J11 : Direction Dzonghla à 4800m

Petite balade pour rejoindre l’ensemble de lodges de Dzonghla. 2h30 de marche, on n’est pas habitué à si peu de marche.

On a définitivement quitter la vallée de Khumbu pour s’embarquer dans une vallée en direction du Cho la qu’on doit franchir demain (pour info, en népalais, ‘la’ veut dire col)

Notre champion de guide nous fait faire une longue pause photos avec une vue sympa.

On repart, on fait pas 100 mètres qu’on prend une claque dans la gueule avec un lac vert turquoise au pied du Cholatse. C’est ballot, on aurait dû s’arrêter avec cette vue…

Dzonglha, 5 ou 6 lodges, quasiment personne.

A part faire du lavage, on bouffe. Faut reconnaître que le coin dej est pas si mal.

Un hélicoptère arrive. Une nana s’est vautrée ce matin plus haut en direction du col et s’est pétée le bras. Elle est arrivée à redescendre au bled mais pour le reste c’est l’hélico.

Du coup, notre pointure de guide nous dit qu’il faudra faire attention demain.

Alors voilà la bonne blague. Il veut qu’on parte à 4h du matin (alors qu’une nana s’est vautrée en plein jour…). Toi, t’as discuté avec 2 gars à 11h qui t’ont demandé si on partait passer le col maintenant car eux y allaient. Comme quoi partir à 4h du matin, totalement indispensable !

Et changement de dernière minute, les locaux viennent de lui dire que c’était une connerie de partir si tôt. Mais il est déjà venu ?

Donc finalement, on gratte 1h. Un autre groupe arrive. Le soir leur guide leur fait un briefing sur la même route qu’on va faire aussi. Du coup, t’écoutes attentivement ! Les mecs qui semblent pas des foudres de guerre partent à 6h et vont plus loin que nous.

Il nous file pour demain des crampons et des guêtres bleues et roses. On va être tendance demain !

 

J12 : Direction Dragnak à 4700m en passant par le col de Cho la à 5360m

Dring dring, le réveil sonne à 4h. T’as eu du mal à trouver ton souffle, conséquence, t’as à peine dormi 1h30.

4h30, on est tous dans la salle commune où il fait 2,5 degrés pour prendre une bonne soupe de nouilles chinoises.

Le guide nous dit que finalement, ce n’est pas la peine d’emporter les guêtres. Dommage, les 2 pierres tombales savoyardes s’étaient pointées avec, un délice pour les yeux. Va comprendre pourquoi dans la nuit il a changé d’avis.

5h, soupe et thé avalé, ils finissent tous de s’équiper pour partir. Ils en veulent, ça va déchirer ! Il n’y a que toi qui reste assis. Fatigué ? Oui, mais c’est pas la raison ! Tu viens de voir la cuisinière apporter 3 bols de soupe de nouilles. 3 comme les 3 sherpas qu’on a pas encore vu ce matin. Ces messieurs débarquent la tête dans le c… à 5h05.

Y a le David qui, jusque-là le prenait sur lui, commence à en avoir marre de cet amateurisme. Bienvenu dans le club.

Bah on a bien dû partir à 5h20. Alors vous allez dire, pauvre naze, tu râles pour 20 minutes d’attente. Ouais, ben, levez vous à 4h du matin et poireauter à 2,5 degrés. Poireauter tous les matins pendant que l’équipe se met en place…

Bon, nous voilà parti à la frontale sous un ciel étoilé. Ça monte tranquillement et le jour commence à se lever. T’as un sherpa devant et le guide et 2 autres sherpas qui ferment la marche. Alléluia, on a notre caisson hyperbare !

Puis, ça commence à monter plus fortement. Toi, toujours en queue de peloton pour ajuster ton rythme à cause des arrêts intempestifs.

Puis, tu entends Bianca, respirer fortement à chaque pas. Devant. ça avance un poil trop vite pour elle. Imaginez une seconde, vous êtes un guide et vous voyez qu’il y a un espace qui se forme dans la chenille. Vous faites quoi ? Vous envoyez un sherpa se positionner juste devant elle, marcher lentement pour l’empêcher inutilement qu’elle s’accroche au groupe qui va trop vite ? Non ? Un peu le boulot d’un vrai guide ? Il y a 3 mois en Corse, le guide qui avait à peine 28 ans, repérait la moindre faiblesse et faisait venir celui qui était dans le dur juste derrière lui et ralentissait le rythme. Et ici, on est à plus de 5000m, donc faut pas trop déconner. Le guide ? Il continue à discuter et à déconner avec ses 2 sherpas. Ricardo trop con comme d’hab, t’as abandonné ta place de cancre et tu es remonté jusque devant la Bianca et t’as volontairement traîné des pieds pour ralentir son rythme de marche. Rien à foutre que les autres aillent plus vite devant.

Et quand aux pauses, le G.O du club med essayait de faire des blagues incompréhensibles (ouais, on comprend pas un mot sur deux), intérieurement, tu bouillais.

1h30 de marche plus tard, on arrive au glacier sur lequel on va devoir marcher. Alors, le bon samaritain que tu es, a considéré qu’il a fait son boulot et a laissé Bianca avec son mari. Oui, il fait plus de 400 photos par jour (un concurrent du guide), il peut aussi aller voir les sherpas pour leur demander un poil de professionnalisme.

Et nous voilà à marcher sur le glacier qui doit faire 2 km de long. Vous savez ce que c’est qu’un glacier pour un pointure de guide ? Un paradis pour selfie ! 50 photos minimum.

Arrivé au début du glacier, des cordes fixes pour nous aider à monter au col du Cho la à 5420m entre le Lobutse et le Cholatse.

Au col, un moniteur de ski de l’ESF de Haute- Savoie. Il est venu avec des amis et ça fait 1h qu’il les attend. On les croisera éparpillés dans la montée (descente pour nous). Ils arborent tous fièrement leur tenue rouge de l’ESF et les ¾ sont au bout de leur vie. Et pour une fois, c’est pas toi qui a pensé à cette vacherie mais un gars a sorti  »et ouais, ici, il y a pas de télésiège ».

Grosse descente pour nous avec des cordes fixes. C’est dommage qu’on ait pas gardé nos fashions guêtres, on aurait eu de la gueule à la prochaine gay pride himalayenne…

Puis près de 500m de dénivelé négatif dans une vallée encaissée pour rejoindre les lodges de Dragnak. Coté chambre, il faut essayer de chopper celles qui reçoivent du soleil. Elles gardent un peu de chaleur et la nuit il doit faire autour de 4-5 degrés, sinon, t’es bon pour avoir l’eau qui gèle dans ta bouteille. La plupart des lodges sont en pierres mais il y a quand même beaucoup de contre plaqué et l’étanchéité des fenêtres est pas toujours au top.

A part la partie rigolote sur le glacier, c’est la première journée où il n’y a pas d’effets waouh à prendre dans la gueule. Et c’est pas une question d’être blasé. C’est plus une étape de transition. Il paraît que demain ça va piquer les yeux…

Dernier point sur ton ami le guide. On est 2 à faire une overdose. Les 2 savoyards et le suisse, plus eunuque que ça, c’est pas possible. Reste Bianca et son photographe qui râle juste un peu.

Petit débriefing de la journée : finalement la Bianca a trouvé le rythme pas trop rapide. Hein ? Et quand elle crachait ses poumons? Bon, ben t’es donc un gros mytho qui se la raconte. Demain grosse journée de marche, donc chacun sa merde !

Tout le monde est de plus en plus entamé (sauf le suisse bien sûr, dopage ??). On a pris 10 ans en 2 semaines. En passant devant un miroir, tu t’es demandé qui est ce vieux machin ridé comme une tortue. Du coup, t’as désactivé Tinder…

Petite info sur les porteurs. Ils sont payés 15 euros par jour et à eux de se nourrir et loger. Généralement, ils dorment dans la pièce commune.

Ce soir c’est l’anniversaire de la Catherine. 2 sherpas ont fait 3h de marche A/R pour rejoindre Gokyo et récupérer un plat à gâteau. C’est tout l’ambivalence de cette équipe : très attentionnée mais pas professionnelle sur l’organisation et la sécurité.

Donc on a coupé des parts pour nous et on a laissé une grosse partie du gâteau à l’équipe. Et très surprenant, nos sherpas ont coupé le reste du gâteau de sorte que tous les népalais dans la salle aient une part.

Ricardo, sherpa mytho par intérim