Yo,

Tout le monde il est gentil, il fait super beau, les plages sont superbes, la vie est fabuleuse…  T’es content Gabriel ? Plus de jérémiades. Ca va être chiant à lire, non? T’as essayé le blog de Candy ou Maya l’abeille?

Allez, revenons à cette écriture tellement négative à prendre au premier degrés. 🙂

T’as eu finalement ton avion pour l’île de Vava’u mais c’est pas sûr que finalement ça soit une chance pour toi. C’est cool dans l’avion t’as la seule place sans hublot. Oh encore négatif mais tellement vrai. Tu prends jamais un hublot histoire d’avoir de la place pour tes jambes, ce coup ci t’en as un, résultat, aucune vue. Tu voyais un tout petit peu via le hublot du siège derrière toi mais l’occupante l’a fermé.

Bienvenue à Neiafu, ‘ville’ de la soit disant plus belle baie du monde. Vava’u, l’île a une drôle de forme et offre plein d’endroits aux voiliers pour s’arrêter à l’abri des vents. Du coup en haute saison, c’est blindé de yachts, ouais en haute saison…

Le backpacker hôtel que t’as réservé est chinois… Surprise dans la guesthouse, il y a des superbes couettes sur le lit…. En venant au Tonga, tu t’attends pas avoir besoin d’une couette.

T’aurais préféré filer ton pognon à un tongien. Au Tonga, un peu comme partout, toutes les boutiques qui vendent du n’importe quoi sont tenues par des chinois. Le chinois est à la caisse, ouais on rigole pas avec le pognon, et t’as l’employé local qui fait le ménage. Par contre, t’as un petit marché où uniquement les tongiens viennent vendre les produits de leur jardin.

Pointure tu es, pointure tu resteras, quand t’es venu dans ces îles, t’as rien vérifié à l’avance. Résultat, tout est quasiment fermé car c’est la basse saison. C’est comme aller à Dunkerque en basse saison, déjà qu’en haute… Il fait gris de chez gris, la plupart des activités sont fermées. tu voulais faire 1 ou 2 jours en kayak, impossible. T’as même croisé un espagnol qui lundi (Pâques) soir a dû manger une boîte de thon car pas un endroit pour dîner. Ca donne une bonne indication de l’ambiance de feu. Y a quand même 3 restos ouverts certains soirs, tenus par des expats dont un resto italien et un basque.

Ici, faut venir en juillet pour plonger avec les baleines.

4 nuits que tu vas y passer. Ouh que ça va être long s’il y a pas un brin de soleil. Sans déconner, c’est plat aussi ici, les nuages peuvent pas s’accrocher aux cocotiers quand même. C’est dommage, car sur internet, les photos piquent les yeux.

Tiens, t’en as pris une bonne. Si tu dis un gros mot alors qu’il y a une femme et que sa famille est à côté. Ils peuvent porter plainte contre toi. Même si ce que tu as dit n’est pas contre la femme. Putain, depuis, tu dis plus un mot.

T’as quand même trouvé une agence qui te fait faire un tour en bateau. A cette époque c’est rare qu’il y ait du monde qui veuille faire un tour donc elle le fait même pour 3 charlots. Le ‘guide’ est en béquille, il est tombé d’un arbre la semaine dernière. En essayant de monter sur le bateau, il tombe dans l’eau.

 Le gars doit faire 120 kg tout mouillé. Va le sortir de l’eau… Le premier stop est exceptionnel, Swallow cave. Une grotte où tu peux rentrer avec le petit bateau. L’eau est  transparente mais ce qui est incroyable, c’est la population. Véridique, tu dois avoir 10.000 petits poissons de 7-10 cm qui restent dans la grotte. Quand tu nages, t’as comme un tunnel qui se forme autour de toi. T’as pas d’appareil photo pour aller sous l’eau donc cette vidéo n’est pas de toi.  Les poissons restent là à l’abri des requins. C’est vraiment le spot à voir.

Tu t’attendais à avoir un BBQ sur la plage pour le déjeuner. Que dal, une saucisse style herta,un bout de poulet et de l’ananas. On est même pas descendu du bateau car le gars peut pas marcher.  2-3 autres spots pour voir quelques poissons et t’es de retour en ‘ville’ à 14h. Ah ouais, ça va être long…

Histoire de s’occuper, avec les 2 espagnols, t’as loué une bagnole. Le proprio, un anglais habite ici depuis 15 ans. Sérieux, le mec a aussi une Jaguar. T’as 100 km de route goudronnée, qu’est ce que tu fous sur cette île perdu avec une Jaguar… On aura pas vu le soleil de la journée. C’est l’occasion de vous montrer l’envers du décor des photos avec une jolie plage et et un grand ciel bleu. Voilà ce que t’auras vu sur toutes les plages publiques sur l’île de Vava’u. Et ouais dure réalité. Si en plus tu rajoutes le temps grisâtre, ça fait moins rêver.

C’est sûr qu’il faut être une tanche pour venir en très basse saison sur une petite île perdu.

Autre attraction, l’ascension du Mont Talau, plus haut sommet de l’île. Une véritable expédition, enfin un peu de sport extrême. Il tape le 131m de hauteur, non, il manque pas un chiffre. Bon, pas la peine de prendre les piolets et les crampons, y a un escalier pour aller jusqu’en haut. En haut, t’as plusieurs points de vue, mais dans la grisaille, ça rend pas vraiment. Faut juste faire gaffe car les rochers sont très coupants. T’es en tongs, résultat, tu t’es ouvert le gros orteil du pied gauche sur une pierre. Petite coupure mais du sang partout. Un kleenex et un élastique pour tenir le kleenex, c’est le mieux que tu as. En ville, on te dit que tu peux chopper le staphylocoque. Ah, bon on va mettre de la Betadine alors…façon t’as rien d’autre. Docteur Linda, c’est suffisant ? Ce qui est cool avec cette blessure juste à l’extrémité de l’orteil c’est que tu peux plus mettre des chaussures fermées devant…. Top dans quelques jours tu seras en Nouvelle Zélande et la température sera plus du tout la même…

Ah, tiens, bizarre, un peu de soleil. Journée tranquille à rien buller et surveiller ton staphylocoque rampant…

Rien à faire de la journée, tu retentes l’expédition au mont Talau. Mais pas stupide le gars, pas en tongs cette fois, en sandales. De toute façon tu peux pas mettre de chaussures fermées.
T’as longuement hésité car y a souvent des averses. T’aurais du hésiter plus longuement encore. T’as eu 3 minutes de vrai soleil pour admirer la baie et ensuite de la flotte…

Une des espagnoles est logée chez l’habitant en pleine pampa, son activité aujourd’hui, nourrir les cochons. Jaloux, tu es !!!!

En résumé, coté paysages, plages  et sens de l’accueil, y a pas photos, vive les Samoas

‘God is alive’, le seul bar/boite de nuit de l’île. C’est le mec le plus riche de l’île qui l’a ouvert et l’a filé à ses filles en gestion.  T’es le seul ‘étranger’ mais l’ambiance est cool.

T’es sur le vol de l’après-midi pour retourner sur l’île principale de Tongatapu et t’as ton vol pour Auckland le soir même ce qui est généralement un truc à éviter dans ce genre d’endroits où les vols sont souvent annulés. T’apprends que tous les vols du matin ont été annulés pour cause de météo…et c’est pas clair pour le tien de l’après-midi.
3h à attendre à l’aéroport. L’espagnole qui devait être sur le vol du matin est là et désespère d’avoir un siège sur ton vol. Le guichet se met en place, t’es enregistré, ils ont pris ton bagage mais t’as pas ta carte d’embarquement. La météo change continuellement entre pourri sans visibilité et pourri avec visibilité. L’avion doit faire un stop sur une autre île avant de venir. Si le temps est trop pourri ici il pourrait faire demi tour. Attente. Y a une touriste qui doit aussi prendre le vol le soir pour Auckland, elle est incapable de rester en place tellement elle stresse. T’essayes d’appliquer une règle simple : si t’as une merde et si tu sais la régler, pas la peine de stresser. Si tu sais pas la régler, est ce que ça va la régler en stressant. Bon, ça c’est sur le papier.
En dehors du pognon perdu, repasser un dimanche journée morte au Tonga sans être sûr de pouvoir prendre un avion lundi, forcément, ça stress. Ouais, ici, dimanche égale messe donc pas d’avion.
On apprend que l’avion a décollé de l’île intermédiaire et qu’il vient finalement. Alléluia.
Finalement, il arrive et t’as le droit à ta carte d’embarquement. Tout devrait bien se passer. Côté espagnole, on lui dit qu’il y a pas de place pour elle.
Dans ce qui s’appelle la salle d’embarquement, on vient nous dire qu’il y a un excédent de poids et donc tous les bagages ne pourront pas être dans l’avion. Oh putain! Tout le monde va voir en priant. Ton sac n’est pas ceux restants. Madré de dios (oui, tu t’entraînes à l’espagnol pour dans 1 mois), qu’est ce qui se passe pour que t’es autant de chance. Ceux qui ont leur sac sur le carreau ont aussi leur vol pour Auckland ce soir. Ça négocie ferme. Finalement, ils peuvent prendre leurs sacs mais dans l’avion, pas dans la soute…va comprendre…les lois de la physique sont différentes ici. 1 kg dans la soute ne doit pas correspondre à 1 kg en cabine… Donc la surcharge, on s’en tape.
On est dans l’avion, il reste des sièges vides alors que certains n’ont pas pu monter.
En fait, la météo est tellement pourri qu’ils ont rempli les réservoirs de l’avion ras la gueule histoire de s’assurer qu’on puisse faire des cercles un paquet de temps avant de pouvoir atterrir à Tongatapu.
Dire qu’on a été secoué avec un avion potentiellement en surcharge, c’est un euphémisme. Reste maintenant le vol vers Auckland

Ricardo, futur amputé