Va comprendre, le bateau qui est soit disant plein, tout le monde a eu une place. T’as pris l’option visite du glacier O’Higgins avant de te faire déposer. Sur le bateau, t’as un un groupe venu avec une agence française. La guide est toute fière de leur lire à haute voix les informations dans son bouquin. Près de 2h de navigation sur le lac O’Higgins d’une jolie couleur indéfinissable partagé en 2 avec l’Argentine.
Tout le monde est impatient de ce voir ce glacier!! La pression monte!!!  Tiens, de gros glaçons apparaissent sur le lac et pas de la taille de ceux qui tiennent dans un verre à whisky et y en a de plus en plus.
Il y a des dizaines de plus ou moins gros icebergs libérés par le glacier qui rendent la navigation dangereuse. Et en en plus avec le vent, on pourrait se retrouver coincé par des icebergs qui refermeraient la route. Sans déconner, on est Patagonie au bout du monde là où l’aventure est sans limite où est ce qu’on est à Bernay, le pays des majorettes ? En 3 ans, la guide a pris 6 fois le bateau et elle n’est jamais allée jusqu’au glacier. Donc va savoir si c’est pas encore une tromperie sur la marchandise.
Résultat, on n’a pas vu le glacier. Par contre, en dédommagement, on s’est approché des plus gros icebergs (mais minuscules en comparaison de ceux du Groenland, merci Ségolène Royal). C’est incroyable comme certains sont bleus, ce sont les fameux icebergs schtroumpfs. Manque un peu de pingouins ou d’ours blancs.
Le bateau te dépose à Candelario Mancilla où tu vas pouvoir camper. Candelario Mancilla, comment dire, tu peux pas vraiment parler de sa place centrale et son église car il y a juste une maison et le champ où tu peux camper. A 1 km, t’as le poste frontière chilien, puis 16 bornes de piste et 6 bornes de chemin boueux pour rejoindre le lac Desierto en Argentine.
La dame qui vient encaisser son dû pour le camping te dit que si tu veux, t’as une camionnette qui peut t’emmener où juste ton sac jusqu’à la fin de la route carrossable, à la frontière avec l’Argentine, soit 16 bornes. Pour ton sac, ça coûte la somme faramineuse de 6 euros. Oula, grosse discussion avec ton genou gauche pour savoir si l’investissement en vaut la peine.
Finalement t’es parti le lendemain matin d’un pied léger, serrer la pince aux douaniers chiliens et marcher tranquillement jusqu’à la fin de la piste où t’as attendu 1h que la camionnette arrive. Elle a aussi débarqué un  couple de roumains qui eux avaient pris l’option totale.
Le groupe de français fait encore plus fort, ils ont pris l’option cheval pour les bagages et ainsi ils ont rien à porter même sur le chemin argentin ; feignasses, ces français !
Étrange, t’es à la frontière, côté chilien, t’as une piste, côté argentin un chemin boueux. Déjà, c’est très surprenant qu’il y ai un passage frontière ouvert ici car il y a rien, pas de village. Tu prends tout ton barda et c’est parti pour 6 km dans la forêt, à traverser des petits ruisseaux, s’enfoncer dans la boue quand, juste à la sortie de la forêt, pan dans la gueule ! Tu te retrouves en surplomb du lac avec au fond le fameux Fitz Roy. T’as pas le grand ciel bleu, normal, mais la surprise est sympathique. Le grand piton rocheux qui s’élance vers les ciel…et les nuages.

Reste plus qu’à descendre jusqu’à la rive du lac pour taper le bout de gras avec le douanier argentin. T’as vu par la fenêtre de leur bâtiment qu’un autre douanier préparait des beignets. T’as essayé de soudoyer le douanier en lui demandant s’il y avait pas moyen d’acheter un truc à grignoter. Que dal, incorruptibles ces douaniers argentins.
4h d’attente pour chopper le bateau et ensuite le bus qui te ramène à El Chalten. Histoire de t’occuper, t’es allé faire chier une dizaine de grosses pintades qui bullaient dans l’herbe. Ouais, c’est petit…
Gros choc en arrivant à  el Chalten…
Ricardo gréviste du genou