Yo,
Un peu marre d’arriver à chaque fois au village à midi. T’as décidé de taper deux étapes en une soit 32 bornes avec du 1300D+ et 1509 D-. A la sortie du village, la marche commence par certainement la montée la plus raide de tout le circuit. Le col est la frontière entre l’Albanie et le Monténégro. Tu continues quelques centaines de mètre et tu as derrière toi l’Albanie, à droite le Kosovo et à gauche le Monténégro. Ça rappelle un certain triple point, n’est pas Gabriel, Kinnary ? Ah ben, non c’est vrai, un a fait semblant d’être malade et l’autre l’a joué solidaire.
Alors vous allez voir les photos, on a l’impression qu’un peintre impressionniste est passé par là. Tu sais plus quelles photos choisir.
Des touches de couleur un peu partout, tout ça grâce aux myrtilles. En fait, faut vraiment venir ici en septembre avec le changement de couleur des plants de myrtilles sinon tout serait vert. T’as quand même un paquet de bornes à te taper et si tu t’arrêtes toutes les minutes pour ramasser des myrtilles, t’es pas pas prêt d’arriver. Tout le début de matinée tu marches dans une vallée au Kosovo.
Et en plus des couleurs, t’as maintenant des sapins qui rajoutent de la verticalité au paysage. Et dans une vallée, des fleurs roses forment comme des petites bosses à flanc de collines. Sur le cul, le Ricardo.

Côté météo, c’est moyen, parfois quelques rayons de soleil où tu essayes de faire des photos. Et un vent froid pas possible.
Tu marches tranquillement dans la vallée quand tu vois quelques vaches à côté du chemin. En principe, y a pas de chien de berger pour les vaches donc t’es détendu. Tu commences à photographier une vache. Apparemment, elle l’a mal pris. Une histoire de droit à l’image, vas comprendre. Elle est venue directement sur toi. Tu fais pas le poids, t’as reculé. Elle a continué à venir. Allez, cassos. T’étais prêt à affronter Robert et tu détales devant une vache. Pas fier le gars !
Arrivé à 1 km de Milisevac (qui est la fin de l’étape 1), tu te retapes une montée pour retrouver le fameux chemin des pics des Balkans puis une descente vers le village de Babino Polje au Monténégro. Alors, village, c’est plutôt une douzaine de baraques éparpillées.
Cool, t’es arrivé à 14h au lieu de 12h. T’as mal partout. T’es seul dans une guesthouse en construction. Forcément côté repas le soir, t’as eu le droit à une version light. Tu l’avais senti le bon plan de dormir au même endroit que le groupe. 
Information importante pour Chapi et Sylvain : faut faire gaffe sur les chemins, car même s’ils sont marqués, t’as souvent d’autres chemins faits par des animaux et t’as vite fait de te retrouver dans un coin embourbé ou d’être descendu de 300m et t’apercevoir qu’il fallait pas. Donc les pieds niquelés, pas sûr que vous y arriviez car déjà se perdre dans la forêt de Fontainebleau, c’est pas donné à tout le monde.
Dans tous les bleds où t’es passé, ils sont en train de construire ou améliorer des guesthouses. C’est un trek qui va vraiment devenir un must. Très facile, tu peux le faire en apportant quasiment rien (pas comme certains) en étant nourri, logé, lavé chez l’habitant (entre 25 et 30 euros all inclusive) où sinon te pointer avec ta tente et faire du camping sauvage. En juillet et août c’est blindé, en septembre, t’as des couleurs incroyables et des chemins sans hordes de gus à bâtons et sac à dos. A vous de voir.
Tu devrais passer 3 jours au Monténégro en total illégalité. Vas trouver un poste frontière en pleine montagne. En principe, tu dois faire une demande de permis par internet au moins une semaine avant. T’as demandé à tous ceux que t’as croisé, y en a qu’un qui a pas fait la demande ! Un seul ! Bibi ! Après, faut aussi reconnaître que t’as croisé que des allemands. Déjà que marcher en dehors des passages piétons, c’est inimaginable pour eux, alors rentrer en infraction dans un pays…
Ricardo, impression soleil levant (oui, c’est pas Van Gogh)
 Ps : Tu vas rajouter un post juste avec des photos. Attention les yeux