Yo,
Parlons un peu de la dream team.
On est finalement 14 sur les 15 prévus. Facile à nous reconnaître, pompes de trek, sac à dos et des fringues que tu mettraient pas dans la rue en France.
Alors, d’après vous, qui vient sur ce genre de circuit au fin fond de la Mauritanie en pleine pandémie ?
– les danseuses du Crazy horse qui cherchent un nouveau coin pour se produire
– des adeptes du bob Fram venus sur un malentendu
– une ribambelle de vieux routards
Sur le coup, t’as eu un doute entre la première et troisième possibilité car l’un d’eux est blond/blanc platine et queue de cheval. C’est l’accompagnateur français. Oui grand luxe, on a un accompagnateur français qui vient vérifier le circuit qu’on va faire car aucune personne de l’agence française ne l’a jamais checké.
Côté danseuses du Crazy horse, elles sont 5. Certaines ont du y être danseuses dans les années 90, 1890…
Et même avec tes 50 balais bien tassés, t’es dans les plus jeunes. Y a 3 mauricettes. Vous savez ce que c’est une mauricette ? C’est une personne qui a eu le vaccinct du covid.
Et puis t’as du sportif. 3 mecs font des marathons comme entraînement avant de faire des ultra trails et le marathon des sables.
Dés l’aérogare, t’as senti le choc, un souffle barbare, un remous hard Rock, ici Nou…akchottttt. 18° à 3h du matin….
Une légère appréhension à la douane car tu trimballes une bouteille de Pastis alors que l’alcool est interdit dans le pays. On est flagellé si on se fait chopper ? T’as apporté aussi des saucissons mais halal !! (ouais ça existe, c’est à base de poulet et de bœuf) Et des caouettes. Alors pas la peine de faire des remarques sur le pourquoi t’apportes des caouettes dans un pays où c’est interdit…Tu t’imaginais pas dans le désert avec du Pastis sans caouettes !! Alors, c’est vrai, à 15, ça va pas en faire beaucoup par personne.
T’es sorti dans le premiers de l’avion et t’as pu passé le pseudo contrôle médical et le visa sans trop de galère. Les autres ont mis plus d’1h30… Résultat on arrive à 4h30 du matin à l’hôtel et c’est le bordel dans la répartition des chambres.
Il y a couvre feux à 20h, et t’as des bagnoles de flics à tous les gros croisements. Ça doit pas rigoler comme en France.
Nouakchott, je vous en parlerai dans le dernier post car on est arrivé à 4h du matin et on est reparti pour Atar à 10h. Peux pas dire que tu as pu vraiment profiter des attraits de la ville.
Près de 5h de minibus direction nord. A peine sorti de Nouakchott, on est dans le désert, plat et monotone. Faudra faire plus de 250 bornes avant qu’il y ait un peu de dunes et des montagnes. Tu peux difficilement roupiller car t’as des postes de contrôle, et là, faut jouer la mascarade du masque. Oui côté masque, plus personne le porte. Mais au contrôle, faut en avoir un même si le militaire n’en porte pas. Mais t’as le droit d’utiliser ton chèche comme masque !
Premier bivouac dans le désert au milieu des dunes et de plateaux rocheux. Quasiment tout le monde a décidé de dormir à la belle étoile. La lune est montante et avec des nuages, elle forme un immense halo lumineux. Ici, ça signifie soit grosse chaleur soit tempête…
Le guide mauritanien  ‘Cheirmou’ nous dit : demain, lever 6h30, déjeuner à 7h et départ 7h30. Waouh, précis ! Toi, comme un con, à 7h t’es au bivouac (ouais t’avais installé ton matelas à 200m). A 7h45 t’es en train d’aider à démonter les tentes de ceux qui ont pas osé tenter la belle étoile. T’aurais du prendre ton temps ce matin et enlever tout le sable que t’as mangé dans la nuit. Oui, le vent a tourné plusieurs fois donc impossible de vraiment se protéger avec les sacs à dos. Le sable est super fin et s’infiltre partout.
On est parti à 9h30…dorénavant tu feras grasse mat…
Encore un peu de bagnole pour rejoindre la palmeraie de Terjit qui a la particularité d’avoir une source d’eau chaude. T’es con, t’as pas eu le reflex de te rincer les cheveux pour enlever le kilo de sable.

Puis encore 2h de bagnole pour rejoindre enfin les chameliers. La route goudronnée est parfois coupée par des dunes de sable.

On a 16 chameaux et 4 chameliers. Afin de vous permettre de vous endormir plus cultivé, sachez que  ce sont les chameaux mâles castrés qui portent le matériel. Mais il y a une exception. Si la femelle n’est pas foutue de se trouver un mâle pour avoir un petit, elle change de statut et passe en mode transport.  Y a une femelle et c’est elle qui râle le plus. Apparemment elle est en formation. Elle a même essayé de donner des coup de pattes au chamelier. Elle râle tellement que c’est la seule à ne pas porter de sacs, trop forte ! Un des chameaux, un gros râleur, a les pupilles cerclées de blanc. Dixit les chameliers, il faut faire attention car ces chameaux aux yeux blancs sont très cons.
Il est 12h, c’est l’heure du déj et de la sieste. Ouais, c’est pas très violent. Matelas installés sous un acacias histoire de profiter de l’ombre. Ah oui, grande première, on transporte un râteau pour enlever les merdes de chameaux et épines sous les acacias avant d’installer les nattes. C’est là où tu vois que tu voyages grand luxe. Faut reconnaître que, vu la taille des épines d’acacias, tu peux te faire empaler.

Côté cuistot, le mec est balaise car il doit cuisiner pour un paquet de charlots. Il doit passer ses journées à éplucher des légumes. La veille on a eu droit à un ragoût de chameau. Ouais, si le chameau porte pas, il doit certainement finir dans une casserole.
Pendant la sieste les marathoniens sont allés courir. Ils sont venus ici pour s’entraîner pour le marathon des sables mais ils viennent juste d’apprendre qu’il est encore repoussé. Au fait, Gabriel, Kinnary, je vous attends toujours pour le mds !
Siesto Ricardo