Yo,
Lever à 4h pour chopper le camion qui retourne sur Camaguey. Puis bus (confortable) pour la ville de Ciego de Avila et enfin taxi pour rejoindre la ville de Morón. Plus de 12h de porte à porte pour 250 bornes. Tu t’étais posé la question de louer une bagnole mais les prix étaient délirants pour le pays. Côté essence, ça t’aurait coûté quedal car le pétrole vient du Venezuela et le litre est à 20 centimes.
Côté paysage, c’est plat, très souvent des plaines herbeuses avec quelques vaches, parfois des plantations de bananiers ou de canes à sucre
Enfin, t’es arrivé dans la petite ville peu touristique de Morón. Pas vraiment de grands bâtiments coloniaux, pas de places ombragées. Mais une gare de train, une rue principale avec des colonnades couleur pastel devant chaque maison. Ça permet de marcher à l’abri de la pluie (ouais, y a des averses), des carrioles tirées par un cheval mais aussi des taxis-tricycles.
Petite ville de province tranquille.
Dans la rue, installé à une petite table, un gars recharge d’essence les briquets style BIC. Ça donne une idée du niveau de pénurie.
A peine t’arrives dans ta chambre qu’il y a eu une coupure de courant dans la ville, si c’est pas un signe….
Alors, pourquoi Morón ? Bah, tu ne sais pas vraiment. T’as un peu l’impression que le circuit que tu t’es plus ou moins préparé (même s’il évolue) passe par les principales villes. Donc pourquoi ne pas tenter un coin moins fréquenté. Ta guesthouse te dit que les touristes qui viennent ici vont à playa coco à 70 bornes. Euh, et elles sont couvertes de déchets plastiques ces plages ? Effectivement, Playa Santa Lucia t’a marqué !
L’électricité est revenue vers 20h. 20h30, t’as du mal à trouver un resto et t’as même jamais trouvé de bars et on est un vendredi soir… Même si la lumière est revenue, les rues sont à peine éclairées.
T’as testé le resto recommandé par la guesthouse. Bon, ils n’ont plus de spaghettis ni de crevettes. Tu tentes le plat star de Cuba et du resto, la pizza accompagnée d’une pinacolada. Va savoir lequel des deux mais le lendemain à 7h t’es plié en deux. Interdiction pour l’instant de s’écarter à plus de 2m des toilettes. La pointure que tu es s’aperçoit que t’as merdé sur les médicaments en particulier pour la tourista. Vu les pharmacies locales, même pas la peine de tenter ta chance. C’est un des rares types de magasin où il y a pas la queue. Soit les cubains sont jamais malades soit ils savent que c’est pas la peine d’y aller. En tout cas, va falloir serrer les fesses…
9h30, roulette russe, tu prends le risque de partir en vadrouille. Le ventre vide, en théorie il peut rien en sortir…hein?
Principe de base, quand tu pars en balade, il faut de l’eau (tu trouves de la bière partout mais moins souvent de l’eau), du PQ (plus particulièrement en ce moment), un bouquin (en cas où te tu trouverais dans une file d’attente), un poncho pour les averses et de la crème solaire.
Une longue file d’attente de 30 personnes à 9h30 du matin. Que pasa ? Un magasin, une banque ? Non, un glacier. Entre la queue et ton bid, t’as pas voulu tenter.
Finalement, tu tentes la laguna de leche à sept bornes. Une lagune où l’eau serait couleur blanchâtre. Un peu de marche le long d’une route ne peut pas faire de mal. Avant l’arrivée tu longes un canal ou des pêcheurs se sont installés sur de grosses chambres à air.
Arrivé à la lagune, beaucoup de vent, de gros nuages. 2-3 petits restaurants et une dizaine de cubains en goguette. T’as choppé sur une photo un des rares rayons de soleil de la journée. Ouais, c’est pas évident de voir le soleil.
Alors, couleur de lait, c’est pas évident, tu dirais plutôt gris-marron. Peut-être qu’avec un grand soleil et une lagune calme, ça aurait plus de gueule.
Sur ton plan, une plage est indiquée à un kilomètre via une piste. T’es plus que dubitatif. Mais t’as apporté ton maillot de bain. On sait jamais, sur un malentendu…
Voilà la plage.
En fait, la lagune est entourée de mangroves, donc la plage, c’est l’endroit où tu jettes des trucs en plastiques par terre et accèdes à la lagune pour potentiellement te baigner… Mouais, Mouais, mouais…

T’as vu les pêcheurs remonter des filets de poissons. Ton ventre te dit ‘même pas en rêve’, ta tête te pousse à goûter un bon poisson quitte à en subir les conséquences.

Filet de poisson pané (pas du captain Igloo), yucca et fromage pour 2 euros. Première fois que tu payes un prix aussi bas. Ca devait être un resto d’état à ce prix !

Malgré ton ventre en vrac, t’as décidé de tenter une deuxième fois Morón by nigh. Au premier resto (forcément t’as pris du riz) un groupe de mariachis avec sombreros. Ensuite tu t’es pointé à la Trova où il y avait un concert. Il y en avait un aussi hier soir mais ta guesthouse t’a dit que des conneries. Le videur a hésité à te laisser entrer vu que t’étais en short. C’est certainement ton côté touriste de base qui l’a convaincu. Il doit pas en voir souvent traîner dans le coin. Une grande cours avec un chapiteau en cas de pluie et une centaine de cubains installés à des tables avec soit une bouteille de rhum soit plein de bières. Non, ce sont pas les perdreaux de l’année qui sont là mais ça guinche grave, voir caliente. Très, très caliente par moment.
Sans déconner, le chanteur a une tête de Doc Gynéco.
Ah oui, il y a un truc surprenant. Entre les bagnoles, les tricycles, les vélos, les scooters, il y a quand même pas mal d’engins dans la rue qui circulent même s’ils ne connaissent pas les embouteillages. Mais le soir venu, absolument aucun engin n’est garé dans la rue pour la nuit. Comme si t’étais sûr de te faire chourrer ce que tu laisses garer dehors. Étonnant, alors que tu te balades tard le soir sans me moindre soucis d’agressions.
Côté quête du Saint Graal (la bouteille de rhum). Tu viens d’en trouver par hasard dans un petit kiosque. 60 euros dans les boutiques d’état et 17 euros dans la rue. Ton acheteur français est inquiet, est ce du vrai, toxique…euh, ça serait quand même très pervers de faire du faux rhum ici.
Ricardo, suivi à la trace…

Vous comprenez pourquoi un déclenchement de tourista à une gare de bus est un dur moment