Yo,
Direction le nord du Laos. Il paraît que les paysages sont somptueux.
Plus de 3h de minivan où t’es à l’arrière pour être sûr de ne rater aucun trou sur la route pour arriver à la petite ville de Niang Kwah au bord de la rivière Nam Ou. La plupart des touristes s’arrêtent là. La suissesse rencontrée sur le trek, un couple de français, un singapourien à la retraite venu pêcher la perche et ta pomme continuons plus au nord. Faut prendre un petit bateau pendant 1h pour arriver au petit village de Muang Ngoi. Il fait presque nuit, les patronnes des guesthouses attendent sur le semblant de quai pour te montrer leur bungalow avec hamac et vue imprenable sur la rivière. On s’est fait alpaguer par une qui a dû être directrice commerciale dans une autre vie car elle a été très forte et on a payé le prix cher.
Muang Ngoi, c’est une grande rue en terre avec quelques petits restaurants, des bungalows côté rivière mais surtout un paysage fantastique de montagnes karstiques tout autour. Le matin, la brume disparaît lentement au fur et à mesure que le soleil se lève, tu peux rester longtemps à admirer le paysage. Ça doit être le Vang vieng d’il y a 30 ans, donc se dépêcher de venir.
Sur un petite colline, ils ont déblayer un chemin pour construire un point de vue au sommet où t’as une vue sur toute la vallée. Tu prends l’apéro le soir la haut, après faut pas se vautrer dans la descente dans la pénombre. Soit disant un gars s’est perdu un jour dans la descente et a dormi dans la jungle. Soit il est mentonnais soit c’est un boulet de chez boulet.
21h, y a plus personnes dehors, si tu cherche à faire la fête, ça va être compliqué. T’as enfin essayer le plat typique laotien, le laap. C’est super bon. Plein de morceaux de viande (du poulet dans ton cas) coupés très fin, mélangés avec de la menthe, coriandre, des pousses de soja et qqs cacahuètes pour le côté croustillant. Tu connais à Paris une laotienne, quand tu vas dîner chez elle t’as le droit à une raclette, encore une contrefaçon…
T’en as qui viennent ici et passent leur journée à ‘chiller’ dans leur hamac. C’est pas ton truc, donc avec les autres, tu loues des kayaks. Un bateau à moteur te monte les kayaks à 10km en amont et tu redescends tranquillement la rivière. Mais les kayaks, ils les accrochent pas derrière le bateau, ils les montent perpendiculairement sur le bateau et pendant les 45 minutes de bateau, t’espères qu’aucune extrémité des kayaks va toucher l’eau sinon il va tourner et nous envoyer valdinguer dans la flotte.
On nous laisse à un petit village khmou. Compliqué de s’y balader car les gens nous ignorent et on est pas super à l’aise.

Donc on part sur les kayaks direction le prochain village qui est un village de tisserand. Business oblige, forcément on est bien accueilli. Tous les femmes ont leur métier à tisser et il leur faut environ 4 jours pour faire une écharpe en soie, prix de vente 4 à 5 euros…

T’en as acheté une dizaine à différentes dames histoire que l’argent aille un peu à tout le monde. Faut juste maintenant se les trimbaler jusqu’à la fin du mois. Retour sur le kayak. La française stresse un peu, il est 14h, et elle a peur qu’on soit de retour à la nuit… Sans déconner, on est à moins de 10km… On veut s’arrêter à un endroit pour pique niquer, elle est inquiète car il y a des buffles pas loin. C’est vrai que le bulle domestique est un animal dangereux. Bon ben on va plus loin… Certainement de la bonne graine de boulet.
On est rentré, il était pas 16h… Ouf, elle était rassurée.
On a revu le Singapourien qui est revenu dégoûter de la pêche. Soit disant, les mecs pêchent à la dynamite donc plus de gros poissons.
Direction le nord pour Muang Khua, 5h de bateau, mais il y a un barrage. Donc tu descends du bateau, tu prends un tuktuk pour contourner le barrage et tu reprends un bateau.

Tous ceux qui sont sur ce bateau vont ensuite au Vietnam. T’es le seul couillon à monter pour aller ensuite à l’ouest à Luang Namtha. Tu t’étais dit que c’était sympa de remonter la rivière sauf que le temps est naze, le paysage est beaucoup moins grandiose (ça déboise) que celui de Muang Ngoi et en plus t’es à l’arrière du bateau. T’as la tête explosée par le bruit du moteur et il te reste encore 4h de bateau. Toujours des idées à la con. Surtout que le lendemain, si tout se passe bien, tu n’as que 8h de bus local, un plaisir rien qu’à y penser.

Boat people Ricardo
Ps : pour ceux qui aiment les croisières fluviales, il a une cinquantaine de barrage au Laos (la plupart de l’électricité produite va en Chine) donc la navigation devient compliquée et il est prévu d’en construire une cinquantaine supplémentaire, donc dépêcher vous de venir..