J6 : grosse averse de pluie hier soir donc on était inquiet pour aujourd’hui car on doit se taper une grande journée de marche avec 800m de dénivelé positive et 1400m de négative. T’es le seul à pas avoir de bâton de marche. En fait tu en avais mais quand tu as voulu les régler un était cassé et l’autre a lâché au bout d’une demi-journée (c’est marrant tu crois te rappeler les avoir prêter…). Donc les descentes sont difficiles et comme ils t’empêchent de courir dans les descentes tes genoux prennent cher. Finalement grand soleil et en plus on dort chez l’habitant dans le village de Gazza, ouais Gazza.

Coté dream team, il y en a une (celle qui met du rouge à lèvres avant de partir marcher) qui est arrivée au Tadjikistan avec un panaris au pouce et elle a de plus en plus mal. Donc elle veut voir un médecin. Rappel on est au fin fond du Tadjikistan. Et la voilà partie avec son copain et l’interprète dans différents villages à la recherche d’un médecin. Apparemment au premier village une mamie aurait regardé dans son sac plastique de médicaments et lui aurait dit qu’elle pouvait rien faire, dans le deuxième village un mec lui aurait mis un bandage qui aurait tenu dix secondes et ils sont rentrés furieux contre l’interprète car il comprend pas quand on lui parle et on le comprend pas quand il parle. Ils voulaient aller à l’hôpital mais lui n’a pas voulu car il voulait avoir l’aval du chef d’agence pour l’essence alors qu’eux étaient ok pour payer. Donc ils sont revenus furieux contre l’interprète. Ca s’est terminé par la soirée avec son pouce dans de l’eau salée bouillante. Ca y est l’interprète à l’unanimité contre lui, le reste du circuit va être folklo. Toi t’as mis un filtre sur sa voix, tu l’entends plus.

Faut vous parler aussi de la famille Bidochon : Y a le fiston qui raconte en détail ses problèmes intestinaux au moment des repas. Ils passent leur temps à faire du lavage, que ça soit devant leur tente ou sur leur sac t’as des fringues qui sèchent. On est tranquillement en train de boire l’apéro (c’est toi qui a apporté les caouetes et l’alcool) quand elle se pointe pour demander à son mari s’il a bien étendu les slips. Elle boit beaucoup de thé le matin donc elle se pointe avec deux tasses qu’elle remplit alors qu’on a du thé à volonté.

J7 et J8 : toujours grand soleil, toujours les bidochons avec leur linge et toujours celle avec son rouge à lèvres et son panaris. Le cuistot et le guide qui font office de médecin ont mis un morceau d’oignon autour de son pouce, si ça marche pas ils essayeront peut-être demain un morceau de tomate ou de concombre.

On a, pour une fois, pu s’arrêter à un campement de bergers. Il n’y a que des femmes et des enfants. La plupart ont des yeux bleus très clairs et certains sont blonds. Ils nous ont fait goûté une sorte de lait caillé / yaourt très bon. Au début t’as hésité vu ton estomac mais finalement il y a pas eu de séquelles. T’as filé des échantillons de parfum (merci Adnana) mais les femmes ont refusé au début car elles ne voulaient pas de contrepartie car ce qu’elles nous avaient donné était offert. Finalement elles ont accepté et t’as aussi filé plein de petites bagues. Courageusement trois petites gamines sont venues jusqu’au camp pour en demander car elles avaient pas été là lors de la distribution.

J9 : dernier jour de vrai trek. Le dernier camp est installé à 200m en contrebas d’un lac d’une couleur bleue verte incroyable. On a nos tentes dans un champ en pente avec vue sur rien. On est dans un coin où les femmes se voilent le visage à nôtre passage, ce qui est très rare. Ca a dû leur faire un choc quand la famille Bidochon s’est mis en maillot de bain pour se laver. Les mamies qui portaient des grandes bottes de foin ont même fait un détour. Comme c’est le dernier soir avec les muletiers, on a eu le droit a des chants et des danses.

Tiens, cette nuit on a le droit au duo âne et chien.

J10 : descente dans une vallée de sept lacs et tu pars du vert émeraude au bleu intense au fur et à mesure que tu descends en altitude. Le groupe se sépare car certains partent sur l’Ouzbékistan. Coup de pot le con d’interprète part avec eux.

Retour sur Douchanbe où tu as accès au réseau téléphonique pour la première fois. Sur la route le chauffeur s’arrête pour faire laver sa bagnole. Apparemment si tu as une voiture sale à Douchanbe tu prends une amende. Et dans la ville sur les grands boulevards tu as des flics tout les 200m qui arrêtent les bagnoles histoire de soutirer de l’argent.

On a un nouvel interprète qui parle et comprend enfin le français. On est allé dans un resto traditionnel avec musique et danse. L’interprète est déjà bourré à la vodka. Beaucoup de femmes dansent et comment dire, elles sont pas farouches (en fait des pros…) mais d’un avis unanime, physiquement elles font peur. L’interprète qui a bien 65 ans avec 20 kg en trop y va et a un succès fou. T’as voulu continuer la soirée mais il était déjà 22h et tous voulaient rentrer.

J11 : Dernier jour à Douchanbe, il doit faire 45 degrés au soleil. On a fait deux bazars, les gens sont super cool, la boulangère t’offre un pain, l’autre qui prépare des fraises au sucre te fais goûter. Les fruits et légumes coûtent vraiment rien.

La bouteille de vodka est à 2€. Un repas avec des brochettes dans un resto sympa va te coûter 5€. Histoire de finir en beauté, t’as choppé une bonne tourista et malgré les médocs t’as du courir pour rentrer à l’hôtel.

L’avion est à 5h ce matin et les douaniers de l’aéroport sont réputés pour te faire venir, sous un prétexte à la con, dans une petite salle à part pour te soutirer du pognon. Quand t’as prévenu les autres, ils ont fait la gueule. Ça va être folklo