Direction le Condoriri, il y a 2 guides, 20 ans Jean’s, sneakers. Toi, l’agence t’a dit de venir avec grosses chaussures et bâtons de marche. Puis on récupère 6 canadiens, pareil, 20 ans et la plupart en sneakers. Euh, c’est une sortie scolaire et tu fais le chaperon ?
Arrivé au bout de la piste carrossable, les guides sortent du sac leurs grosses chaussures de marche, les bougres. On est entouré de montagnes en grande partie enneigées. Les flancs des collines sont couverts d’herbe jaune. Ça marche tranquille jusqu’à la laguna chiar khota.
Puis le chemin commence à monter. Les 6 canadiens partent comme des fusées. Tu te mets sur le côté pour les laisser passer, pour une fois que c’est toi qui va être à la ramasse. Véridique, 50m plus loin, ils sont cinq à être pliés en deux, plus de souffle. Finalement sur les 6, y en a 3 qui feront trompettes à la moitié et préféreront une sieste. Faut reconnaître que le chemin est légèrement pentu. L’objectif est de monter au sommet du pic Austria, environ 5300m et des brouettes.
Tiens, t’as encore un chien qui s’est pointé avec toi jusqu’au sommet. Ce con s’est mis à aboyer en regardant le sommet. Bizarre, Il recommence à aboyer. Sur la crête du sommet tu vois un empilement de pierres qui de loin pourrait ressembler à une personne. C’est après le tas de pierres qu’il aboie ce couillon. C’est pas un chien local ? Il a jamais vu ces pierres avant ? En tout cas avec toi il a trouvé un bon client, tu lui as refilé tes gâteaux secs achetés la veille et qui devaient dater au moins de la semaine dernière.
Par temps clair, du sommet le guide dit que tu peux voir le lac Titicaca. Ouais par temps clair. C’est con, car au départ le matin, c’était super dégagé. Regardez sur cette photo, ce grand ciel bleu dégagé avec juste la montagne dans le coin à droite qui semble fabriquer des nuages. Ca, c’est avant la montée.
puis est arrivé le Ricardo time. Plein de nuages au sommet et ça c’est un peu dégagé dans la descente.
Sur le chemin, t’as du lama qui traînasse voir qui fait la sieste. Eux aussi ont du démarrer trop fort et ont le souffle coupé
Petites informations importantes pour votre quotidien français, sachez qu’on mange pas de steak de lama car il est considéré comme un animal de transport. Alors que l’alpaga, grosse feignasse qui va jamais à la salle de musculation, n’est pas foutu de porter un sac. Résultat, lui passe à la casserole.
Information encore plus importante concernant les toilettes du lama. Alors, tu sais pas trop qui décide. Il y a peut-être un vote à pattes levées, un tirage au sort pour désigner la dame pipi. Mais en tout cas, ils font tous leur besoin au même endroit, un empilement de boulettes noires sur 2m2. Alors, c’est pas de l’info ?
Lendemain, t’as décidé d’enchaîner la vallée de las Animas (les âmes, les esprits, rien à voir avec les bestioles) et le canyon de Palca mais sans agence. Tu prends un uber pour aller au village de de Ovejuyo. Ici, le uber est haut de gamme. A peine assis, le chauffeur te demande ta nationalité et 30 secondes plus tard tu roules avec du Lara Fabian et Dalida. Prochaine fois, tu diras que t’es tchétchène.
Ah ouais, un point vraiment important. T’as une ambiance un peu anxiogène ici. Dès que tu recherches des infos sur des treks, systématiquement on te parle d’attaques, d’agressions, de ne pas y aller seul. Au Pérou, que dal, ici, sans arrêt.
Du coup, t’es un poil en alerte. Tu t’embarques dans la vallée par une piste et d’entrée de chaque côté tu as ces sortes de falaises /pics pointus. Ça doit bien faire 50m de haut et il y en a partout.
Tu continues à t’engager dans la vallée. Ah, une personne arrive en courant en sens inverse. Première agression ? Même pas, juste une joggeuse. Ça va, elle cours dans le sens de la descente, ouais on est quasi à 4000m. 30 minutes plus tard, t’es agressé visuellement par la tenue des 4 autres joggeurs qui descendent. Ca craint la Bolivie.
La piste t’emmène sur la colline qui surplombe tous les pics et la vue est exceptionnelle. Puis, la piste se termine et tu redescends par un sentier entre les pics. Ça du te prendre 3h et pas sûr qu’avec une agence tu ais pu faire ce grand tour.
Puis tu choppes un collectivo pour aller au village d’Uni. Un des points d’entrée du canyon de Palca. T’as beau voir le canyon en contrebas, impossible de trouver le chemin qui y mène. Tu t’es retrouvé au milieu d’un champ à demander au conducteur de tracteur le chemin. Apparemment t’es pas bon car t’es du mauvais côté de la rivière et il n’y a pas de pont. C’est l’inconvénient de ne pas avoir d’agence. En plus, on est dimanche, il est déjà tard, t’as pas des milliards de bagnoles qui passent sur la route, ça serait con de rester coincé donc retour penaud à La Paz et dîner dans un pub anglais, ouais la totale loose.
Ricardo, responsable classe verte.