T’avais lavé des fringues. Elles ont gelé dans la tente. Le matin, l’intérieur de la tente est couvert d’une pellicule de givre, l’extérieur du sac de couchage est trempé. Toutes les affaires qui n’étaient pas dans ton sac de couchage sont glacées.
Bah, t’étais venu pour ça. Aujourd’hui grasse mat, petit dej à 7h30. Toi, 6h t’es réveillé, donc tu bulles du côté des cuistots prêt du feu.
Avec nous, le sherpa Prem qui ne connait pas le chemin mais qui parle anglais et français et l’aide cuistot Money qui est déjà passé 4 fois par ce chemin. On va essayer de monter au campement au pied du Jhyarkoi. Ce qu’on aurait dû normalement faire si le col était ouvert. 800m de dénivelé positive pour arriver à 4800m.
La vue en chemin est très sympa.
T’as laissé galoper devant gugus-trail car ça commence à cogner dans le crâne. La montée n’est pas violente mais tu sens l’altitude.
Tiens, encore des barals descendus s’abreuver mais dès qu’ils nous voient ils décampent en déclenchant un éboulis. Du coup ils reviennent vers nous.
Bon, c’est sympa les gigots sur pattes mais nous, on a du chemin à faire.
On commence à marcher un peu dans la neige dure. Tu sens que gugus-trail faiblit. On va certainement prendre cher vu le rythme que l’on a eu. On arrive enfin au camp. Enfin, faut le savoir que c’est là en principe que l’on campe car c’est couvert de neige. Les 2 népalais ont fait la petite danse traditionnelle même si ce n’est ni un sommet ni un col.
Des traces de pattes dans la neige. Dixit le cuistot, ce sont celles d’un léopard des neiges. Des traces assez fraiches. Merde ! Elle est où la bestiole ? On va peut-être servir de gigot !
Bon, on aura beau regardé partout, pas le début d’une queue de la moindre bestiole. Y a plus qu’à redescendre.

De retour au village, les habitants sont en train de labourer leurs champs à l’aide de yacks mais ils ne planteront qu’après l’hiver dans 6 mois. Du blé et de la pomme de terre.

D’autres s’occupent du foin. La pluspart des habitants vont redescendre dans la vallée. En hiver, ne resteront que les vieux et les yacks.

Retour vers 13h au village. L’autre partie du groupe se prépare à faire une petite ballade. On va être tranquille pour la lessive. Gugus-trail est KO. L’aide cuistot fait un roupillon. Toi, c’est une heure plus tard que tu prends un tomahawk dans la tronche. On a du monter beaucoup trop vite.
Ce soir on a des momos (raviolis népalais). T’en as réclamé auprès du chef cuistot il y a deux jours. Il en a fait une plâtrée. Pas le choix, si tu les fini pas, ça sera mal vu.
Alors, la veille, t’as laissé traîner une petite bouteille de rhum sur la table. Dans la nuit des petites souris népalaises ont dû faire la fiesta car ce matin il restait un fond.
Briefing : T’as l’impression d’être dans le film ‘une histoire sans fin’. Chaque fois, ça discute, ça discute. Et le guide répète la même chose, encore et encore. Surtout pour des sujets qui sont dans plus d’une semaine.
Ricardo, cobaye Doliprane