De retour légèrement fatigué du Licancabur, t’as un départ le lendemain matin départ à 4h30 avec une agence (trop crevé pour prendre le risque de conduire à cette heure) pour aller sur un site géothermique blindé de geysers. Il faut y être au lever du soleil car avec la différence de température déclenche les geysers et avec le soleil, ca fait des couleurs superbes. Le soleil, tu sais pas s’il va se pointer mais les nuages sont au rendez vous, c’est certain.
Il y a 80 geysers dans la caldeira et la moitié de minibus. T’as des geysers coniques, d’autres qui sont cycliques, ils attendent d’avoir assez d’eau.
Le magma est 8 km sous tes pompes. Il faut faire gaffe où tu poses ta main sur le sol car il y a des micro fissures qui laissent passer une chaleur brûlante. Rien que l’eau est à 180°.
Une des crêtes des montagnes qui entourent la caldera représente le visage de profil d’un homme, el tatio. Le grand-père en patois local. C’est le protecteur et le nom du site et quand il pleure il neige. Il est super triste en ce moment.
Autour de certains geysers, tu as du jaune, le souffre et du orange qui serait les premières bactéries apparues sur terre. On laissera Wiki Franky, le roi de de la restauration péruvienne, vérifier ce point.

Il y a tellement de touristes que tu peux pas marcher 30 secondes sans qu’un baltringue te demande à se faire prendre en photo devant un geyser avec un air de winner. Donc toi aussi t’as fait un selfi un peu flou !
Bien sûr t’as des hot springs. T’as le maillot bain sur toi mais il fait 2°, du vent et du soleil 10 secondes toutes les 5 minutes. Même si l’eau est chaude, tu vas la jouer chochotte.
Devinette. Comment s’appelle le plus grand geyser ? Assassin. En raison du nombre de personnes qui sont mortes en tombant dedans.
A l’aller on avait roulé de nuit mais au retour, tu peux voir les paysages qui sont sublimes. Dans la nuit toutes les montagnes au loin se sont recouvertes d’une légère couche de neige.
T’as un volcan qui s’appelle Putana. Son nom vient, qu’avant, un italien avait ouvert une mine près du volcan et faisait venir des putes… Wiki Franky?
Nouveau stop au village de Machuca, 20 habitants et 50 bus qui s’arrêtent pour déposer le touriste 15 minutes, le temps de voir une petite église en adobe et d’acheter des brochettes de lamas. Le touriste est le bienvenu tant qu’il reste dans la rue principale qui mène à l’église en passant par le BBQ. s’il s’écarte, c’est mal vu par l’autochtone.
Vu le nombre de brochettes vendus, tu serais un lama mâle du coin, tu serais inquiet pour ta pomme. Extrait d’une conversation entendue ce matin entre 2 lamas :
– Hé, Roger, t’as pas vu Gérard ?
– Euh, non, pourquoi ?
– il a disparu. Hier on broutait tranquillement ensemble et il devait me raconter aujourd’hui sa soirée avec Jeanine. Il a récupéré un t-shirt de ces couillons de touristes avec toutes les positions du lamasutra.
– je l’ai vu hier soir, il était convoqué au bureau du chef BBQ
– Ah merde ! Le point positif, il y aura pas d’autre convocation avant 1 semaine. C’est quand qu’ils débarquent ici les vegans? Faut qu’ils se grouillent. Putain, regarde ce con de Ricardo qui fait la queue au BBQ. En plus il achète pas une mais deux brochettes cet enfoiré. On va lui balancer un sort ‘Pachamama’.
Dernier arrêt en haut d’un canyon à grands cactus où pose un chinois arrière petit fils de Pancho Villa.
3h plus tard, le sort ‘Pachamama’ se déclenche. Est ce que c’est la brochette de Gérard ou la glace au cactus qui était pas fraiche, en tout cas t’as du courir pour rentrer à ton hôtel. Ensuite, grosse rafale de vent (une minute de silence en respect à nos gilets jaunes à roulette qui doivent se prendre des rafales de vent et sable dans la vallée de la lune) qui a coupé l’électricité dans tout le bled et qui a ramené d’énormes nuages. Résultat tu pourras pas aller voir les étoiles ce soir. Conclusion, faut pas déconner avec les lamas.
Bon, si vous avez à faire un seul voyage dans votre vie et que vous voulez perdre 5 dixièmes à chaque œil, c’est le sud Lipez en enchaînant le Salar d’Uyuni et le désert d’Acatama. Sauf, si votre truc c’est d’aller voir des girafes, vous balader dans les rizières ou prendre un verre au sommet d’un gratte-ciel. Dans ce cas, oubliez ce coin.
Toi, ca va se compliquer, tu viens de passer ces 10 derniers jours à enchaîner des paysages qui piquent les yeux, ca va être dur pour rester au même niveau.

Ricardo, à moitié aveugle