Lever tôt car on doit arriver tôt à un petit pont en bois en mauvaise état. Il va être reconstruit ce matin par les habitants venus de Dho Tarap et il faut qu’on passe avant qu’ils bossent dessus. Pour une fois Tula ne dit pas ‘bistare’ qui veut dire ‘lentement’.

Toujours des passages dangereux. On marche toujours sur des balcons mais juste à quelques dizaines de mètres au dessus de la rivière.

Arrivé au petit pont. Effectivement, il est en mauvaise état, un bout de taule remplace une partie abîmée. Bon, t’es passé rapidement. Ils ont fait passer les mules une par une. Gugusette78 a même applaudit pour les féliciter. Ces braves bêtes, elles étaient toutes contentes. Oui, oui, y en a même une qui a remué la queue en passant !

Après le dej, une longue piste monotone de 12 km pour rejoindre le grand village de Dho Tarap.(qui veut dire village joli cheval) à 4080m. Au bout d’un kilomètre, les muletiers s’arrêtent. Ils ont oublié une mule à la pause de midi. Va savoir quels sacs elle transporte. Celui de gugus-connard ?

Tiens, des barals en bord de piste. Le baral, c’est le gigot préféré des panthères des neiges. Mais vu où on est, on est pas prêt d’en voir une.

On a rejoint la civilisation car quelques motos circulent sur la piste. On s’est pressé pour rien car les gars qui doivent travailler sur le pont n’arrivent que l’après-midi. Un mec portait une énorme poutre, d’autres étaient confortablement installés dans la remorque d’un tracteur.

L’entrée du village surprend avec un petit triporteur vert.

Le village est vraiment typique avec des maisons en pierres et bois. Le bord des toits plats est couvert énormes racines et branches séchées.  Des enclos faits de murs de pierres gardent d’énormes yacks. Par contre, beaucoup de plastiques dans les ruelles.

17h, les bergères reviennent au village avec leurs troupeaux de chèvres et de moutons.

Il doit faire trop froid, car pas le moindre plan de cannabis.

On aura quand même tapé 26 bornes avec près de 900m de dénivelé positif. Tout le monde en a plein les bottes. Gugus-docteur a dû arriver 1h après le groupe, direction la tente pour dormir. Lui et gugus-lapisse sont bien entamés.

On plante les tentes sur la terrasse d’un petit lodge avec vue imprenable sur Dho Tarap

Pas besoin de monter la tente mess et cuisine, on sera au chaud pour dîner dans une petite salle du lodge.

Briefing du guide : Tous les cols sont fermés et le resteront donc on ne pourra pas rejoindre Jomoson et prendre l’avion. C’était prévisible…  Gugus-lapisse, avec sa finesse d’esprit reconnu, challenge le guide sur l’épaisseur de la neige, d’où et de quand il tient ces informations…. Déjà qu’il est mort après un faut plat de 12 bornes alors le voir s’embarquer sans un col avec un mètre de neige, c’est une blague.

Donc on va tourner en rond quelques jours ici et ensuite on va refaire tout le chemin inverse jusqu’à Dunaï puis galérer pour redescendre à Nepalganj et chopper un avion pour Katmandou. Super! Le guide propose différentes options et c’est là où commence la baston. Personne ne connaît le coin mais personne n’est d’accord. Après 30 minutes de discussion intense où t’as laissé les catcheurs se chauffer, t’as proposé une solution : il y a 4 sherpas et 8 gugus. On se partage les sherpas par petits groupes et chacun fait ce qu’il veut. Résultat, demain  gugus-trail et ta pomme  allons essayer de monter le plus haut possible en direction du col du Jhyarkoi et les 6 autres vont vagabonder dans le coin, voir un monastère, un petit village et tâter le cul des chèvres. C’est vrai qu’il faut être un peu con pour tenter un col qu’on sait impossible…

Le guide a eu des infos d’autres régions. Près de 25 touristes avec au moins autant de népalais sont portés manquant dans la région de Manang. Au moins une bonne nouvelle, l’équipe avec son fils qui était coincée depuis plusieurs jours dans la neige entre deux cols a été secourue.

Un groupe d’allemands débarque en fin d’après-midi. Ils étaient passés avant le mauvais temps. Ils étaient bloqués à un col de Dho Tarap et pour le passer, ils ont eu de la neige jusqu’à la ceinture.  Et comme nous, impossible de franchir les cols jusqu’à Jomoson donc ils prendront le chemin d’où on arrive (et que malheureusement on reprendra) pour rejoindre Dunaï.

Eureka, t’as réalisé pourquoi t’as eu un très mal au ventre pendant 2 hours. Ces saloperies de baies jaunes !! Fallait pas trop en manger qu’ils avaient dit !

Ricardo, médecin malgré lui