On te conseille d’arriver au moins 2h en avance à l’aéroport pour un vol national. Vu les queues infinies pour tout et n’importe quoi, tu prévois un poil plus. Au terminal des vols intérieurs, t’as uniquement 2 vols pour la journée. Ils ont 6 personnes au guichet pour l’enregistrement des bagages. En 10 minutes, c’est plié. Merde, tu vas avoir de la marge. A l’étage retour à la réalité cubaine. Une longue queue pour de l’administratif à la con et la fouille de ton sac en cabine. Mais le pire c’est la queue pour avoir un café au seul kiosque de la salle d’embarquement, c’est la plus longue ! Minimum 20 minutes. Moralité, si tu ne bois pas de café, t’as pas besoin d’arriver en avance ! Autant les cubains font tranquillement la queue dans les fils de bus, autant pour l’avion où tu as ta place réservée, c’est la course pour essayer de gratter quelques places dans la file.

On poireaute dans l’avion. La police débarque avec un gros sac noir qui appartient à un passager. Ils cherchent le propriétaire. Une cubaine l’a identifié, ça discute sec. Bon, t’auras pas tout compris mais finalement on est parti avec 2h de retard.

T’es enfin dans la guesthouse. Après discussion avec la patronne tu réalises ça va pas être simple. En fait, une fois que t’es sûr place, tu n’arrives plus à payer quoi que ce soit sur internet. Tu peux voir les Airbnb mais tu ne peux pas réserver car tu ne peux pas payer. Et ça va être pareil sur le site web pour l’achat de billets de bus. Tu te dis, que tu fais un bond en arrière de 15 ans quand t’avais pas Internet et que tu te pointais comme une fleur. Sauf que t’as pas les adresses exactes des Airbnb tant que t’as pas payé. Et apparemment pour les bus, l’achat sur internet est privilégié et ça peut t’éviter des heures de queue. Alors, vous allez répondre ‘hé couillon, t’as qu’à installer un VPN’. Ouais, t’en as installé 4 qui tous te proposent une période d’essai mais qui te demandent néanmoins de pré payer ton abonnement. Et hop dans le cul lulu, tu reviens au même problème de paiement. Sur internet tous les commentaires sur ce sujet précisent qu’il faut installer le VPN avant de poser ses tongs à Cuba. C’est vrai que ça te rappelle un vague souvenir…quel con!

Tu traînes dans la rue piétonne histoire de chercher un bar pour oublier les futurs petites enmerdes. Ouais, tu précises petites car tu ne peux absolument pas les comparer avec le quotidien des cubains. Sans déconner, le cauchemar journalier pour acheter des produits de base. Et dire que nous on gueule quand il y a plus de moutarde dans les magasins pendant 15 jours. Une minuscule boutique de réparation de téléphone. Tu tentes ta chance. Bon, le gars a un fer à souder dans la main et un téléphone éventré. Euh, t’as quelques doutes. Mais moyennant 5 euros un gamin t’installe un autre VPN avec ses codes d’accès. Effectivement un nouveau monde s’ouvre à toi où tu peux à nouveau claquer du pognon sur internet.

Alors Santiago de Cuba? Va comprendre pourquoi, mais tu te sens mieux qu’à la havane même si t’as pas encore vu grand-chose de la ville.

Va savoir si c’est la mode ou une rupture de stock de dessous de plats dans tous Cuba mais tous les restos testés utilisent des vieux 33 tours comme dessous de plat.
Et en plus, t’as bien mangé.
La musique est très présente dans les rues. C’est surtout les gens chez eux qui mettent la musique à fond…
Direction la Casa de la trova Pépé Sanchez, un bar mythique où des groupes jouent de la musique ‘trova’ et où, accessoirement, le mojito est à moins de 2 euros. Ça va pas être simple de retrouver ta chambre vu le prix des mojitos. Apparemment des grandes figures de la musique cubaine sont passées ici comme Compay Segundo (Buena Vista social club).
T’as plein de touristes d’un certain âge, tous accompagnés de jeunes et jolies cubaines, bizarre… Est-ce leur professeur de salsa ? Puis arrivent des groupes de touristes par paquet de 20. Des chanceux qui ne doivent pas se poser des questions de VPN pour réserver leur chambre, eux. Puis le groupe se met à jouer. Très peu de cubains et cubaines (il ya un prix d’entrée obligatoire) mais ce sont eux qui mettent l’ambiance sur la piste de danse.
Lendemain matin, balade dans Santiago. Mais avant direction la station de bus pour t’assurer que ton achat la veille est bien valide. Oh, madre de dios, y a 30 personnes qui attendent. T’es encore bon pour 1/2 journée de queue. Ouf, ce n’est pas le guichet pour les bus Viazul, c’est plus loin. Et là, pas un chat. Ouais, même au guichet tu dois payer en CB donc c’est très compliqué pour les cubains et surtout le prix est exorbitant pour eux. Le gus au guichet te dit qu’il faudra venir 2h avant le départ du bus. Ouais 2h. Pour de futurs trajets tu passeras plus de temps à la station que dans le bus. La question va se poser de savoir si t’es prêt à te taper des heures de queue pour monter dans un éventuel bus local ou attendre à la station de bus à touristes pendant 2h. Bon, dans tous les cas, tu vas poireauter. Pour ceux qui viennent en routard, prévoyez des bouquins… Et du temps…
Juste à côté de la gare tu as le musée du rhum Bacardi. Quand tu te pointes, c’est la rhumerie Santiago de Cuba. Hein? Va comprendre. Bon, y a uniquement 2 petites salles et à la sortie t’as le droit à une grosse rasade de rhum. Ouais, à 8h30 du matin…
Pour info, historiquement c’est Bacardi  qui a lancé la fabrication de rhum à Cuba mais au moment de la révolution, ce bougre de capitaliste a préféré continuer son business à l’étranger. Toi qui pensait que le Bacardi qu’on trouve partout en France était cubain. Depuis, c’est la fabrique du rhum ‘Santiago de Cuba’. A ce propos, des alcooliques français t’ont demandé de leur ramener des bouteilles. Mais un truc t’échappe, le prix des bouteilles de rhum cubain est plus cher ici qu’en France, parfois quasiment le double.
Direction en titubant vers le cimetière. Pas pour y mourir… apparemment il y a des tombes à voir dont celle de Fidel. Il y a des flics partout, il est fermé aujourd’hui. Hein, y porque? On est le 26 novembre, c’est la date d’anniversaire de la mort du grandissime Fidel donc toute une palanquée de dictateurs locaux vont se pointer en hommage. Oula, ils savent pas à qui ils ont affaire! T’as beau leur expliquer que tu connais Mélanchon, un fidèle admirateur de Fidel (elle était facile….), et même que t’es prêt à voter pour lui, ça passe pas. Faut reconnaître que les gus en uniforme n’ont pas cette chance de connaître le gratin de la politique française. T’as même hésité à leur montrer une photo de notre futur président. Mais non, t’as pas une photo de lui dans ton portefeuille, faut pas déconner. T’as une carte SIM qui te donne un accès à Internet !! Mais t-shirt et tong, ça va passer pour rendre hommage au grand guide. A propos de tongs, tous les jours tu pries pour qu’elles ne pètent pas. Non, c’est pas le prix qui t’inquiète, c’est l’heure de queue devant le magasin…
Comme à la Havane, il y a le Malecon le long du bord de mer, mais ici il y a des petits parcs ombragés (ouais, le soleil cogne), des petits kiosques, voir même des restos.

Ici, il y a beaucoup de restos d’état. C’est facile à reconnaître quand tu te pointes. Si les serveurs préfèrent discuter entre eux plutôt que venir t’accueillir, c’est un resto d’état et tu fais demi-tour. Par contre si c’est un resto privé, le service est super attentionné. Ça va faire bizarre en retournant dans certains restos français.
La ville est entourée de collines couvertes de jungle que tu vas, en principe, découvrir demain…
Une très longue rue piétonne permet de se balader à travers une partie travers la ville. Des petits stands d’artisanat local vendent des éléphants en bois ! Et ouais, espèce d’ignorants, l’éléphant est bien sûr un animal endémique de l’île ! Melanchon a bien été un éléphant du PS, non? Beaucoup de gens déambulent et bien sûr des files d’attentes un peu partout.
Selon les bouquins, un des hot spot est le parc Carlos Manuel Cespedes considéré comme le père de la patrie (bien avant Fidel). En fait, c’est une petite place avec une cathédrale et quelques bâtiments restaurés.
Histoire de finir dans une prison américaine, t’as décidé d’acheter un produit américain sous embargo, du Coca Cola. Juste pour connaître la provenance. Bien évidemment…du Mexique. Les cartels se diversifient…
Samedi soir, la grande avenue Victoriano Garzón est fermée à la circulation et plein de stands et d’activités pour les gamins sont installés. Et de la musique partout. Surtout des stands où tu peux manger mais avec peu de tables. Est-ce le Covid ?
T’as un stand qui ne vend que des…chewing-gums. Un autre où le cuistot a le total look de chef et même avec la toque blanche. Curieux, tu te dis que tu vas regarder le menu forcément digne de sa tenue. Ah, plat unique, des boulettes de yuccas râpés frits. Bon, t’as déjà essayé et même s’il a une super toque, t’es pas motivé pour y retourner.
18h, les tables sont déjà prises d’assaut et une horde d’affamés attend avec impatience. C’est vrai que les prix sont trois fois moins élevés que les petits restos où tu traînent.
Au fait, c’est quoi selon vous ?
Des croquetas de pollo. Ouais, des croquettes de poulet, le nugget cubain. C’est ta 2éme tentative sur ce plat, ben, tu te demandes toujours où est le poulet. Pollo, ça veut bien dire poulet, non?
Il y a deux stands encadrés par la police, ça doit être des produits exclusifs. La vache, ils vendent des crayons de couleur, des ciseaux, des trucs du genre. T’as 30 personnes qui font la queue avec impatience. Ouais, ça revient souvent dans tes remarques, ces files d’attente pour des objets si facilement accessibles dans notre quotidien. Ça serait bien que les gringos arrêtent leur putain d’embargo, au moins sur les produits domestiques.
Vous connaissez cet appareil ?
Il sert à chauffer l’eau de la douche dans beaucoup de pays qui n’ont pas notre niveau de confort avec 2 robinets.
L’eau était trop chaude, t’as touché la mollette alors que t’étais sous la douche, les pieds dans l’eau. Résultat, une décharge dans le doigt. Tu te demandes comment t’es encore vivant pour continuer à écrire tes conneries…
Ricardo, le presque Claude François cubain