Après cette incroyable chute dans un tonneau, t’as quand même décidé d’aller voir normalement les fameuses chutes. Première étape côté argentin. Sur la route à l’entrée du parc, t’as un panneau ralentir avec un jaguar dessiné. Alors, avec plus de 1 million de pimpims par an dans le parc, si tu croises un jaguar c’est que la bestiole est vraiment en manque d’affection humaine. Plus tard tu discuteras avec une guide qui bosse là depuis 10 ans, elle a jamais vue la queue d’un mais des gens en auraient vu près du fleuve. S’ils ont besoin de qqun pour l’attraper par la queue, t’es dispo, t’as l’expérience depuis Piada-Piada.
Côté argentin, ils ont construit plusieurs chemins sur des passerelles pour voir différentes parties des chutes. Et pour aller voir la partie la plus fameuse ‘la gorge du diable’ tu peux prendre un petit train. Et ouais, si tu veux attirer 1 million de pingouins chaque année, tu le fais pas marcher sur 3km.
Tu t’es pointé tôt le matin, le premier train (qui doit bien embarquer 500 personnes) est déjà plein. Quasiment que des groupes avec un guide à parapluie. La plupart de ceux qui sont sans groupe parlent la grenouille.
Bon, t’iras à la gorge du diable plus tard vu que c’est déjà blindé. Et là, c’est le gros coup de chance. En fait, quasiment tout le monde commence par cette fameuse gorge et on doit être que 10 pingouins à se dandiner sur les autres passerelles qui te permettent de t’approcher des chutes. Personne pour te bousculer pour faire son putain de selfi. Contrairement aux chutes Victoria, ici c’est plein de chutes sur plusieurs niveaux, plus petites mais beaucoup plus nombreuses. T’as un ensemble de passerelles qui te permet d’être à mi hauteur puis une autre chemin pour surplomber les chutes. Y a pire comme paysage. Bon, pas de ciel bleu et en plus ils annoncent de la pluie. Fais chier…
Il est temps de partir, des dizaines de groupes revenant de la première gorge arrivent en masse.

Tu as vu plusieurs panneaux concernant la bestiole locale, le coati. Faut pas le nourrir, tu peux te faire emmerder. T’es en train de marcher sur une passerelle quand t’en vois un descendre d’un arbre et marcher sur la rambarde et te rattraper. Holà mon ami, que veux tu, un braquage alimentaire ? Puis un 2eme, un 3eme, à la fin ils sont une vingtaine, un vrai gang. Ils passent à côté de toi tout en reniflant en cas où tu aurais un truc à grignoter dans ton sac. Elles sont pas agressives mais t’as vu les photos de leur morsure. T’es content de ne rien avoir dans ton sac, pas sûr de faire le poids face au groupe.

Finalement tu rejoins un spot où tu peux acheter à manger. Et là tu comprends mieux. Le gang partait à la rapine autour du resto. Il y a déjà une quinzaine de coatis qui cherchent à taper la bouffe des touristes.  Pour la tranquillité gustative du pimpim, le parc a installé des tables et chaises dans une grande cage fermée. T’as acheté un sandwich et tu t’es mis dans la cage histoire de ne pas avoir à te battre pour manger ton bout de pain (sur les photos, on a l’impression qu’ils essayent de sortir de la cage mais que neni c’est bien toi le touriste qui est dans la cage et eux en liberté). Bien sûr, certains couillons ont pas tout compris et s’installent dehors pour manger leur paquet de chips et ensuite appellent à l’aide les parks rangers. Ouais quand t’as une dizaine de coatis avec des jolies dents et griffes qui tournent autour de toi, t’as des doutes sur ta capacité à finir tranquillement ton paquet de chips.

Le petit train pour aller à la gorge arrive. Vue le monde qui l’attend, t’as décidé de faire les 3 bornes à pieds.
La gorge du diable est ensuite à 1 km de la rive. Ils ont construit une passerelle qui surplombe le fleuve. Le plus important est de s’y engager entre 2 arrivées de train sinon c’est le cauchemar. Les paquets de 500 personnes qui s’embarquent en même temps sur la passerelle, ça découragerait même un spécialiste du shopping le premier jour des soldes dans les grands magasins parisiens.
La passerelle se termine à la jonction de plusieurs chutes que tu surplombes. Là, ça envoi du lourd à gros bouillon et ça mouille légèrement. Faut jouer des coudes pour avoir accès à la vue et envoyer bouler les russes qui te bousculent comme si t’existais pas. Et faut imaginer que t’as 500 gugus qui vont arriver dans quelques minutes. Se lancer de là dans un tonneau, ça aurait de la gueule !
Il est midi, temps de merde. T’as quand même décidé de prendre un speed boat pour aller au pied des chutes. Tu t’es démerdé pour être assis à l’avant du bateau, ce qui semble une bonne idée au départ. On commence par remonter le fleuve jusqu’aux chutes. Ils ont prévenu, la première étape n’est pas trop humide, c’est pour faire les photos. Ensuite ça va devenir plus aquatique.
On a tous au moins un poncho. En plus du pilote, t’as un accompagnateur. Le mec, lui, il n’a pas un poncho, ils sait ce qui va se passer. Il porte une combinaison imperméable intégrale et quand il rabat la capuche, il a juste le nez qui dépasse, le reste est au sec. Le bateau s’avance vers les chutes. Vu le volume de flotte qui tombe, il s’avance pas sous la chute, sinon tu serais en train de taper le bout de gras avec les mérous mais juste l’écume qui résulte de la chute est impressionnant. En plus comme t’es devant, qui s’est qui prend plus le cher ? Ouais, le pilote, il y va pas en marche arrière. Encore heureux qu’ils ont passé à chacun un sac étanche pour y mettre tes affaires. Tu ressorts légèrement humide (ni le mot ‘légèrement’ ni ‘humide’ ne reflète vraiment la réalité). Mais ça va encore. Ensuite on part sur une plus petite chute (petite est assez relatif) et cette fois c’est pas que l’écume que tu prends sur la tronche, on va directement sous la chute (en tout cas ceux qui sont assis devant). Tu peux même pas ouvrir les yeux tellement la flotte arrive de tous les côtés. Des photos ? Euh, ben non.
10cm2. Ouais, 10cm2, ça doit être la partie sèche qui te reste malgré le poncho avec capuche.
Voilà, c’était la sortie/douche en bateau.  Faut pas imaginer sécher, il pleut…
Sinon Puerto iguazu le soir est super sympa, plein de restos et bars et si tu t’écartes de 100m des restos touristiques t’as tout une rue avec des restos/bars plus simples où quand tu commandes un verre de vin, t’as un vrai verre de vin, pas un échantillon. Ça veut pas dire pour autant que t’as pas au crâne le lendemain matin. Le plat classique est le picanha soit entre 500gr et 1 kg de viande bien juteuse coupée en petite tranche. Une grande pensée (ou pas) à nos amis vegans en train de savourer leur steak de soja. Dès que la musique démarre, tout le monde se trémousser et chanter Ils arrêtent même les bagnoles pour danser au milieu de la route. Imaginez ça en France.
Tout pourrait sembler idyllique mais t’as juste plein de gamins dont certains ont pas 6 ans qui circulent entre les tables pour essayer de te vendre de l’artisanat. Ils se ressemblent tous, la peau mate, les cheveux longs, les yeux légèrement en amende, certainement une ethnie oubliée par le système.
Ricardo del iguazu