Muang Khua, village de dingue.
En plein centre du village t’as un haut parleur où un mec jacte sans fin. Après 5h de bateau ton oreille collée au moteur, t’aurais aimé un soupçon de calme. Vers 19h, ça s’arrête enfin. A 20h, de l’autre côté de la rivière, y a un gars qui met en route un karaoké, c’est à se demander si vous l’entendez pas en France tellement c’est fort. Tu t’endors avec la musique vers 23h.
Putain, le matin à 5h30, t’es réveillé au son du clairon, vraiment un clairon. Tu cherches où est caché le mec qui en joue dans ta chambre tellement c’est fort. C’est peut être l’hymne national laotien. Ensuite c’est le mec qui cause dans le haut-parleur. Tu regrettes presque les chants des barbus en haut de leur minaret, c’est pour dire.

Du coup t’es parti à pied rejoindre de nuit sous la pluie la station de bus qui est à 2 bornes. Alors, la station de bus, il faut savoir que c’est ce bâtiment sinon tu marchais sans fin. Maintenant t’as plus qu’à attendre que, 1, le guichet ouvre, 2, y ai un bus pour Luang Namtha, et 3 que tu te démerdes pour avoir une vraie place assise.
La longue journée fait que commencer, il est que 6h40.
7h30 t’es le seul à attendre à l’arrêt de bus, inquiétant.
Finalement le minibus arrive et par miracle au même moment des scooters amènent des passagers.
Maintenant, va savoir quand le bus va partir car on est pas nombreux et s’il attend d’être plein…
Tiens, 2 touristes débarquent d’un tuktuk pour prendre aussi le bus. Un couple de Suisse allemand, ouais quand ça veut pas… (oui, gros blocage primaire sur les suisses allemands)
T’as, pour une fois, une place confortable dans le mini bus et il part alors qu’il n’est pas complet. La chance aurait elle enfin tournée ?
Faudra juste changer de bus à Udomxai en espérant chopper une éventuelle correspondance pour Luang Namtha. Les panneaux sont écrits aussi en chinois, plus on monte au nord et plus il y a des chinois. Dans une guesthouse, c’est facile de savoir si elle est fréquentée par les chinois. Si dans les toilettes, il y a un panneau qui indique qu’il ne faut pas monter sur la cuvette des toilettes pour faire ses besoins, c’est que en territoire chinois.
1h30 de route plus tard, le minibus s’arrête derrière une ligne de bus et de camions à l’arrêt. Tu descends voir ce qui se passe devant. Une pelleteuse est en train de dégager un semblant de route qui est sous de la boue et la piste de contournement n’est que de la boue. Oui de la boue car il pleut, sinon c’est pas drôle. Ça va pas être simple cette histoire. Tu retournes au bus pour faire comprendre au chauffeur qu’est-ce qu’on fait ? Il se décide à aller voir. 10 minutes plus tard,  il est toujours pas revenu. Bon, tu retournes voir ce qu’il fait. Il fume une clope en regardant la piste. Il te fait comprendre que c’est même pas la peine d’espérer qu’il tente la montée dans la boue, le bus ne passera jamais. Et il a pas tort.
Les seuls qui arrivent à passer sont les 4×4.
Estimation à la louche du temps qu’il faudra pour que la pelleteuse fasse un semblant de route, environ la journée.
On arrête les conneries, tu retournes au bus. Les suisses attendent sans savoir trop quoi faire. Tu montes sur le toit du bus récupérer les sacs et c’est parti. Les suisses décident de te suivre. Tu repars à la piste, fais coucou au chauffeur surpris de te voir te barrer, et pars en sandales traverser la piste boueuse pour rejoindre l’autre côté où les bus qui viennent dans l’autre sens attendent. Ça, c’est la partie la plus facile. Maintenant faut sortir le plus grand sourire et attendre qu’un 4×4 passe pour se faire embarquer.
Juste avant de traverser t’avais fait comprendre à un 4×4 pick-up qui attendait derrière ton bus, que lui pouvait passer. Du coup, au moment où il arrive, tu te mets devant et lui demandes si tu peux monter avec les 2 boulets suisses qui s’accrochent à toi.
Emballez, c’est pesé, les chinois qui se tapent 16h de bagnole pour rejoindre Vientiane nous laissent monter derrière. Résultat on est arrivé plus vite qu’avec le bus.
Ils nous laissent à la gare routière où tu essayes de chopper le bus de 12h pour Luang Namtha. Coup de chance, il va partir, manque de pot, il est complet… T’aurais pas eu les suisses, il t’aurait trouvé une place mais t’aurais galéré avec ton menton posé sur tes genoux.
Plusieurs touristes sont coincés à la gare car ils partaient pour l’endroit d’où on venait mais tous les transports sont annulés.
3h à attendre…. Plus 3 à 4h de route, t’es pas rendu avec 19h, ce qui laisse peu de temps pour organiser un trek pour le lendemain.
C’est là où quand t’as un peu de budget, ça simplifie la vie. Tu te mets à la recherche d’un minibus à privatiser. Ouais, c’est toi qui fait tout. Résultat, 20 euros par personne pour un minibus privé qui part tout de suite.
Au départ tu devais prendre 2 bus locaux et tu t’es retrouvé à l’arrière d’un pick-up et dans un bus privé, comme quoi les transports au Laos…
Sinon côté vue, ben, c’est nuage sur nuage et étonnement une ligne de chemin de fer en construction. Nos amis chinois construisent une ligne qui reliera Vientiane à Kunming en 6h. Cool, ça permettra plus facilement au chinois de racheter le Laos.

Arrivé à Luang Namtha, tu t’es inscrits pour un trek de 3 jours. Tu sens le truc de charlots à plein nez. Le gars te dit qu’il va falloir se frayer un chemin dans la jungle, je peux même amener mon couteau si j’en ai un. waouh!!! mais ton circuit, tu le fais toutes les semaines, donc elle repousse sacrément vite la jungle ici….

En plus, il pleut des cordes donc ça va être sangsues et compagnies, ça va être rigolo

Ricardo private swiss tour operator