Yé pan, yé pan, yé pan….
Hein ? C’est quoi ? C’est ton réveil matin? Non, c’est le boulanger avec sa carriole qui se balade dans la rue pour vendre son pain. Ensuite c’est le bruit des sabots des chevaux sur les pavés des rues. Bienvenu à Trinidad.
Le centre-ville est assez petit mais surtout il est en grande partie piéton.
Tout le centre est pavé, des petites rues avec surtout des magasins pour touristes, des galeries de peintures, des bars et des restos. Malheureusement t’as 3-4 restos qui sont blindés et où tu fais la queue (une habitude à Cuba) alors que tous les autres sont désespérément vides. Ils ont même privatisés des escaliers où tous les soirs jouent des musicos.
Certaines ruelles sont remplies de stands d’artisanat made in… No comment. Depuis ton arrivée à Cuba, t’as jamais un tel nombre d’endroits dédiés aux touristes. Pas étonnant que Trinidad soit la ville la plus touristique de Cuba. Touristes oblige, tu es sans arrêt sollicité par des rabatteurs. Même pour prendre un taxi, t’as un rabatteur qui va essayer d’intervenir pour prendre sa com. Une vraie plaie ici contrairement aux autres villes.
La ville est à 15 bornes d’une plage et à une trentaine d’une chaîne de petites montagnes.
Tu t’étais dit que t’allais louer un scooter pour aller sans les montagnes et te balader sur les chemins. Que dal, ils ne louent que des scooters électriques qui ne sont pas suffisamment puissants pour y aller. Pas trop le choix, faut y aller avec un groupe organisé…
Sinon il y a un petit train pour faire  un tour dans une belle vallée, cool. Tu aurais dû dire ‘il y avait un train’, ouais, il fonctionne plus.
Bon, alors direction la plage d’Ancón. Aucune comparaison avec playa Santa Lucia. Pas d’algues, pas de plastiques sur la plage. Seul truc chiant, des minuscules mouches qui viennent te piquer. Cette fois, t’es allongé sur la côte caraïbe, peut-être que les courants ne ramènent pas les déchets. La mer est beaucoup plus sympathique sans les algues marrons.
Sinon, ça va la neige chez vous?
Tu la ramènes mais 10 minutes après t’être installé, de gros nuages gris pointent. Et qui se prend une averse sur la gueule ? Mais qui t’a lancé un sort?
Ouais, ça donne moins envie, hein?
Plusieurs complexes touristiques, quelques restos de plages avec peu de touristes. 1,5 euros le transat avec le parasol. Par contre, ils tabassent sur la bouffe. 4 fois le prix de Santa Clara pour une malheureuse langouste. (Ça reste donné par rapport à la France mais ça pique pour Cuba). Sinon, y a des mecs qui longent la plage en vendant des pizzas, mouais (voir photo du post précédent). Coco loco, ça vous parle ? C’est le cocktail local, une noix de coco où on rajoute du rhum et du jus de citron.
Sinon, il y a la canchachara. Le plus vieux cocktail cubain inventé lors de la guerre d’indépendance ; à base de rhum (bien évidemment), du jus de citron, du miel et un peu d’eau. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Canchanchara ça se laisse boire. Il y a même un bar où ils ne servent que ça, une institution. Sylvain, le roi du cocktail, je compte sur toi pour le faire !
Yé pan, yé pan, yé pan…
Mais il vend du pain tous les jours le bougre ? En fait le four est à 50m dans la même rue. On est les premiers servis et réveillés…
C’est parti pour une excursion de groupe à Guyanayara dans la région de topes de Collantes. On est 5 dans un vieux camion russe, le truc increvable. Effectivement vu les pentes, jamais le scooter ne montait. Le temps sur les montagnes est couvert. On parie qu’il va pleuvoir ?
Arrivé à un point de vue, tu demandes au guide Oswaldo, s’il va pleuvoir. Non, il devrait pas. Tu lui montres les gros nuages gris plein de flotte. T’es sûr ? Euh, peut-être ! On est pas remonté dans le camion qu’il pleut. Espérons qu’il sera meilleur comme guide que miss météo. Le camion est ouvert de tous les côtés, ce qui est très sympa pour la vue. Par contre c’est beaucoup moins sympa quand il pleut.
Petit arrêt pour nous montrer comment ils font le café. Il faut qu’il soit rouge ou orange pour être mûr. Puis ils le font sécher et ensuite ils le mettent dans l’ecrasoir (pas sûr que ce mot existe…) pour enlever la peau autour de la graine.
Apparemment, ce type de machine serait encore utilisée dans quelques endroits. Tout le café produit dans cette région est exclusivement exporté au Japon.
La pluie ? Oui, toujours.
Encore un peu de camion pour arriver au point de départ de la balade qui fait 5 bornes.
Va savoir, coup de pot, prières exaucées ou celui qui t’en veut s’est vautré dans les escaliers mais la pluie s’est arrêtée.
La balade est pas violente, on marche dans un mélange de forêts, de jungle, de palmiers, immenses bambous.

Oswaldo s’y connait en plantes, en piafs et en dicton cubain : les montagnes, c’est pour les oiseaux. Traduction cubaine : laissons les montagnes aux oiseaux et allons picoler à la plage.  Depuis qu’il est guide, il a jamais vu un touriste cubain se balader en montagnes.
Plein de piafs dont des colibris pas trop farouches et des negritos, des petits oiseaux noirs très recherchés ici pour leurs chants et les locaux organisent des compétitions. En France, on fait des concours du plus beau caniche, ici ce sont les chants des piafs.
Premier stop à la cascade de Rocio
Et ensuite on fait une pause dans une grande vasque naturelle de Venado où on peut se baigner. Fraiche ? Oui mais on y rentre. C’est pas le soleil qui va nous sécher mais c’est pas grave.
A la sortie du chemin, le resto qui fait partie du package. Du riz ? Bien sûr ! Que serait un plat cubain sans riz ? Mais pour la première fois en quinze jours, des patates. Vous, ça ne vous paraît quelconque mais ici, aucun des cinq n’avaient vu de patates depuis son arrivée à Cuba.
Ah oui, grand soleil sur le chemin du retour.
Ricardo, le retour de rain man