Fini le carneval, fini les nanas qui se trémoussent, direction Torotoro au bout d’une piste de 4h, bienvenu en Bolivie profonde. Une ‘belle’ route sera terminée dans 2 ans donc ceux qui vont en Crète, en Charentes, vous pourrez bientôt venir ici tout confort.
La région est super aride. Au début t’avais l’impression d’être sur Mars tellement la terre et la roche étaient rouges. Le truc de dingue. Puis t’as descendu la vitre et t’as réalisé que c’était le filtre anti soleil de la vitre qui donnait cette couleur. Et ouais, on peut pas être une pointure 24h/24h. Les rares hameaux sur la route sortent d’une ambiance western, 3-4 maisons au bord d’une piste poussiéreuse puis plus rien.
Alors pourquoi Torotoro ? Il y a un superbe canyon, des restes d’empreintes de dinosaures et des grandes cavernes où se perdre.
Le seul hic, il est interdit de se balader sans guide. Pas pour des raisons de sécurité, pour une question business et faire travailler le local.
Le village vit en grande partie de cette réputation et du coup il y a plein d’hôtels et de petits restos et même une boîte de nuit où tu rentres en passant entre les pattes d’un diplodocus. Ouais, c’est le gros délire côté architecture. T’as des dinosaures partout, certains sortent des devantures d’hôtel.
Groupe de 6 max afin de faire travailler le maximum de guides. On commence par aller voir des empreintes de dinosaures. Histoire de s’assurer que le truands qui ne veulent pas de guide ne puissent pas voir les empreintes, les guides ont monté une clôture avec barbelés et porte cadenassée. L’empreinte se mérite.
Le guide nous monte des trous et une image du type de dinosaure qui l’a laissé. Avec les autres on s’est regardé en se disant ‘ah ouais’. On a tous vu Jurassic Park, et t’imaginais autre chose qu’un simple trou. Sincèrement, on te l’aurait pas dit, jamais t’aurais pensé à ça. Le paléontologue Spielberg nous aurait pipeauté dans son film ?
Ensuite on voit des empreintes d’une autre bestiole, plus un style pattes de gros poulets pas sympathiques. Personne du groupe n’a été super emballé, certainement la faute de Spielberg, il a mis la barre trop haute.
Ensuite on se dirige vers le canyon. Ils ont construit une passerelle au dessus du vide avec vue imprenable sur le canyon. C’est bien sympa mais le but est de descendre dans le canyon, juste quelques 800 marches et de remonter.
Le soir, t’as le droit au plat local, l’omelette d’œuf de dinosaures. Ouais, ils ont en trouvé des tonnes ici et ils les refourguent sous forme d’omelette. La fraîcheur de l’œuf est pas garantie.
Lendemain matin 20 km de piste pour rejoindre  la ciudad de Itas, une sorte de labyrinthe avec des grottes. Tu peux y voir quelques peintures rupestres. Franchement, les mecs côté peinture étaient pas doués. Gabriel, Kinnary, suis certain que Mathias fait mieux. Grosse pression.
Le plus impressionnant est certainement la vue sur les montagnes. On dirait des sortes d’immenses vagues de rochers gris/blanc qui tranchent dans le paysage. Jamais vu ça ailleurs.
Puis on va faire de la spéléologie dans la caverne Umajalanta, une des plus grandes de Bolivie. Le guide nous annonce qu’elle fait 7 km de long, waouh, mais qu’on va faire que 450m, bouh bouh. La grotte est super connue et elle est même dessinée sur le nouveau billet de 10 bolivianos. Avant que la région devienne un parc national, il y avait aucun contrôle, du coup des gros cons se sont amusés à tagger les plafond des grottes et à péter des stalactites. D’entrée on commence par ramper pour rejoindre une caverne plus grande. Claustrophobe s’abstenir. Tu dois utiliser des cordes pour descendre ou monter, te faufiler entre les parois, te faufiler entre des parois étroites. La balade doit durer 1h30. La chance qu’on a eu a été de descendre les premiers car ensuite des groupes de boliviens ont débarqué en masse et à les voir juste descendre entre 2 rochers, tu te dis que certains vont y passer la nuit.
Samedi soir, tu mets ta plus belle cravate pour aller en discothèque histoire de voir l’ambiance. Personne. Mais dans la maison en face, il y a une fête. On a été les bienvenu et ils nous ont un offert une boisson locale à base de maïs. Va comprendre, la boisson est pas alcoolisée et ils sont tous bourrés.
Petite minute ‘Bouygues’ : toute une famille de locaux est en train de fabriquer des briques à base de terre et de paille. Il faut 4 jours pour qu’elles sèchent et 2000 briques environ pour construire une maison. Bien sûr tout dépend de la taille de la baraque…
Ricardo, paléontologue