Salut,

Retour dans le désert mauritanien, tu y as passé le réveillon du jour de l’an en 2010. La veille de prendre l’avion t’as fait 12h de bagnole avec ta nièce malade, résultat, quand tu te lèves à 5h du matin, t’es malade comme un chien. L’avion a été spécialement affrété et on atterrit directement dans le désert à Atar. Putain, il y a un paquet de vieux dans l’avion. Bizarre qu’une semaine de trek dans le désert ça n’attire pas les filles du crasy horse.

T’as une palanquée d’officiel pour souhaiter la bienvenue au patron de point Afrique, celui qui affrété l’avion. Ca fait au moins trois ans que plus de touristes vont en Mauritanie alors faut marquer le coup. Par contre coté administratif c’est le merdier : ça commence par un gars en blouse blanche qui, avec un pistolet, te prend la température sur le front. Enfin… un gars qui bosse et deux autres qui le regardent. T’es refoulé si t’as de la fièvre ?

C’est ton tour tu demandes combien. 36°. Ouais bien sûr. Tous ceux qui ont demandé avaient 36°. Ensuite c’est l’achat du visa, t’es tombé sur la pointure de l’équipe. Le temps qu’elle te fasse ton visa, y en a trois qui passaient à côté. Certain ont eu sur leur visa la photo de qqun d’autre. Puis c’est la phase de tamponnage du visa par la douane. Et enfin c’est le contrôle de ton sac. Toi, si t’es contrôlé t’es mort, t’as deux saucissons, du Pastis et du whisky. Deux personnes avant ton tour, ils abandonnent le contrôle. Résultat ça a pris deux heures pour les derniers sortis de l’avion.

On est 15 dans le groupe et coup de pot la partie jeune de l’avion. A peine sortie de l’avion, t’as les vendeurs de chech local. Kinnary ta commande est dans le sac. Il y a trois belges dont deux sœurs. L’une d’elle s’est fait piquer son sac dans le TGV Bruxelles-Paris et comme ils sont arrivés tard la veille impossible d’acheter des fringues. Elle a quand même son sac de couchage.

Départ pour la ville de Chinguetti où on va bivouaquer à ses portes. Le temps est très brumeux et il y a du vent. Tout le monde cherche un coin un peu à l’abri du vent pour monter sa tente, car vent + sable, c’est facile d’imaginer la galère. Toi t’as apporté ta nouvelle tente ultra light qui en fait est ultra chiante à monter. Résultat au bout de trente minutes elle est montée mais avec deux kilos de sable à l’intérieur. Impossible de dormir dedans.

Le guide Habas dit que l’eau des bidons est traitée. Méfiant tu mets du micropure pour tes bouteilles sauf dans la moitié d’une. Résultat t’as choppé une bonne tourista, ajoute la crève et le vent sableux que tu prends dans la gueule au quotidien, t’es sur les genoux.

Une fois les tentes montées, t’invite l’équipe à faire connaissance autour d’un Pastis à l’écart des chameliers. Y a un couple de suisse, le mec va pas être fun sinon ça devrait plutôt bien se passer. Et bien sûr, t’es le seul à avoir apporté du rafraîchissement.

C’est le premier soir, le soir réveillon du jour de l’an, tout le monde est couché à 22h. Toi; tu t’es installé à l’extérieur derrière ta tente pour te protéger du vent mais à 4h du matin il s’est levé à nouveau. Résultat ton l’oreiller gonflable et ton protège yeux se sont barrés. On est pleine lune, c’est comme si tu avais un spot dans la gueule, sacrée première nuit.

Le matin on visite la vieille ville de Chinguetti qui est une ville sainte de l’islam. Elle est envahie petit à petit par le sable. La ville est réputée pour ses très vieilles bibliothèques (plusieurs siècles) et un as du marketing a ouvert un magasin qu’il a appelé la FNAC. On est harcelé par les enfants et les femmes pour nous fourguer des bijoux chinois, mais il y a des clients dans le groupe. Tu demandes à ton guide de te trouver deux bouteilles d’eau et tu t’apercevras plus tard qu’elles avaient déjà été ouvertes. Comme les gens jettent tout par terre, imaginez les dégâts, même le début du désert autour de la ville est jonché de bout de plastoc.

C’est enfin parti pour la marche, le guide est une vrai fusée. T’es le seul en sandales, tous les autres bouffent du sable dans leurs chaussures. On marche entre les dunes de sable de différentes teintes oranges. Il y a partout des monticules d’herbe sèche qui enlèvent, pour toi, le côté désert. T’avais pas aimé la première fois, pas plus cette fois.

Premier repas dans l’oasis de Laguela. Business oblige, il y a un gars qui vend des canettes de coca. On à un cuistot pour 16 et tous les légumes sont frais, ca vous donne une idée du temps qu’il passe à l’épluchage.

On a le droit aux trois thés très sucrés. Le guide est surpris car le groupe précédent préférait le thé lipton degueulasse.

A chaque chargement et déchargement de chameaux on a le droit à un show : Un des chameaux refuse de bosser. Il gueule du début à la fin. Il se couche par terre pour éviter d’être charger. Une fois chargé il refuse de se lever et refuse de marcher avec les autres. Un spectacle à lui tout seul. Il gueule tellement pour rien que tu l’as appelé Melenchon.

Arrivé à un bivouac, un des chameaux vomit. Il vomit sur quoi ? Sur le sac de couchage de la belge qui s’est fait volé son sac à dos.

Le bivouac et ambiance,

L’équipe monte la tente cuisine et la tente où on va diner. Chaque soir, lors du montage des tentes, chacun prend son matelas. Le repas du soir se fait sur des nattes dans la grande tente et t’es le seul a ramené le matelas pour manger confortablement. Du coup, deux mamies ont repéré la combine et se dépêche de s’assoir à coté de toi pour le confort de leur popotin et t’as la chance d’écouter la vie de leurs enfants. Super! Un soir les belges ont laissé leur matelas pour le soir mais quand ils sont arrivés, les autres étaient tranquillement installés dessus, du coup, ils ont arrêté.

Les suisses ont compris où il fallait être installé pour être servi en premier sans avoir à aider le cuisto. Et ils attendent pas tout le monde pour commencer à manger.

Toi, entre ta tourista et ton mal de gorge, t’es à plat. Et comme il y a pas trop d’ambiance, tout le monde va se coucher juste après le dîner. Si t’avais pas amené du saucisson et de l’alcool ça aurait été mortel. Les suisses ne veulent pas qu’on mette de la musique le soir.