J6 : Direction Chukung à 4750m.

Si t’as dormi 3 fois 30 minutes cette nuit, c’est le max. T’as les tambours du Bronx qui se font plaisir dans ton crâne. Tous les autres vont bien ! Serait ce toi le prochain maillon faible? Impossible, le couple de champions du monde a dit que c’était facile. T’as la pression. Même avec une jambe en moins, t’as pas le choix, faudra y aller ! 

Il y a 2 médecins (des psychiatres, du coup tu comprends mieux les 2 savoyards qui lâchent pas un mot) dans le groupe. Ils t’ont filé un remède de cheval à base de corticoid. Si ça va pas mieux, faudra penser à lâcher l’affaire. 

On a que 3h de marche et ensuite t’as l’option feignasse à te reposer au lodge ou tu pousses jusqu’au lac Imja Tso. 

On fait des pauses de 15 minutes toutes les 30 minutes. A peine on démarre qu’on s’arrête déjà. Quand on ça devoir marcher de nuit avec un froid glacial, ça risque d’être compliqué. 

On est quasiment au fond de la vallée et ils ont construit des lodges super confortables. Ça c’est la vue de la chambre sur l’Ama Dablam, et la pièce principale du lodge, y a pire hein ? 

En fait, ils ont construit le lodge sans penser que peut-être des gugus en goretex voudraient prendre des douches chaudes donc tu te retrouves parfois avec des douches en dehors du lodge… Ca pique un peu en sortant de la douche.

Tu enlèves les lodges du hameau, il reste plus rien. Sans le tourisme, ça serait le désert.

L’aprem le guide nous dit qu’on va marcher jusqu’au lac. On est sensé être rentré pour 15h30. Ahah la bonne blague. On a plus de 8 km aller retour et l’idée est de taper les 5000m d’altitude. Tu dis rien, mais tu sens que ça va pas le faire. Le guide dit que la lampe frontale est inutile. Et nous voilà partis.

Première pause. Ou est le guide ? La pause dure 15 minutes. Il est toujours pas là un problème ?

Que neni, monsieur s’arrête pour faire des photos. Euh, un guide devrait pas être avec son groupe?

Un peu plus tard, pause à nouveau. Pareil, le guide arrive 10 minutes plus tard et comme les sherpas ne veulent pas repartir sans lui, on attend.

Finalement on arrivera près du lac. Alors ‘prés’ et un peu surévalué. On le voit d’assez loin. Se rapprocher?

Euh, il est presque 17h et faudrait peut être revenir. Surtout que les frontales sont au chaud dans les chambres.

On est arrivé à la nuit et la plupart sont sur les genoux. Dire que c’est toi ce matin qui était prêt à lâcher l’affaire. Même un sherpa a mal au crâne..

On est plusieurs à être un peu remontés sur le comportement du guide. T’en parles avec le suisse et les savoyards. Des eunuques, pas un qui n’ose dire qqchose. Vous trouvez normal que le guide soit à 10 minutes de marche derrière le groupe pour faire des photos ? Si une merde arrive, on fait quoi ? On lui envoi une photo ?

J7 : ascencion du Chukung ri à 5500m

Alleluia, Allah akbar et tuti quanti, t’as pu enfin dormir. Comme quoi rien ne vaut le dopage.

Aujourd’hui matinée d’acclimatation pour monter au Chukung Ri. Hier le guide a du entendre tes remarques et c’est lui qui ouvre le chemin. Le sherpa que t’as surnommé tiktok vu le nombre de selfies qu’il fait à la minute restera 200m derrière nous. Pour quoi faire ? Je vous laisse deviner….

Aujourd’hui, on a pas un grand ciel bleu mais quelques nuages lenticulaires (ouais, tu connaissais pas ce mot avant) se forment au dessus du Lotse. Toi aussi tu te mets à mitrailler.

Et zoomer sur les nuages de cette photo, on dirait une tête de requin. 

Comme le guide fait énormément de stops, tu reprends ta technique de marche de charlot : tu fermes la marche et quand t’arrives au niveau du groupe, tu fais demi tu tour et tu redescends de 30m et tu remontes ainsi de suite. Résultat, tu te refroidis pas en poireautant mais tu marches plus…

On arrive au col (on passera sur les arrêts photos) du Chukung Ri. La vue est exceptionnelle sur le glacier (sans glace) du Nupte et le Pumari (la pyramide blanche tout au fond à droite)

Et les nuages qui entourent les sommets rendent encore plus le paysage incroyable.

Ah oui, depuis hier, fini les marches, on marche sur des vrais sentiers.

Selon le programme, on peut s’arrêter au col ou pousser au sommet. Le guide refuse d’aller plus loin, trop dangereux selon lui. Hein ? Sans déconner, on a fait le plus dure, il reste un léger faux plats et un couple de français en revient. Ils comprennent pas où est le danger. Tu demandes à un sherpa de venir, il refuse. Les autres eunuques ne mouftent pas un mot. Tu y pars seul.

Apprécier la vue

 

Et on voit le lac qu’on a pas vu hier. 

Et le pire, c’est que les 200m que t’as fait n’étaient même pas le chemin pour le vrai sommet. On sera monté à 5500 au lieu de 5700m. Ouais, vous allez dire, c’est pas grand chose. Ben ça peut jouer sur de l’acclimatation. 

Et va savoir si ça a parlé dans ton dos… Au retour au lodge, certains eunuques ont regretté de ne pas t’avoir suivi surtout que tu leurs as montré sur le programme que cette partie était prévue et qu’elle servait à l’acclimatation. 

Bon, ben 14h30, on est au lodge, on a déjeuné, la journée n’a pas été trop dure mais ils sont tous dans leur chambre. Ça va être long les 15 prochains jours… 

 

Ricardo, plein les yeux