sont tous à buller dans des hamacs, guide compris. Déjeuner de fayots, riz, frites d’une sorte de manioc et poulet local qui a été dézingué juste à notre arrivée. Puis à 13h ils retournent tous dans leur hamac jusqu’à 17h heure où le guide nous emmène sur une dune voir le coucher soleil. On est dans une oasis de verdure au milieu de grandes dunes blanches et marron clair. En fait, entre les dunes, où il est sensé y avoir ces fameuses lagunes, il reste de la terre humide ocre. Et avec le vent (ouais, il y a toujours du vent), certaines dunes se recouvrent de sable ocre et donc tu as dunes de différentes couleurs les unes à côté des autres. Il manque juste le bleu de l’eau.

Attraction de la journée, le guide nous montre comment faire cuire des noix de cajou dans le feu.

Dîner (et encore un poulet en moins) à 19h et re hamac. Putain de journée. Au moins au Venezuela, on faisait des parties endiablées de Uno princesse. et le pire c’est qu’ils sont tous contents de ne rien faire. Le groupe de rêve pour notre branleur de guide. Le circuit de la loose.

J2 : Le lendemain (les poulets ont été contents qu’on parte), c’est grasse mat jusqu’à 6h sauf qu’une a oublié de désactiver son réveil, donc réveil à 3h. On a 3h de marche en théorie plus une option d’1h20 pour aller se baigner dans un lac, oui un lac avec de l’eau. Pas vendue cette option avec la dream team.

A 9h on est déjà arrivé à notre destination (on est parti pour un remake du film un jour sans fin), le village Baixa Grande. Bon ben voilà, va falloir s’occuper. Y a des hamacs et un vieux billard. Les poulets ont été prévenus, ils se planquent. Par contre il y a plein de cochons qui déambulent donc faut mettre les sacs en hauteur pour pas qu’ils les déchirent pour trouver de la bouffe. Faut lancer un business de saucisson brésilien !!!

Bien sûr, pas un ne veut aller au lac (même pas sûr que le mot boulet soit suffisamment proche de la réalité) et ils préfèrent aller à une petite rivière à cinq minutes de marche de la maison. Bien sûr, ça arrange le guide qui aime bien faire la sieste après le repas. A se demander quand il n’aime pas faire la sieste. La famille à un quad donc tu négocies qu’on te dépose en quad au lac et tu rentreras avec ton GPS. Tu pars quand même avec 3 litres d’eau, une lampe frontale et des piles de rechange pour le GPS au cas où. Le guide est OK de laisser un client dans le désert et de le laisser rentrer seul à pied au GPS, grandissime.

En 10 minutes t’es au lac. Comme le niveau a baissé, le lac est séparé par des langues de sable et ça fait comme ces fameuses lagunes et faut reconnaître que c’est exceptionnel. L’eau est transparente et chaude et avec ces dunes de sable blanc qui plongent directement dans l’eau, ça fait un contraste incroyable. Dans le creux d’autres dunes, il y a plein d’arbres morts noirs et des minuscules morceaux d’écorce noire recouvrent le sable. Donc, tu as tous les flancs de la dune qui sont blancs et le fond légèrement grisé. Ça rattrape des jours précédents. Et dire que les autres sont en train de buller dans leur hamac.

Kinnary, Gabriel, la bonne époque est juillet même s’il risque d’y avoir de la pluie. On y retourne quand vous voulez. Le guide t’a proposé ces services, euh…

En fait le guide n’est ni aller avec toi ni avec eux, motif il a pensé qu’on préférait rester entre nous. Par contre, il a vu avec le proprio pour mettre la musique à fond le soir. Du coup ça fait rappliquer les voisins qui habitent à 30 minutes de bagnole, ça donne une idée du volume. On a goûté à l’alcool fait maison à base de manioc. Pas sûr qu’une cuite avec ça soit une bonne idée. 21h, la musique à fond et ton voisin qui va ronfler. Une nuit potentiellement courte, surtout avec un réveil à 3h30.

Il reste un troisième jour de marche, un des boulets désespère de trouver une voiture. Madre de dios!

J3 : on part à 4h du matin pour cette dernière journée. Ils sont tous partis avec très peu d’eau, toi t’en as 3.5 litres, chacun sa merde comme dirait Kinnary. On est tombé sur quelques superbes lagunes avec de l’eau. Finalement on s’est tapé 22 bornes et au lieu de contourner les dunes, les guides les montaient.

A la fin, t’as fait ton rebelle en les contournant, faut pas déconner. On est arrivé à la limite du parc en terminant par la montée d’une grande dune et, incroyable, le désert s’arrête net, derrière c’est de la jungle verte à perte de vue. Le contraste pique les yeux. Ils sont tous arrivés assoiffés et sur les genoux. Le premier magasin de boissons fraîches a été dévalisé.

Ensuite on a pris un bateau pour descendre le fleuve Pregiças jusqu’à l’embouchure de la mer et rejoindre le village de pêcheurs Atins, futur hotspot de kite surf. Tout le monde achète des terrains, pourtant la plage est à chier.