Salut,

Vous connaissez le principe de la roulette russe et bien il y a aussi la roulette vietnamienne. Ca se passe aux moments des repas. C’est celui qui se place qui se retrouve assis à côté du presque chaman. C’est un festival de puanteur, même un clochard parisien pue moins. Tout le monde se bat pour ne pas être à table à côté de lui. Dans le bus, c’est encore plus compliqué. Adnana, on sniffe directement tes échantillons de parfum pour supporter le calvaire. Maintenant tout le monde connaît ‘Time out’ de Mauboussin.

Coté balade, le guide nous dit que la dernière partie de cette journée va être une descente très dure et dès qu’il y a une descente le chaman doit se faire aider par le guide. Malgré l’avertissement, plutôt que de prendre le bus, il a voulu venir. Forcément il en a chié grave et le guide a dû le tenir dans toute la descente et un autre guide lui avait pris son sac à dos. Arrivé sur la partie plate, il se vautre juste devant nous, il veut enlever la boue de ses mains, il s’essuie avec des feuilles d’ortie !! Au lieu de magnétiser il devrait se faire désenvouter. Puis, plutôt que de reprendre son sac à dos, il a juste récupéré son appareil photo et il a encore fallut l’attendre car il fait une photo à chaque pas. Arrivé au bus tout le monde change de chaussures sauf lui qui reste en chaussettes. Le bus n’arrive pas à passer dans la montée donc on descend pour pousser le bus. Et qui est comme un con en chaussettes au bord de la route ? Ah mais c’est un festival !!! Vous l’avez payé ?

Coté météo on en chie vraiment. On t’avait vendu de courts orages, en fait on se prend sans arrêt de la flotte et au mieux on a deux minutes de rayon de soleil. Quasiment jamais vu ce qu’on appelle le ciel bleu. C’est con car il y a des paysages fabuleux comme ces sortes de montagnes coniques couvertes de jungle. Et pas de soleil, pas de séchage de fringue. Ça pue le mort mais c’est rien en comparaison du chaman.

On est revenu à la civilisation dans la ville de Cao Bang et t’es allé tester le coiffeur local (désolé Jean-Philippe) car t’en peux plus de ces cheveux avec cette transpiration. Le gars a 6 doigts !! Il a un mini pouce sur son pouce. Il a été surpris de te voir débarquer et ici pour te laver les cheveux t’es pas assis mais tu t’allonges comme sur un lit. Shampoing et coupe pour 2 euros.

Dernière journée de marche, aucune de tes fringues n’a séché dans la nuit. T’espérais un peu de soleil, il tombe des cordes. On bouffe des chemins boueux. Tes sandales sont mortes, elles sont à la limite du refus d’obstacle. Avec un kilo de boue collante sous chaque pied, elles refusent d’avancer. Ras le bol de ce temps de merde. On doit plusieurs fois traverser à pied une petite rivière. Le chaman se vante d’avoir fait bien pire, deux minutes après il se vautre. King of the boulets.

Des filles chopent des sangsues sur les pieds ou les mollets. La prof qui est en micro short hurle quand elle en a une sur la cheville. Sur le coup on a cru qu’elle se faisait attaquer par au moins un serpent. Ah la dream team.

Coté paysage, bon ben des rizières, des champs de maïs, de tarots, de cacahouètes, tout ça dans la grisaille.

Demain on part sur le baie d’Halong où il y a des milliards de touristes, ça va faire un choc. Le chaman à deux balles va bien nous trouver qqchose genre une chute du bateau.

Rain Ricardo