18/11/21 – Kathmandou sur les genoux

Lever à 4h pour être à 6h à l’aéroport de Luckla qui est à 5 minutes à pied ? Pourquoi ? Aller demander aux petits vieux de l’ehpad avec qui tu voyagent. Don quichotte se battait contre les moulins à vent, Ricardo, lui, il pleure en silence…

Ce matin chaque sherpa nous offre traditionnellement une écharpe blanche avec les prières traditionnelles. Ils ont l’air d’étre contents du pourboire de la veille. Pour les porteurs, on a donné beaucoup plus que ce qui était attendu. Sans déconner, on doit en principe donner 1 euro par jour par participant pour l’ensemble des porteurs. C’est pitoyable. Le pire, le guide s’en est mêlé pour voir combien il y avait. Du coup les sherpas se sont barrés avec l’enveloppe pour se la partager tranquillement sans que le guide sache combien. T’avais apporté 5 lampes frontales (en plus des 3 vestes goretex) que t’avais donné au guide le premier jour pour qu’il les partage avec le sherpa. T’as l’impression que le partage n’a pas été fait. Du coup, tu poses bêtement la question au guide devant les sherpas…

Non, selon lui, tu lui as donné que 2 lampes dont une qui marche moins bien. Normal, tu t’en sers, je t’ai aussi donné 5 cables pour recharger les 5 lampes ! Du coup, coincé, il a essayé de s’expliquer avec les sherpas. Les 3 vestes goretex que t’as aussi filé ? Le bon coin népalais ?

Notre avion est sensé être le premier. Les autres compagnies auront fait 2 rotations avant qu’on puisse embarquer dans notre coucou. Ah, un mec nous bouscule pour aller prendre son avion. Sur sa grosse doudoune, un écusson ‘Everest Sumitter’. Respect ! Mais il l’a fait quand, car au camp de base de base, il y a pas une tente, pas une expé prévue, rien? Il l’a fait en solo puis s’est collé son écusson? Et pour ceux, comme toi, qui ont pissé au camp de base, il y a aussi un écusson? Putain, vous imaginez la doudoune avec ‘Pee on EBC’, ça aurait de la gueule!

Le décollage est impressionnant car la piste est très en pente et courte, en chute libre aurait dit un gus qui exagère un poil. On arrive à l’aéroport de Katmandu avec 2h30 de retard, tu te dis, au moins le minibus est là. Ahah, d’après vous ?

Dés l’aérogare, t’as senti un choc, un souffle barbare, un renouveau hard rock… Imaginez 15 jours dans les hautes montagnes sans la moindre bagnole ou scooter. Au pire on a croisé un vttiste qui poussait son vélo. Et vous arrivez dans la cohue, la pollution et le bruit incessant de Katmandu. Une véritable agression !

Après le déj, t’es parti à la chasse des commandes : t’as demandé à tes potes s’ils veulent qqchose typique du Népal. Au début rien, puis ça s’emballe Résultat, 50 boîtes de baume du tigre rouge! 2 kg de sel, du curcuma, cardamome…

Demander à ton guide ? Ahah. T’as demandé au réceptif réceptif de l’agence local qui parle parfaitement le français. 10 minutes après le déj, t’es à l’arrière de son scooter à traverser la ville sans casque (seul le pilote doit porter un casque). Se faufiler dans des ruelles blindées de monde pour finalement arrivé dans un cul de sac où il y aun grossiste en cosmétique et produit d’hygiène. Ah ouais ça fait beaucoup 50 boîtes !

Une fois que t’as trouvé les fameuses 50 boîtes et que tu montres en photo la place que ça prend, t’as le droit à un  »t’aurais pas du »’. Il reste des mouchoirs? Au retour du grossiste, le gars, super sympa, te fait passer par Asan, le gigantesque bazar pour te montrer où se trouvent le coin des épices sur une place. Faut imaginer le monde, le bordel, le bruit !

De retour à l’hôtel tu repars avec le David qui n’avait pas voulu partir en goguette avec le reste de la dream team et le guide.

Arrivé aux épices, on tombe sur la bande. Ils ont soit disant essayé tous les stands (il y en a une vingtaine donc gros doute quand même) et ça serait ce stand où est le meilleur poivre de l’himalaya. Tu goûtes, pas très fort mais beaucoup de goût. Ils ont en train de faire la fortune du mec du stand.

On veut aussi du sel rose de l’himalaya. Il y a différents types de blocs de sel ou du moulu. On demande au guide bien sûr. On comprend pas grand-chose mais on prend ces fameux blocs et les sachets moulus. Une fois tout payé, on arrive finalement à dépatouiller le merdier. Ce qu’on a acheté serait du sel médical (et pourquoi pas du sel pour animaux). Personne ne comprend plus rien. C’est pas compliqué de comprendre qu’on cherche du sel rose himalayen pour cuisiner. Finalement tu rends tous les blocs de sel et tu retrouves avec des kilos de sel blanc. Va savoir ce que tu vas en foutre. Mais personne n’a encore son fameux sel rose himalayen. Juste avant de quitter le stand, la Catherine demande un cadeau pour elle vu tout ce que le groupe a acheté…

On a perdu bêtement le reste du groupe et on s’est baladé dans le bazar. Et finalement, marcher dans un bazar avec des kilos de sel inutiles dans les mains, c’est aussi fatiguant que de se taper un 5000m d’altitude.

On doit retrouver le groupe pour aller dîner dans le fameux quartier touristique de Thamel. OK, pendant le trek, le froid, la fatigue, l’altitude, on dinait à 19h. Mais là? Il fait bon, pas de marche, tranquille. Rdv à 18h30….l’ehpad est ouvert à cette heure? Erratum, on va même pas dans le quartier vivant de Thamel, on va à 100m de l’hôtel. La fourchette prête à 18h50. Pas possible tu vas te réveiller et t’es dans l’avion Paris-Kathmandu avec une équipe de joyeux lurons. Certes me resto est sympa mais imaginez vous allez passer 3 nuits dans une ville que vous connaissez pas. Vous dînez tous les soirs au même resto ou vous en essayez différents dans la ville ?

Max, 20h30, le resto est plié. On propose aux autres un verre dans un bar, histoire de prolonger un poil la soirée. Niet ! On sera que deux à se pointer à Thamel. Pas grand monde, quasi personne dans les restos et les bars.

Tu trouves un bar sur un toit terrasse. Ouais, Paris n’a rien inventé. Ici, les toits terrasses pullulent.

Juste un nepalais à part nous. Histoire de changer de la bière, on a testé les mojitos. Bon, le rhum nepalais…. T’en arrives presque à regretter cette daube de Bacardi.

Minuit, quartier hautement touristique, plein de bars et restos, on est les seuls dans la rue !

19/11/21 – Bakthapur et Patan

On a engagé un guide culturel qui parle le français pour nous faire visiter 2 anciens royaumes à côté de Kathmandu. Bien sûr, notre guide Tilak vient avec nous.

Le site de Bakthapur a été reconstruit après le séisme de 2015. Tu peux voir des photos au moment du séisme, il restait plus qu’un tas de débris et les monuments ont été complètement refais. Facile pour les bâtiments en brique, ils ont des spécialistes mais plus compliqué pour les bâtiments en pierre. Alors, n’étant pas Wikipedia, je vous laisserais regarder les dates, les noms des rois. Sinon faites appel à Stéphane Bern !

Plusieurs dizaines de bâtiment de briques et de bois extrêmement travaillé. Va savoir pourquoi, ça te rappelle un peu Bali (pas Kuta bien sûr !)

Ce bâtiment n’a pas bougé pendant le séisme. Selon le guide, il serait indestructible car, écoutez bien, chaque niveau de l’escalier le protégerai : les hommes au premier niveau sont plus 10 fois plus forts qu’un homme normal. Les éléphants du 2ème niveau sont plus forts que les hommes du 1er niveau. Le lions du 3ème niveau 10 fois plus fort que les éléphants du 2ème, les griffons du 4ème 10 fois plus forts que les lions et enfin les xxx du dernier niveau 10 fois plus fort que les griffons. Donc vu le niveau de protection rapprochée, va essayer de détruire ce temple.

Y a pas 10 touristes sur ce site majeur. 80% des magasins à touristes sont fermés. 3-4 vendeurs à la sauvette s’accrochent désespérément au groupe, espérant vendre (avec succès) un éléphant en bois, un bol qui chante et autres souvenirs.

La visite continue par la place des potiers. En ce moment c’est la fabrication de tirelire en terre cuite.

Apparemment c’est un cadeau qui se fait beaucoup dans les villages.

Petit passage par un marché où notre nouveau guide nous dit que le sel comestible est le bordeaux. C’est quoi ce bordel ? Il est où ce fameux sel rose de l’Himalaya pour la cuisine ?

Ensuite direction Patan. Source site, les séquelles du séisme sont encore très présentes. Une bonne partie des monuments sont entourés d’ échafaudages. Seul l’ancien palais royal qui fait office de musée est en bon état.

Puis visite du temple doré. Chaque mois un garçon de 8 ans est choisi dans la communauté pour rester 1 mois comme moine. Tout petit le temple mais il est avec sa famille et il court dans tous les sens. Au bout d’un mois, il retourne à l’école normalement.

Bon, sympa les visites mais toi tu cherches du fromage de yak. Ici, t’as le Uber scooter local. Et te voilà à l’arrière d’un gus, dans la cohue de la circulation, qui, tout en roulant, se retourne pour te dire que ses passagers sont comme des dieux. Alors, les dieux sont immortels, toi non, donc regardes plutôt devant !

Bath Batheni, une chaîne de supermarché. La vache, t’as le choix dans les variétés de lentilles ! C’est vrai que ça fait partie du plat national. Pareil pour le riz. Tout ce qui est viande est congelé. Toi qui espérais trouver du saucisson de yack… Alléluia, il y a un peu de fromage de yack sous vide. Faudra espérer qu’il supporte le voyage!

T’en as profité pour acheter une bouteille de vin rouge népalais. Difficile à trouver car en rouge, ils font du vin sucré…

Dernier repas en groupe avec le guide. Cette fois direction le quartier de Thamel dans un resto loin du bruit. Finalement on prendra tous (c’est la première fois du circuit où on peut choisir individuellement son plat) une dernière fois le dal bhat.

Alors le vin ? Un petit verre par personne, c’est largement suffisant.

Gros moment difficile, le guide sort des diplômes concernant le circuit (avec des endroits où on est pas allé) et il faut payer ! Euh, il nous en a jamais parlé avant et nous met devant le fait accompli. Euh.. compliqué…. Y en a 2 qui accepteront. Du coup le guide démarre une vidéo WhatsApp avec un de ses potes pendant le repas. Plus il parle fort, plus on parle fort pour arriver à nous entendre. Résultat, il quitte la pièce pour continuer 15 minutes sa conversation. Gros froid.

Fin de dîner abrégée vu la mauvaise ambiance. Le psychiatre du groupe se dévoue pour faire le speech et la remise du pourboire. Et puis cassos !

Il est à peine 21h, tu proposes juste un dernier verre histoire de. Que dal à part le David. Putain d’ambiance de merde, tous pressés de retourner à leur epadh. Pas une seule fois ils auront eu envie de se coucher après 21h….c’est grave ?

2/11/21 – PCR fictif

Lever 7h pour un test PCR avant le départ ! Comprends pas. On est vacciné, la France ne le demande pas si t’es vacciné ni Qatar Airways. Alors pourquoi ce test ? Soit disant c’est le Népal qui l’oblige au départ. Certainement pour être sûr qu’il ne renvoie pas des malades dans d’autres pays… à moins qu’un ponte du gouvernement est mis du pognon dans des labos d’analyse et veut ramasser du pognon facile.

En tout cas, un mec se pointe, t’enfonce le goupillon de moins d’un centimètre dans la narine puis un autre goupillon qu’il tapote sur ta langue, fais une photo de ta tronche et repart avec tes 20 euros. S’il détecte le moindre virus, le gars est un magicien.

Il nous reste une demi journée. On est 6 et on décide d’aller voir la grande stupa de Bodhnath. Les autres ont toujours été en voyage all inclusive alors imaginez le choc pour eux de chopper un taxi dans la rue et négocier. C’est 100 roupies de plus que le prix conseillé par l’hôtel, soit 70 centimes à diviser par 3. Ils sont pas d’accord, qu’ils se démerdent… Les taxis doivent mesurer la taille d’une boîte d’allumettes, alors tu mets tes jambes derrière ton cou et tu t’installes dans un des boîtes de conserve. Le groupe a prévu de passer 3h à la stupa. Vous y êtes déjà allé ? 3h?

Elle date du 14th siècle et fait 40m de haut. Les pèlerins en font le tour avec leur chapelet à la main. Cette fois les boutiques sont ouvertes mais plus orientées pour les pèlerins que les gugus en goretex. Les pierres tombales ont prévu de rester jusqu’au déj. Euh, en marchant très lentement, à 9h30 t’as fait au moins deux fois le tour.

On lâche ‘involontairement’ le groupe pour chopper un taxi et aller à la stupa de Swayambhunath. Ouais, rien qu’à ecrire déjà le nom…400 escaliers pentus pour les pros ou sinon un chemin plus facile. Faut pas déconner, on a fait l’Everest base camp, on est pas des charlots, on prend les marches ! Ouais, mais quand même… Énormément de mendiants ici (alors qu’on en voit quasiment pas à Kathmandu). En fait ce sont des indiens. La mendicité n’est pas dans la culture népalais semble-t-il.

La particularité de cette stupa est qu’il y a autant de pèlerins que de macaques à cul rouge et grandes dents.

Déjà, lors de la montée des marches, t’es sous surveillance simiesque. Aux aguets, près à se jeter sur toi. Si tu sors tes raisins secs, t’es mort ! Aux 10 dernières marches, 2 flics avec des bâtons. Tu te dis qu’ils sont là pour bloquer les singes. Que dal, de la figuration. Tu dois garder tes raisins secs dans tes poches sinon tu te fais démonter. La stupa est construite sur une petite colline avec une vue sur Kathmandu sous un nuage de pollution qui rend impossible les photos. Étonnement, des dizaines de policiers anti émeutes, des mecs en costard et oreillette.

les singes sont aux aguets. Les jeunes ont pas encore assimilé que les colliers de fleurs ne se mangent. D’autres rejouent  »ROMÉO ET JULIETTE’ ‘

Et dans un coin une estrade avec une cinquantaine de personnes qui écoutent un speech. Quoi, le retour de la guérilla marxiste ? Non, c’est le président du Népal qui doit venir faire un speech dans 30 minutes. T’es prêt à rester si tu peux poser une question ultra importante ! Pourquoi ce putain de test PCR ?

En fait, les 2 stupas ont des ambiances différentes et les deux valent largement la balade.

T’a une commande de sel et t’as des doute sur tes précédents achats. Tu lacheras pas l’affaire et une fois que tu l’auras trouvé certains baltringues te diront que c’était pas la peine! Retour dans le coin des épices à Asan toujours aussi animé. Cette fois, y a pas une buse incompréhensible qui va te pourrir tes achats. On va, la jouer futé ! Ouais, ouais, c’est possible, rigolez pas ! On se pointe à une minuscule échoppe qui a des blocs de sel bordeaux, rose et gris-blanc. Nous, on veut du sel médicinal. Ah c’est le bordeaux ! Cool ! Et juste pour information, les autres c’est pour quoi ? Le gris pour le rasage (?) et le rose viennent de l’Himalaya et sert pour la cuisine. Bingo ! Le gars a dû nous prendre pour deux débiles quand on est reparti qu’avec du sel rose alors qu’on lui avait demandé du sel médicinal.

14h, de retour à l’hôtel où le reste du groupe arrive après avoir certainement tourner 3h autour de la stupa! A donner le tournis !

Petite anecdote : il y a énormément de chiens errants mais bien nourris et pas d’une merde au sol. Mme Hidalgo, oubliez la future gamelle présidentielle et venez prendre des cours ici ! Sur une avenue avec de vraies et belles boutiques, tu as devant chaque entrée des boutiques un tapis, histoire que le client ait l’impression d’une boutique chic. Sur chacun des tapis, un chien roupille juste devant l’entrée. Et bien, ca viendrait pas au proprio de la boutique d’aller envoyer valdinguer le clebs. Il roupille pépère limite en bloquant l’entrée du magasin. Certainement le côté bouddhiste.

L’aéroport ? Effectivement pour entrer dans l’aéroport, quelle que soit ta destination, il te faut ce test PCR fictif. Mais faut reconnaître que le document est superbe. Il y a ta photo, des QR code, des codes bars, des tampons… beaucoup plus pro que ce qu’on te file en France !

Et pour info, une fois le contrôle des bagages passés, il n’y a absolument aucune boutique dans le hall d’attente. Même pas un café donc t’es comme un con avec tes roupies. Juste 3h à attendre avant de rentrer à Paris et subir le non fonctionnement du RER B.

Ricardo, à la recherche du PCR