J1 : direction Phakding à 2610m

À 5h du matin, on est à l’aéroport. Le coucou va avoir du retard pour cause de nuages. Ça pue !

Le coucou, c’est 16 places. Nous on est sur Yeti airlines, blacklisté comme toutes les compagnies locales. On est enfin au dessus des nuages et tu peux voir toute la chaîne de l’Himalaya. Le guide avait dit, mettez-vous à droite dans l’avion pour la vue. Ceux qui ont foncé pour se mettre à droite auront vu que des nuages.

 

Grâce à ton GPS, tu vois qu’on est plus très loin de Lukla quand le coucou fait demi tour. OK, c’est vrai on est dans les nuages mais ça fait chier de faire demi tour à quelques minutes de l’arrivée. Mais non, le pilote vire à nouveau dans les nuages puis c’est une descente dans la purée de pois. Confiance ! On sort finalement d

es nuages pour voir la vallée de Khumbu. Côté atterrissage, le pilote doit pas se rater car la piste est super courte et en mont

Côté atterrissage, le pilote doit pas se rater car la piste est super courte et en monté.

On aura eu du pot car les vols en fin de matinée sont tous annulés

Le trek peut commencer.

Il y a un groupe de népalais qui marche devant nous. Mais eux, c’est grand luxe. Ils marchent uniquement aujourd’hui car c’est plat et court mais ensuite ils prennent des hélicos pour rejoindre le camp de base de l’Everest, y faire un petit coucou 15 minutes et ensuite d’autres stops en hélicos. Ouais, le népalais de la ville marche pas beaucoup.

Zamzam! C’est la version locale du yallah.

On a le guide principal et 3 aides guide et un certain nombre de porteurs. Ouais, tu sais pas combien, çar pour l’instant ils on pris les sacs après que tu sois partis et déposés les sacs au lodge avant qu’on arrive. Ils doivent porter une trentaine de kilos. T’as presque des remords vu ce que tu trimballes mais, en fait, porter pour le touristes et beaucoup moins lourd que porter des charges du quotidien. T’as des mecs qui sont passés, courbés en 2, qui portent des bars de fer de faire et dixit le guide on est pas loin des 100 kgs.

La marche? Du plat, et très lentement, plus lentement t’es immobile. C’est même pas pour l’acclimatation, on est parti de 2700m pour descendre à 2500.

On se traine dans vallée du Khumbu. Tu t’attendais vraiment pas à ça : sur toute la piste (Ouais c’est pas un chemin mais une sorte de piste de 3-4 mètres de large), tu as des lodges ou boutiques tous les 200 mètres. Il sont même en train de péter de la caillasse pour améliorer la piste. Certainement que des touristes ont du se plaindre d’une piste pas assez en dur… On croise quelques groupes sur le retour. Qu’est-ce que ça doit être en période normale.

Des porteurs nous dépassent à toutes vitesses. C’est tout juste si le groupe de népalais de la ville ne va pas plus vite que nous. On croise des dizaines de mules.

2h plus tard, c’est l’heure du repas. Histoire de faire simple, le choix du plat est basé sur un vote du groupe. Bon, ça sera le fameux dal bhat : riz et soupe de lentilles. On est à peine reparti qu’on est déjà arrivé à notre lodge à Phakding. La vache, grand luxe. Tout le monde est surpris par le confort. Mais plus on va monter plus la qualité devrait baisser.

Chaque lodge a son potager. Ouais, même s’il y avait des supers steaks dans la cuisine, on est au riz et légumes. Au moins les légumes sont locaux.

15h, douche prise, putain, va falloir s’occuper…

Côté équipe, celle qui a dit qu’elle marchait lentement marche effectivement très lentement. Les 2 savoyards parlent autant qu’une tombe. Un gars semble passionné par les légumes qui poussent dans le coin… Ouais, une pointure en radis. Faut l’inviter à une soirée un mercredi (vous avez trouvé la référence ?)

Les paysages? Ben on est dans la vallée remplie de nuages mais parfois une éclaircie permet des photos.

Mais bon, on tape dans le rhododendron et le pin et de temps en temps un peu de cannabis…

Pour le jargon local :

Le shorten : attention, il faut systématiquement passer par leur gauche. C’est un peu comme chez nous si tu casses un miroir.

Les murs à mani, ce sont des empilements de pierres avec des prières gravées ou des gros rochers gravés et peints.

Les yacks? Pour l’instant on est en altitude trop basse, ces bestioles aiment la hauteur. Donc ils ont croisés des yaks et des vaches. Résultat, des dzos. Ils sont prioritaires sur le chemin. Pourquoi ? La longueur de leurs cornes bien pointues te poussent à t’écarter et leur laisser gentiment le passage.

Histoire de nous occuper, le guide nous a montré l’utilisation d’un caisson hyperbar. C’est le machin qui ressemble à un gros suppositoire quand il est gonflé et peut te sauver la vie en cas de crise aiguë d’altitude. Alors est ce que c’est le manque de maîtrise du français du guide, mais vu ces explications, tu préfères éviter…

Les passerelles ? Pfff, finger in the big nose.

J2 : direction Namche bazar à 3440m

Le guide veut qu’on parte à 8h. On a 11 bornes pour 800m de dénivelé. Il dit qu’il nous faudra 6h. Hein ? Quoi ? On est 3 à se regarder, y a un truc qui nous échappe. Mouais, bon, on part très lentement. On fait un détour par le monastère Pemacholing. Un moine daigne sortir pour nous dire qu’il faut payer si on veut visiter. En tout cas la vue est sympathique et on a quelques éclaircies pour voir les machins pointus enneigés.

Un truc inquiétant, le sherpa qui ouvre le chemin demande le bon chemin à chaque intersection. Euh, l’équipe est déjà venue ici ? On reprend ensuite la piste principale. C’est impressionnant le nombre d’escaliers, des marches partout. Et ils continuent à casser des portions de chemin pour mettre des pierres. Un gars du groupe qui est venu il y a 10 ans ne reconnaît rien. Faut voir les gars qui portent des pierres. Tu ferais pas 10 mètres.

Et les passerelles ? Re pfff. Easy, un truc de baltringue.

On a vu nos porteurs. Le plus jeune a… 17 ans et le plus vieux en a 22.

Il y a des checkpoints avec contrôle des sacs. Ils cherchent des drones ou de la drogue. Euh, pour la drogue, ils n’ont qu’à regarder en bord de chemin.

On se traine…

Il nous reste 600m de dénivelé. Et il y a un drôle de truc en face de nous. Une passerelle super haute et une deuxième encore plus haute. Tu retires les finger du nose.

T’as jamais autant transpiré que les 300m pour rejoindre le début de la passerelle. Y a pas de négociation avec les autres du groupe. Tu te colles au premier sherpa et tu lui demandes de traverser très vite passerelle sans s’arrêter. Tu fixes sa nuque et tu lui répètes tous les 10m ‘fast’, ‘fast’. Et vla t’y pas 3 indiens en goguette aussi sur la passerelle qui s’arrêtent pour faire des selfies. Oui, l’indien en goguette aime beaucoup les selfies. Tu sens le truc où on va être coincé en plein sur la passerelle. ‘Fast’, ‘fast’. Et dire que dans une quinzaine de jours tu devras la reprendre. Finalement, on arrivera à 16h à Namche Bazar à 3400m d’altitude. Va comprendre comment on a pu mettre autant de temps. Et encore, vers la fin on a un peu poussé le sherpa de tête pour avancer un poil plus vite. Le mari de Chantal, celle qui marche lentement a commencé à faire remarquer déjà que ça allait un peu trop vite pour lui. Va falloir espérer que les sherpa se scindent en plusieurs groupes sinon ça va être compliqué. Celui qui a mal au dos est toujours aussi coincé. Et toi, ta douleur au mollet est pour l’instant supportable.

Namche bazar, c’est la plus grande ville de la région. Le mot ville est peut-être un peu fort pour le bled. Il y a près de 100 lodges. Et en haute saison, tout est complet.

Ça doit être un cauchemar. Tous les lodges sont construits en pierre ce qui donne une certaine ambiance. Il a fallu 3 ans au patron de ton lodge pour construire le sien. Tout transporté à dos de bestioles et d’hommes de Lukla… T’as une chambre avec une vue sur le Thamserku, un 6600m.

En chemin on a doublé (oui c’est rare) un couple de français. Elle 65 ans, lui 75 ans. Ils refusent de dormir en lodge et font que de la tente. Imagines la gueule de leur guide qui se voyait tranquille le soir autour du poêle d’un lodge et qui tombe sur 2 énervés qui veulent que de la tente.

Histoire de fluidifier les contacts, t’as payé ce soir un tournée d’alcool local, apparemment de l’alcool de riz. La moitié ont refusé de goûter.

J3 : Namche bazar, Journée d’acclimatation. L’idée est de se balader et monter jusqu’à 3900m.

Pour les sensibles de l’oreille, faut savoir que les chiens (des dizaines) passent leur journée à pioncer au soleil et conséquence aboient toute la nuit. Et dès 7h du matin, t’as toutes les 30 minutes des hélicos qui viennent déverser les feignasses qui veulent pas marcher.

Très grand soleil qui nous permet de voir tous les pointus, Everest, Lotse…

Sur le chemin, on tombe sur un gars de l’île….Maurice. Il est venu pour faire le camp de base et ça le change de ses plages. Même s’il a une montagne de 900m de haut chez lui, c’est pas évident de se préparer. Et comme il cause beaucoup, il arrive pas à marcher en même temps.

On continue à se demander si certains sherpa sont déjà venus tellement ils mitraillent de photos et demandent leur chemin. Tilak, le guide principal ferme la marche.

Le déj se passe à Khumjung, la capitale de la patate. Petit village avec ses toits en taule verte, son salon de thé avec ses croissants au fromage de yack ses murs pour faire sécher les bouses

Il y a un monastère à visiter. T’es le seul à être resté en terrasse à siroter un thé.

Ouais, déjà que tout le monde te dit que tu finiras en enfer, t’es sûr que si tu rentres dans un lieu de culte, tu prends feu immédiatement. Les autres ont payé l’entrée et les explications du guide Tilak ont été incompréhensibles. Du coup, on se dit qu’en cas de coup de dur en montagne, on risque de rien comprendre à ses directions.

14h, le ciel bleu est un lointain souvenir. Les nuages arrivent très rapidement dans la vallée et les températures chutent. De retour à Namche, le guide que t’es pas suffisamment équipé niveau pantalon pour les jours prochains. C’est vrai, t’as laissé ton sur pantalon goretex à Kathmandu pour pouvoir apporter le pastaga. Direction une boutique de fake vêtements de montagne et tu te retrouves avec un pantalon qui s’arrête au mollet, à pattes d’éléphant et trop large au niveau de la taille. Du goretex ? Ahah, au mieux style kway… Maintenant t’es beaucoup plus confiant…. C’est con 2 jours plus tôt t’as refilé au sherpa 3 anciennes vestes goretex. T’aurais pu en enrouler une à chaque jambe.

Ricardo fake goretex