Ça risque de ne pas aller jusqu’au bout cette histoire. Dés la 2ème journée. Énorme cloque au talon gauche, une en préparation sur le talon droit et à vif sur la hanche à cause du frottement du sac. T’as juste 50 bornes pour rejoindre la prochaine pharmacie, va falloir tenir, sinon t’es boulet en chef.
Lever à 5h15 pour éviter les grandes chaleurs. Pas très utile, t’as l’option nuage aujourd’hui.
Direction le pas du diable qui porte bien son nom. C’est pas compliqué ce n’est que de la montée jusqu’au col.

Ah un moment t’arrives à une intersection. Les 2 chemins mènent au même endroit.

L’un indique ‘chemin délicat’. Délicat dans quel sens ? Il faut marcher sur la pointe des pieds pour pas l’abîmer ou est ce qu’il est difficile ou est ce qu’il est pour les personnes un peu délicates ? Va savoir, t’as pas voulu faire ton délicat et t’as pris le chemin qui montait pente raide…

Alors c’est vrai, côté distraction, tu croises des vaches, des troupeaux de moutons, Dangereux le troupeau de moutons, enfin surtout les énormes chiens qui les protègent. T’es à plus de 200m du troupeau, sans aller dans leur direction que les bestiaux viennent pour t’aboyer dessus.
Côté paysage, plus tu montes, plus c’est minéral.
T’es parti à 6h20 et t’es au pas du diable à 2400 d’altitude à 13h. La dernière partie se fait dans un cirque de rochers baigné de brouillard. T’as pas croisé un chat, faut pas qu’il t’arrive un truc ici.
Après le diable, t’as 1 heure de descente pour rejoindre le refuge des merveilles au bord du lac long supérieur. Tu longes plusieurs lacs mais t’as pas les couleurs bleu turquoise que tu peux retrouver dans la cordillère blanche.
Sur le chemin, vla t’y pas que tu croises un local à 4 pattes avec des cornes. Le chamois garde constamment une distance de 30m avec toi mais pas très inquiet. Il doit croiser du touriste tous les jours.
Une petite tarte aux myrtilles pour reprendre quelques forces et incroyable ils ont des douches chaudes.
Tu peux bivouaquer autour du refuge mais t’as pas le droit d’installer ta tente avant 19h et tu dois l’avoir repliée avant 9h le lendemain. Résultat des 16h, tout le monde recherche son spot, pose son sac et attend bêtement. Complètement con ce principe. Et gare au truand qui voudrait s’installer avant, t’as un gars qui surveille.
T’as pris l’option dîner  (Colombo de porc à la noix de coco) dans le refuge, on est 8 par table collés les uns aux autres. Ouais, le virus vient pas jusqu’ici…mais tu pouvais prendre l’option covid et te retrouver seul à une table… On est le week-end, énormément de personnes sont venus avec des tous petits sacs à dos, les bougres..
Finalement t’as décidé de pas écouter le gars de sospel et de faire la traverser par les cols enneigés pour rejoindre le refuge de Nice.
On est 5 donc si t’as une merde…. En fait tu commences par marcher dans la vallée des merveilles. Une petite vallée très encaissée où on trouve des gravures rupestres qui datent de 3500 à 1700 avant JC. Dans toute cette partie, tu n’as pas le droit de sortir du sentier principal, de marcher avec des bâtons ferrés. Pour les bâtons. Tu les as tenus à l’envers histoire de bousiller les poignets des bâtons et t’as choppé une cloque à une main. Tout va bien.
Si tu veux marcher hors du chemin le guide est obligatoire. Ouais, des gros connards (et t’es poli) se sont amusés à graver leur nom ou des conneries genre ‘nique le psg’ sur les gravures. Résultat, sur certaines roches, impossible de voir les gravures. La seule qui est correct s’appelle le christ. Mouais pour des gravures qui datent 3500 avant JC…
Si tu viens ici uniquement pour voir les gravures, faut venir avec un guide qui va t’enmener sur des sites où tu verras vraiment des gravures sinon aucun intérêt sur cette partie. Il y a une autre partie du côté de Valmasque mais si c’est pareil…
Bon, sympa le côté culturel, mais y a de la marche et surtout une grande partie sur la neige. La baisse de Valmasque doit être à 2200m avec très peu de neige, par contre côté descente ça glisse. Mais de là à écouter l’autre charlot qui avait mis des crampons…
Le principe de la marche en montagne est qu’une fois arrivé à un col, tu redescends pour remonter ensuite.
Le plus dur, la baisse du Basto, que de la neige et arrivé en haut, tu te dis que faut pas glisser dans la descente. Un ovni passe….. Une nana débarque d’un col encore plus haut, et pars à toute vitesse dans une autre direction. Elle a pas de cartes, pas de bâton, un sac qui doit faire 100 gr, toute seule, hors des chemins… La réincarnation d’un chamois.
Juste avant d’arriver au refuge de Nice, une herbe bien verte attire les chamois et bouquetins. C’est pas compliqué certains sont même à 3m de l’entrée du refuge. Si tu vois pas un chamois dans le Mercantour, c’est que t’as raté ton trek….
Il est midi, un peu trop tôt pour rester au refugre. Les autres continuent donc t’as décidé de faire de même. Dommage pour la douche chaude ce soir. Direction la baisse du colon pour ensuite rejoindre la madone de fenestre. Une montée assez brutale qui se termine par un goulet où t’as besoin de tes mains. Et là un grand courant d’air, un mec à moitié fusée qui passe en une fraction de seconde. Ouais il a pas de sac le bougre. Une bonne descente. Y a jamais rien de  plat ici ! Tout ça pour s’arrêter avant cette fameuse madone pour bivouaquer. T’es en train de crier dans la rivière, oui, elle est légèrement fraîche, quand il se met à pleuvoir. Ta tente est pas montée, tout est déballée dehors, la joie.
T’es tranquillement sous ta tente à écouter les clapotis des gouttes de pluie en espérant que ça va s’arrêter pour que tu puisses faire ta popote. Y a de la marmotte qui traîne dans le coin mais pour l’attraper…..
Un des gars a un coup dur, son matelas gonflable pour dormir vient de crever. Ces nuits vont être longues.

Ricardo le merveilleux