Yo,

Départ à 7h pour 4h de minibus pour Luang Prabang. A 8h30 on était pas encore parti. La route est en mauvaise état comme toute route digne de soit au Laos mais les paysages sont sublimes. Ça aurait été con de faire le trajet en bus de nuit.
Pour eux qui sont malades en voiture, euh, bon courage. Y en a une qu’a passé son temps à jeter par la fenêtre des petits sachets remplis de… trop plein d’elle…
Bon, ben de porte de porte à porte, on a mis 7h au lieu de 4h…
Luang prabang, en tout cas la partie pour les touristes, est super jolie. Certainement la plus belle ville d’Asie où t’es passé. Beaucoup d’anciennes maisons style coloniale, des magasins un peu chicos de tissus laotiens (ou indiens), des petits restos, peu de circulation. Tu peux dîner dans des petits restos au bord du Mékong. La rue principale est fermée le soir pour laisser un marché avec beaucoup, malheureusement, de made in China. Des petites ruelles où tu peux manger tranquillement. On est à des années lumières de Vang vieng sauf pour le paysage autour qui était quand même assez exceptionnel.
Il y aussi plein de jolis temples et le matin à l’aube t’as le tak bak, la fameuse procession des moines qui font le tour de la ville pour quémander leur pitance. Il paraît qu’il y a plus de touristes que de moines et tous ceux qui se sont levés à 5h du matin l’ont regretté. Joker sur ça.

T’as trouvé un trek de 3 jours. On est 4, 2 américains d’origine chinoise, une suisse…allemande et ta pomme. Autant dire que t’a jamais mis un pied en dehors du chemin de peur que qqun te dénonce à la police. Et faut imaginer les soirées endiablées à faire tourner les serviettes…
1h30 de camionnette, et on est déposé au bord de la route et c’est parti. Vu les mollets de la suissesse, t’es pas trop inquiet et finalement ça trottine bien. Pour l’instant pas de boulet, mais faut pas désespérer. A un stop, la sino-américaine pose ses bâtons juste à côté d’un nid de guêpes, résultat une piqûre. Après la pause, le guide commence à ramasser des branchages et nous dit de nous écarter, c’est clair, il va faire chier les guêpes…
Côté paysage, tu retrouves pas les montagnes karstiques comme à Vang vieng ce qui est un peu dommage.

On arrive super tôt au village hmong où on doit dormir. La journée va être longue. Du coup, petit tour du village et passage par la maison du chaman qui est en pleine cérémonie. Il est tout en noir, un foulard noir sur ses yeux et fait des bons sur un banc en bois en criant. Soit il a peur de tomber du banc, soit il est en contact avec les esprits. Un mec le tient pour éviter qu’il se vautre du banc, ouais ça ferait mauvais effet. Un cochon à moitié découpé est dans la pièce. Certaines personnes rentrent dans la pièce et un autre chaman leur fait une petite croix sur le front avec de la suie. C’est la famille qui a demandé une cérémonie de protection. Les hmongs sont animistes et croient beaucoup aux esprits. Le guide te dit qu’à une époque quand les hmongs partaient chasser, il fallait être 2. Le premier mettait un panier sur la tête pour que l’esprit du tigre vienne en lui et qu’il chasse plein de proies. Ensuite, quand il revient de la chasse, il faut que l’autre gars lui tape sur la tête avec un bâton pour faire partir l’esprit du tigre sinon ça fini mal. Encore maintenant quand il tue une vache, ils doivent pas quitter le village pendant plusieurs jours.
Les gens sont assez indifférents, plus par timidité.
On repart sur le prochain village qui lui est de l’ethnie kamu. Ils font la gueule car le gouvernement les oblige à déménager leur village pour s’intégrer au précédent où on s’est arrêté pour qu’il soit plus gros. Tu demandes au guide ce qui se passerait si les villageois refusaient. 10 secondes de réflexion et  »mais non, c’est pas possible de refuser ». Bon, on va leur envoyer 2 bus remplis de gilets jaunes et on va voir si c’est pas possible.
Le village semble pauvre mais tous les enfants sourient et s’amusent avec un rien. Tu ramènes ici un gamin de France, il se pend au bout de 2 minutes.

Il y a des bestioles partout, canards, chèvres, cochons, vaches mais ils en mangent quasiment jamais car ils les vendent. Du coup, tous les hommes partent chasser, les gamins remontent les cours d’eau pour trouver petits poissons ou crabes, on est vraiment dans la survie. Si t’es une bestiole sauvage, vaut mieux faire profil bas, car ils mangent tout ce qui bouge ici.

Au dîner ce soir, du riz comme d’habitude, des sortes d’épinard et…du rat. Oui, du rat, mais pas le vulgaire rat parisien, du rat de la jungle !! On a tous goûté, ça un goût particulier pas mauvais mais un rat à diviser par 4, ça laisse pas beaucoup de viande pour chacun.

Nuit chez l’habitant plutôt confortable (on se comprend sur le mot confortable). Une maison voisine fait cinéma. Moyennant 10 centimes, tu peux t’asseoir par terre et regarder un écran grand comme une petite tablette.

Le matin, l’américain fait la gueule, il a mal dormi à cause des chiens, coqs et autres bestioles qui ont fait la fête cette nuit. Le village lui rappelle son enfance en Chine et il préfère New York. En fait, il a juste suivi l’américaine sans savoir le programme qu’elle avait préparé. Il a l’air ravi et c’est que le début….
Frugal petit dej et on repart, direction le prochain village où on doit dormir. Incluant les pauses, on y arrive à 11h30. Euh, bon…quelqu’un a des cartes ?
L’américaine a vu sur internet qu’il y une jolie grotte à voir à 1h30 de marche du village. Du coup, le guide part chercher un guide local pour nous y amener. En revenant, il dit qu’il faudra 2 guides, dont un pour nettoyer le chemin pour y monter, bizarre.
Déjeuner frugal, si on excepte les grosses portions de riz, et nous voilà reparti pour cette fameuse grotte. 1h de marche plus tard, on arrive à un petit chemin où nous attend un guide. Ok. On commence à enquiller le chemin qui fait 2m de large et tu te demandes c’est quoi cette histoire de 2 guides et de débroussaillage. 5 minutes plus tard, tu comprends mieux, le chemin fait plus que 50 cm de large au milieu des broussailles et autres trucs qui piquent. Et le chemin monte de plus en plus. Toutes les 5 minutes les américain demandent si c’est encore loin. Bon, maintenant, faut se baisser pour passer en dessous des épineux. Tu rigoles intérieurement. C’est toi qui aurait proposé la balade à la grotte, tu te serais fait pourrir sur place avec en plus le supplice chinois. Effectivement, arrivé à l’entrée de la grotte, un autre mec est là et c’est lui qui a dû ouvrir le chemin.
L’américain, qui s’était mis en bermuda à cause de la chaleur a des éraflures sur les tibias. C’est le drame, il fait encore plus la gueule. Hé, c’est pas non plus la mort et à New York, il se balade pas en jupe.
La grotte est fermée par des branches et un cadenas, pas de pb, le cadenas saute à coups de hache. La grotte est assez profonde avec parfois des minéraux blancs et brillants très jolis. C’est difficile à décrire et surtout faire des photos mais clairement ça valait la peine de venir. Tu rigoles intérieurement car ensuite il va falloir faire le chemin inverse (oui, t’es méchant). Bien sûr les amerlocks n’apprécient pas. Allez cassos.

Début de la descente, l’américain glisse, oh la la, il va avoir une nouvelle éraflure, le pauvre. Tu passes devant et tu pars en courant car ça va mettre une plombe.
Retour sur la piste principale, l’américaine prétexte un mal au genou pour redescendre en scooter. En principe c’est TON excuse.
De retour au village, les villageois préparent une sorte de galette de riz. Le riz est cuit, puis est mis dans un grand creuset en bois et les gens tapent dessus avec un maillet pour faire une sorte de pâte élastique. Ensuite les femmes rajoutent un soupçon de jaune d’œuf cuit, puis le malaxe avec les mains pour en faire une petite galette dans un morceau de feuille de bananier. Les gamins se jettent dessus. Évidemment, ils nous ont en offert. C’est particulier. On a participé à la préparation des galettes. T’as pris le maillet,… Bon, ils se sont certainement foutus de ta gueule mais au moins t’as participé. L’américain, lui, participe uniquement pour se faire prendre en photo.

En fait, demain est le nouvel an pour les hmongs dans cette région d’où ce gâteau de fête. Mais étonnement les hmongs qui vivent à 100km de là le fête dans un mois. Chaque région le fête à une date différente.
Nuit chez l’habitant, on a pas eu au rat au dîner mais y en a plein qui se sont baladés dans la nuit.
L’américain parle peu. Et étonnamment, lui qui ne s’intéressait pas trop au programme, demande à l’américaine ce qu’ils font les prochains jours.
Dernière matinée de marche, l’américain à remis ses ‘jambières’ à son pantalon pour protéger ses jolies tibias.
En tout cas, résultat des courses, t’as choppé la tourista.
Demain, c’est la visite de la cascade de Kuang Si. Il faut y aller tôt avant les débarquement des bus. Super, il fait gris mais t’as le site quasiment pour toi tout seul. Le cadre est incroyable, la roche donne à l’eau ou couleur laiteuse incroyable et la cascade est superbe.

T’as plusieurs bassins où tu peux te baigner si t’as l’habitude de te baigner avec des glaçons. Certainement le plus beau site que t’as vu depuis que t’es en Asie du sud est. Et en plus, il fait gris, t’aurais eu du soleil… En principe le soleil arrive vers 11h donc tu t’installes face à la cascade et tu écris une partie de cet email. La tranquillité dure pas longtemps, les bus de coréens débarquent, un bordel sans fin. Et  en plus au lieu du soleil, tu prends de la flotte. C’est un signe, c’est l’heure de se barrer.

C’est le nouvel an hmong. A 10km de Luang Prabang, les hmongs ont organisé une sorte de fête où tous les gens se rassemblent et mangent avec quelques animations. Tous les villageois débarquent des montagnes et tu vois que certains sont vraiment pas habitués à cet environnement.
Beaucoup de jeunes filles sont habillées avec des tenues plus ou moins traditionnelles mais en tout cas très colorées et les talons hauts sont de sortie. Sympa dans la gadoue. Oui, il pleut encore sinon c’est pas drôle. Il doit y avoir des concours de danse mais comme la fête dure une semaine, va essayer de savoir quand ça aura lieu.

Une drôle d’activité, les gens se mettent face à face à 1,5m et se lance lentement une petite balle. Et ça dure. Bon, t’as pas trop compris l’intérêt mais à une époque ça permettait aux jeunes des différents villages de faire connaissance.

RatRicardo