J15 : Direction Thame à 3800m

Yo, sur le papier, c’est 2h30, on mettra 5h avec un vent glacial continu de face. On marche dans la vallée de la rivière Bhote Koshi.

Beaucoup de caravanes de yacks car la vallée est un point de passage par le col de Nangpa pour passer au Tibet.

Changement d’environnement. On oublie le 100% minéral car les arbres et arbustes commencent à réapparaître.

Passage par un monastère où les moinillons jouent au foot. Même si on est plus bas en altitude, pas la peine d’imaginer jouer avec eux. Direction l’hosto assurée.

Thame, un vrai village avec des habitants. Bien sûr quelques lodges mais ça fait du bien de voir des vrais villageois.

Les porteurs jouent au foot. Ils ont pas l’air d’être fatigués les bougres. Si t’avais su, t’aurais mis plus de poids dans ton sac de transport 🙂

On a beau être descendu de 1000m, il fait toujours aussi froid dès que le soleil disparaît.

Alors comment ça se passe côté chauffage dans les lodges ? Il y a des bidons d’essence sur pattes qui traînent sur les sentiers. Les villageoises se baladent sur les chemins, ramassent et font sécher les déjections (bouses) sous forme de galette. Ensuite, hop dans le poêle central. Gratos ! Vous êtes écolos ou vous voulez baisser votre facture de chauffage ? Facile ! Adoptez un yack !

Alors, comme pressenti, les nuages commencent à revenir dès 16h dans la vallée mais pour la dernière fois, on est encore au-dessus d’eux.

Sur la gauche de la photo, si vous zoomez, il y a un pic très pointu. C’est le pic 29. Apparemment quand ce sont des sommets inférieurs, ils sont juste numérotés.

J16 : Retour à Namche bazar à 3440m

Petit souci au petit déj. Ton engelure au majeur n’est pas une engelure. Il a encore gonflé et sur un côté une drôle de couleur jaune-vert apparaît. Apparemment c’est un panari. On a un couple de psychiatres dans le groupe (ouais, faut faire gaffe aux conneries que tu racontes) donc ils ont fait médecine il y a longtemps. Tu vas chercher une épingle et un briquet. Bizarrement ils veulent pas crever l’abcès, c’est un acte chirurgical. Bon, ben tu t’y colles, pas compliqué de percer… Un fleuve de pue sort. Ils mettent quand même les compresses pour nettoyer et te font plonger ton doigt 15 minutes dans la bétadine. Ils fournissent tout le matos, toi t’es venu en touriste. Vu le poids limité, t’avais préféré prendre un litre de Pastis. Ben ouais, ça sert aussi de désinfectant !

Bon, c’est pas un petit bobo qui empêche de marcher. Au pire, il reste 9 doigts. Et puis le pouce pour faire du stop et le petit doigt pour se curer le nez et les oreilles sont pas touchés !

On continue à descendre dans la vallée, de plus en plus de forêts remplacent le côté minéral. Étonnant, il fait presque plus froid que quand on était à 5000m. Des fresques bouddhistes peintes sur des rochers.

Des petits villages, des vrais. On passe par un monastère de nonnes.

Interdit de photographier à l’intérieur. La Catherine se met sur le seuil de la porte et photographie l’intérieur. Et ouais, elle est pas rentrée… no comment !

Nous voilà de retour à Namche bazar !

Une chambre avec douche chaude. Le rêve !

T’es allé tester le coiffeur du village, un indien où le métier de coiffeur se transmet de génération en génération. On s’est un peu foutu de ta gueule à la sortie. Comme quoi, le talent peut sauter une génération…

Étant donné que les autres ne sont pas du genre à boire un verre, sans parler de ceux qui sortent pas deux mots de la journée, t’es allé le pub du village. Des t-shirts signés décorent tous les murs, des billets de banque de tous les pays entourent le bar et de la super bonne musique. Personne à par nous…

Bon, il est temps de retourner au lodge car t’as invité les sherpas à une soirée cacahuètes, Pastis, faux saucisson corse. Les sherpas ont pas le palais suffisamment délicat pour apprécier notre alcool national. Par contre, ils ont plié le saucisson en 5 minutes. Le reste du groupe? Ouais, pas le genre à sauter de joie. Il reste encore la moitié du Pastis, t’es même pas très motivé pour le sortir demain vu l’ambiance ehpad…

 

J17 : Fin de trek à Luckla à 2850m

Vérification du doigt. Reste un peu de pus mais l’amputation s’éloigne. Cette fois c’est pas toi qui perce….

Grosse journée de marche car on doit se taper 18 km.

Les sherpas se sont transformés en bourrins qui sentent l’écurie. On a jamais marché aussi vite. On se retrouve quelques minutes avec un autre groupe de la même agence. Ils marchent plus vite, c’est pas très difficile. Du coup. Notre champion de guide nous a lâché pour partir marcher avec le guide de l’autre groupe. Normal, surtout pour le dernier jour de marche !

Pour les futures eunuques connectés, rassurez vous. Des gars creusent des tranchées pour faire passer la fibre… Et oui, dans quelques années, tu pourras poster tes vidéos directement du toit du monde !!!

Le plus impressionnant, t’en as déjà parlé, les porteurs. T’en as croisé, tu te dis qu’en 6 mois ils ont le dos pété. Voilà un florilège.

On est au même lodge que l’autre groupe de la même agence. D’un côté un petit groupe qui fait péter vins et bières et rigolent et de l’autre ton groupe qui attend désespérément sa soupe à 19h pour aller se coucher avant 20h. Même nos sherpas sont allés rejoindre l’autre groupe.

Sinon, les plats pour le dal bhat vous font pas penser à une trace de pas de Yeti? Non? Aie, ca doit le panaris qui te fait délirer!

Ricardo, un doigt à l’honneur