Yo les aventuriers,

Tu viens de réaliser que ça fait 1 an que t’as pas touché à ton blog. 1 an sans être parti en voyage et on est même pas en période Covid, madre de dios!

Cette année, tu renquilles sur le Népal, mais cette fois, dans une des dernières régions pas trop touchées par le tourisme (en théorie), le Haut Dolpo. La région s’est fait ‘connaitre’ en France grâce au film  »Himalaya, enfance d’un chef » d’Eric Valli sortie en 1999. 26 jours sur place dont 23 jours de treks. Pas touristique donc pas de lodges pour accueillir le touriste fatigué. De plus, on ne va pas aller taper dans les quelques réserves des rares villages où on va passer donc on va être en autonomie sur la bouffe. L’année dernière, on mangeait confortablement dans des petits lodges, cette fois ça sera au froid sous la tente mess. 23 jours sous tente avec une petite dizaine de col à passer à 5500m et une petite vingtaine de nuit à plus de 4000m. Bah, une pacotille… Ouais, tu fais le fier avant…

Un mois que tu t’entraines à pédaler et à marcher en montagne 4 fois par semaine, histoire d’avoir une condition physique à peu prêt potable. Mais si tu choppes le mal d’altitude tu pourras rien y faire…

L’année dernière, sur l’EBC, t’avais perdu 3 kg. Et pas 3 kg de gras ! Pas le moindre bourrelet avait disparu, juste du muscle. Ben ouais, 3 semaines sans apport de protéines, tu tapes forcément dans le muscle. Du coup, t’as acheté 2 kg de biltong (de la viande séchée, spécialité de l’Afrique du Sud) histoire d’avoir un peu de protéine. Et quelques tablettes de chocolat et barres Ovomaltine. Oui, faudra bien se réconforter un peu.

T’as appris , il y a une semaine par une amie, qu’un groupe essayait depuis une dizaine de jours d’aller au Dolpo. Mais pas d’avion au départ de Katmandou, soit disant pour des raisons de mousson. L’agence de trek ne t’appelle pas, c’est des pointures, t’es confiant !

3 jours avant le départ, l’agence t’appelle. Ca pue…

 »Bonjour, blablablabla, on a un petit soucis….sur le vol pour Juphal, la porte d’entrée du Dolpo ». Tiens, c’est étonnant…

« blablabla, il n’y a pas d’avion car toutes les compagnies aériennes ont remplacé leur vol vers Juphal pour Lukla qui est la porte d’entré de l’Everest suite à une forte demande touristique. » Bon, ben, bonne chance aux gus qui partent sur l’EBC. Ca va être l’autoroute un jour de weekend de l’Ascension.

« blablablabla, il y a 2 options : soit c’est 2 fois 10 heures de bagnole, soit c’est l’hélicoptère. » Oulà, ca sent un surplus de pognon, cette histoire…

« blablablabla, le vol en hélicoptère coûte 9000 euros…. Allo? Allo? Y a encore quelqu’un au bout du fil ? » Oui, oui, suis toujours là, je viens de mettre en vente un de mes reins sur LeBonCoin.

Bon, l’agence prend en charge une très grosse partie de ce surplus et on s’en sort pas trop mal. Oui, au fait, personne n’avait voté (c’est beau la démocratie) pour se taper 20 heures de bagnole.

Toutes les compagnies aériennes népalaises (Yeti airlines,, Buddha air…) sont sur la liste noire des compagnies aériennes. Donc, avant de partir au Népal, tu signes une décharge avec l’agence de trek. Mais t’as oublié de demander si c’était pareil pour les vols en hélicoptère ???

Arrivé tard le soir à Katmandou, On est 7 gugus et une gugusette. Elle a 78 balais. Un gars a 74 ans, il maîtrise parfaitement le sextant car il fait beaucoup de bateau. Euh, pas sûr que ça soit très utile ici. Un autre en a 71 et marche avec des chaussures Sportiva comme pour monter à l’Everest. Faudra espérer qu’ils tiennent le choc car une fois dans le Dolpo, il n’y a pas vraiment de portes de sortie. L’année dernière sur l’EBC, un couple avait abandonné au bout de 2 jours… Il y a aussi gugus-trail, qui comme son nom l’indique, fait beaucoup de gros trails. Pas de bâtons de treks et il ne marche qu’en chaussures de trails. Espérons pour lui qu’on aura pas de neige.

A peine arrivé, c’est le concours de la plus grosse, celui qui a fait le plus du voyage, de trek… Toi, tu te présentes comme un spécialiste Club Med ! Faut s’imposer de suite avec du high level sinon t’es pas respecté!

A les écouter, ils ont tous fait des super treks engagés (pour certains, il y a 20 ans…), t’es rassuré, t’es qu’avec des pointures !

On est 5 à prendre l’hélicoptère directement de Katmandou, les 3 autres prennent un avion qui les rapproche et ensuite prendront l’hélicoptère. 45 minutes de vol pour Pokhara, pause kérosène et 1h20 de vol pour Dunaï. Katmandou, des nuages, un peu de pluie, plafond bas, aucune visibilité mais le pilote dit que la météo est bonne. Quand tu vois l’état des bureaux, t’espères que l’hélicoptère est mieux entretenu. Fishtail qu’elle s’appelle la compagnie, avec un beau dragon peint sur l’hélicoptère.

A peine sortie de Katmandou, des rizières à flanc de montagnes. Ensuite le pilote s’embarque dans une vallée en volant très près des flancs des montagnes. Faut voir les petits villages à flanc de montagnes mais surtout les chemins pour y accéder. Quand t’es arrivé chez toi et que t’as oublié le pain, et bien t’attends une semaine avant de redescendre. Ceux qui roupillaient dans l’hélicoptère sont réveillés par les secousses.

Oui, un peu de vent mais le pilote semble confiant. On remonte toute la vallée jusqu’au village de Dunaï. C’est le gros village de la région. Une rue principale avec quelques boutiques qui vendent tout et rien, des boutiques de téléphonie (et oui même ici les mamies sont fixées devant leur téléphone), un hot spot avec des joueurs et des veaux qui trainassent dans la rue.

Tu pensais qu’on allait être le seul groupe mais le jardin de la guesthouse est remplie de tentes. On se croirait dans un HLM de tentes, même pas 1 mètre entre chacune. Si même les endroits reculés deviennent touristiques. Va comprendre pourquoi, mais il y a un plusieurs groupes qui sont arrivés ce matin par avion (celui qu’on aurait du prendre demain) alors qu’il n’y en a plus selon notre agence. Mouais !

16h, y en a 2 qui sont dans leur tente, un autre fait 30 minutes d’étirement. La vache, on a marché de l’hélicoptère à la guesthouse soit moins de 10 minutes de marche sur du plat. Qu’est ce que ça va être les prochains jours. Gugusette78 ne comprend pas pourquoi son chargeur solaire ne fonctionne pas. Euh, faut mettre les panneaux solaires côté soleil pas côté sol…

Il y a aussi gugus-docteur. On a rien à craindre avec lui, il a même une sonde urinaire…

Le guide ? Tula son petit nom est de l’ethnie Gourka. Il a l’air très gentil mais pas trop du genre à parler et à donner des infos. Mais comme la plupart du groupe parlent d’eux et de leurs exploits, ils n’écoutent pas et te demandent ensuite ce qu’il a dit. Quelque soit le sujet, ils arrivent à le ramener à leur vie aventureuse, voir même à leur champs de patates qu’il cultive amoureusement.

Apparemment, car c’est pas encore clair mais on aurait 12 mules, 2 muletiers, 1 cuistot, 4 aides cuistot, le guide, 3 sherpas et…un porteur… Et il porte quoi le porteur que ne portent pas les mules ? Vous allez pas le croire ! Il porte…des plaques d’œufs ! Faut pas qu’il glisse le gars sinon c’est l’omelette assurée.

Hélico Ricardo