Yo,
Te voilà parti pour 5 jours de ‘jungle’ en all inclusive (ouais, ça fait mal).
Finalement on est 3, 4, 5, ça change tous les jours mais tous ceux que tu croises voyagent pour au moins 6 mois.
On commence par une heure de bateau (avec toit, Gabriel). D’un côté du fleuve t’es en Colombie, de l’autre au Pérou. Ensuite on monte sur une petite pirogue à moteur (sans toit, Gabriel) pour remonter le minuscule Rio Parana qui serpente dans la jungle.
Quand l’Amazone est bas, tu pars à pied, en ce moment impossible sans bateau. Et t’arrives enfin dans un petit lodge. Le patron de l’agence t’avais que c’était rustique. La vache, t’as un super bungalow avec une vraie salle de bain avec du carrelage. Tu t’attendais à une planche de bois et une sceau de flotte. On est quand même dans la jungle. T’as même droit à lumière le soir. Oui, le groupe électrogène est à 20m de ton bungalow, ce qui permet de ne pas être dérangé par le bruit des animaux le soir.

Le lodge à un petit lac avec des poissons dont le fameux arapaima. Ils ont en une quinzaine dans le lac qui sont pas très grands, ils font que 2 mètres… Chap, arrête de poster tes photos de poissons ridicules de la taille d’un gobi et viens ici.

L’agence t’avais prévenu que le guide ne parlait pas anglais. Elle explique qu’elle fourni un vrai guide de la jungle alors qu’un guide de la ville s’y connaîtra moins (et sera beaucoup plus cher), ce qui est pas faux. Les 2 autres touristes parlent parfaitement espagnol et du coup super compliqué pour comprendre le guide qui parle à une vitesse normale.

Il faut s’équiper pour partir se balader 3h dans la jungle : t-shirt et pantalons manches longues et bottes. Ah ça va pas être possible, même pas en rêve, et pourquoi pas aussi un anorak et un bonnet en alpaga. Le guide t’explique que c’est pour se protéger des guêpes. Hein? Des guêpes, tu crois que ton t-shirt avec manches longues ça va changer quelque chose ? Blabla blabla…Intransigeance sur les bottes en caoutchouc à cause des serpents. Toi qui marche généralement en sandales, ça te fait bizarre.
Quoi, du soleil, juste avant de partir marcher dans la jungle, waouh. Nous voilà parti machette à la main (euh, juste le guide) nous enfoncer dans une jungle où personne n’est jamais allé (en fait, on suit un sentier boueux). On croise des milliers d’animaux (inimaginable le nombre de fourmis au mètre carré). Il faut parfois traverser des rivières sauvage (Oui, y a un peu d’eau mais y a toujours une planche où un tronc d’arbre pour traverser). On croise des autochtones. (un petit vieux qui revenait de 6h dans la jungle à chasser sans voir la moindre bestiole). Si le mec du cru a rien vu au bout de 6h, c’est pas nous avec notre petite balade qu’on va croiser un jaguar.
Les autres Indiana Jones parlent espagnol mais marchent peu jungle. A chaque fois, ils sont à la limite de se vautrer surtout le Mickael, un français, qui a la trouille de tout.
Le guide explique plein de trucs, en particulier sur les arbres et plantes médicinales mais tu comprends pas la moitié. Il nous montre une feuille qui pique si tu la touches (l’ortie locale). Au moment où on s’arrête pour l’explication, tu touches involontairement sa cousine avec ton bras, et ouais ça pique. C’est con t’aurais eu des manches longues… Histoire qu’on s’en rappelle, il coupe une feuille et nous en met un petit coup sur la main. Ouais, ça pique comme sur le bras.
Alors, bien sûr, du vert, du vert et encore du vert. La ballade est sympa mais à part 2-3 piafs qui ont fait coucou et un grand papillon noir et bleu, pas très actif cette jungle. T’as demandé pour les tarentules. Ouais, y en a plein mais elles sortent qu’à la nuit. Euh, au Venezuela, on les agaçait avec un brin d’herbe et elles sortaient de leur repère en plein jour tous crocs dehors. Mais ici, ils doivent être eco friendly avec les tarentules.
Le soir, il y avait la possibilité de faire 30 minutes de balade à la frontale autour du camp. Mouais, t’as peu de chance de voir une bestiole, faut remettre ces satanées bottes en caoutchouc, retranspirer, t’as laissé les autres y aller qui ont vu du noir.
Le lendemain matin, on part en pirogue (sans toit, oui vous verrez ça a une importance) rejoindre l’Amazone et aller dans la communauté, (c’est comme ça qu’on appelle les petits villages), La Libertad, de l’ethnie Yagua. A part la grande maison traditionnelle qui sert de réunion ou pour les fêtes, toutes les autres maison sont classiques, planches et toit en rôle. Y a un mec qui a eu un coup de génie. C’est le vendeur de tôle. Il est arrivé à faire gober au gouvernement Colombien que de construire des toits en feuilles tressées détruisait la forêt, du coup, tous les villages doivent maintenant utiliser de la tôle pour leur toit. Mais c’est vrai qu’à côté de ça, on déforeste pas…
La plupart des maisons ont leur antenne parabolique et à l’intérieur la TV et des enceintes. Rien d’autre. Ils installent leur hamac pour la nuit. Faut pas s’attendre à voir des gens en pagne, ils sont habillés comme tout le monde, avec un téléphone. Donc, en tout cas, en bord de fleuve, faut pas à s’attendre à un remake ‘d’un indien dans la ville’
Un enfant a un très jeune singe comme animal de compagnie. Quand il sera grand la bestiole fera 1 mètre. Le guide te dit que quand elle sera grande la bestiole partira dans la jungle. Ahah la bonne blague. Les mecs du village sont des chasseurs qui ont du mal à trouver des animaux dans la jungle pour se nourrir et ils laisseront bien sûr 10 kg de viande sur pattes partir plus tard. Vas y, prends nous pour des lapins de six semaines.
Ensuite, on est allé picoler et taper le bout de gras avec un des chamans. Ouais y en a au moins 4 dans le village. Il est tout beau le chaman, tout en bleu turquoise. Côté picole, ici c’est la chicha, c’est fait à base yuka et de canne à sucre pour la fermentation de l’alcool. Pas mauvais, pas fort, un côté un peu laiteux. Ils en font boire aux enfants des 6 ans. Ensuite tu passes à ce qu’ils appellent ‘El vino’, le vin de yuka. C’est la catégorie au dessus, beaucoup plus fort, pas sur que si tu prends une cuite à ça, le lendemain, t’es pas un léger mal de crâne.
Côté chaman, le gars t’explique que ça lui est tombé dessus quand il avait 20 ans et qu’il soigne avec la fumée. A l’écouter le mec est mondialement connu, y en a qui viennent du Pérou, du Brésil pour le voir, impressionnant. Cool, il va pouvoir te soigner. Près de 500 personnes pas jour (ouais, c’est pas toi qu’a mal compris, ce sont ceux qui parlent couramment espagnol qui te l’ont traduit) viennent le consulter. La vache, 500 par jour. Waouh, une pointure ce chaman, enfin un vrai, pas un qui pue comme au Vietnam… Mais ça fait 1h qu’on cause et qu’on picole avec lui et on a vu personne. Ils sont cachés où les 500 pèlerins de ce jour? Encore un gros mito, mais sympathique. Finalement t’as pas demandé son aide.
Petit message pour Jean-Philippe. Pas de potentiel business pour toi, ils se coupent les cheveux entre eux et c’est rasoir et ciseaux de cuisine.
Et que serait-ce la visite d’un village si on s’arrêtait pas voir un peu d’artisanat. Histoire de faire vivre l’artisanat local, t’as acheté quelques bracelets (hein Vero !! Malgré tes mauvais commentaires). Ils te disent que ce sont des couleurs naturelles. Euh ouais, elles sont quand même super éclatantes leurs couleurs…
Retour au lodge histoire de se ridiculiser à la sarbacane puis on remonte sur notre pirogue (sans toit) pour revenir sur le fleuve et prendre prendre ensuite la plus grosse barque qui a un toit. Et c’est enfin là que ça se passe. Tiens, quelques petites gouttes, puis des plus grosses et enfin le déluge.
Petite devinette : comment reconnaît-on qqun qui a déjà pris cher sur un bateau ? C’est celui qui a son poncho de pluie à portée de main et qui reste sec alors que les autres les ont laissé dans leur sacs et arrivent trempés.
Bien sûr, la pluie s’est arrêtée quand on est arrivé au bateau avec toit, sinon c’est pas drôle.

Donc 2 jours pour ceux qui veulent découvrir un bout de jungle tranquillement. Non Jean-Philippe, même ça sera trop dur pour toi, reste sur ton SPA au Maroc..

Ricardo poncho