Incroyable, il pleut presque pas. Alléluia!

Un collègue de chambrée est tout fier de montrer son bidon plein de pisse. Oui, plutôt que de se lever la nuit il préfère pisser dans sa gourde. Trop content d’avoir vu sa gourde! Le lendemain il la vide, la lave et la remplie d’eau. Et donc voilà le 8eme gugus, gugus-lapisse.

T’as fixé ton parapluie sur le sac comme ça t’as des deux mains de libre pour marcher avec les bâtons. Faut regarder si tu peux pas déposer un brevet…

Côté rythme, gugusette78 est impressionnante. Elle n’aime pas les bâtons et faut vraiment marcher vite pour la lâcher. c’est juste gugus-médecin qui a du mal. Il parle beaucoup mais sa bedaine l’empêche de marcher.

La vallée est de plus en plus encaissée, couverte de grands sapins. Ça fait pas 1 heure que l’on est parti que la pluie recommence et pas un petit crachin breton. Voilà le passage difficile, un chemin creusé à flanc de falaise où on passe un par un. Avec toute cette pluie, le chemin est en très mauvaise état et pas sûr que les mules pourront passer. Ça s’aggrave. Des coups de tonnerre. Cool avec ton parapluie, tu vas prendre un coup de chaud.

La rivière d’un léger bleu commence à changer de couleur pour tirer sur le marron. Il y a du avoir un paquet d’effondrements de terre pour la faire changer de couleur.

En bord de chemin des locaux ont commencé à installer des grandes tentes, peut-être que dans quelques années, il y aura des lodges.

Plusieurs petits ponts de bois à passer et on arrive au village (3-4 maisons) de Rechi. Le guide est inquiet, il a peur que les mules ne passent pas. Lui qui est toujours souriant a le visage fermé. Comme d’hab les cuistots sont arrivés avant nous et ont commencé à mitonner un bon plat chaud.

Un coup de talkie walkie d’un sherpa qui est redescendu pour aider au passage des mules. Les mules sont passées, alléluia. On repart en direction du village de Sanduwa. La pluie tombe toujours autant, les chemins se transforment en ruisseau. Il y a des effondrements sur le chemin. Les mules sont devant nous, si elles passent, on passe. 2 ponts en bois au dessus d’un torrent déchaîné. Faut voir les énormes troncs emportés par le courant. Le sherpa de devant est pas rassuré, il a jamais vu ça.

Au bout d’une heure, c’est le bouchon. Les muletiers, le guide, tout le monde va voir. Un morceau de la falaise est tombée, plus de chemin. Bon, ben y a plus qu’à faire demi tour dans la gadoue et revenir à Rechi. L’hébergement est plus que sommaire mais personne ne se plaint.

Vers 18h, on voit des gens redescendre. Le guide n’étant jamais très clair, il semble que le niveau de la rivière a baissé et qu’on pourrait passer. Euh, quand on a fait demi-tour le chemin était au moins à 50m au dessus du niveau de la rivière, donc y a un truc qui t’échappe.

Alors, tu pensais que 6 des gugus ne comprenaient rien à rien. C’est pas exactement ça. En fait ils sont à moitié sourds. Mais ça empêche pas des cassos. Par exemple, on est au bout du monde, dans un lodge basique où on se pèle, gugus-lapisse demande si les vitres sont en double vitrage. Bien sûr, comme le plancher chauffant.

Concernant l’enquête sur le porteur d’œufs. Voilà la résolution de l’enquête : Le jour du départ, il y avait une très grosse fête népalaise. Le porteur a picolé grave et donc incapable de se lever. Mais ou sont donc passés les œufs ? Sur une mule.

Ricardoeuf