Prêt pour la suite ?

Vous avez eu le hors-d’œuvre, maintenant le plat principal !!!

Je vais vous la faire jour par jour :

J1 : Le coup de l’attente à l’aéroport (voir mail précédent). Finalement on est arrivé à Ulgii. Puis on est parti avec le chauffeur pour installer notre camp dans la cambrousse avant la nuit. Comme c’est grand luxe, ils te montent ta tente, j’ai dû me battre avec eux pour leur faire comprendre que je n’avais pas besoin d’un boy et que je pouvais la monter moi-même… Enfin le 1er soir, ils ont monté ma tente mais pas sur un terrain plat, ça aurait été trop simple. Ils l’ont monté sur un terrain bien en pente. Toute la nuit j’ai passé mon temps à remonter en haut de la tente… Enfin ça c’est du folklore par rapport au reste…

J2 : Il était prévu d’aller voir une famille de Kazakh qui est la dernière ethnie à utiliser les aigles pour la chasse (je pensais qu’ils les utilisaient pour attraper des lièvres ou des marmottes mais que nenni, ils s’en servent pour tuer les loups et les renards !!!). On s’est donc pointé à 9h45 pour discuter un morceau avec la famille et là je me suis aperçu que ma english speaking guide n’était pas très motivée pour parler anglais (Pour simplifier, pendant les 14 jours, elle a dû me parler environ 5 minutes par jour, le reste du temps elle parlait en mongol avec les autres et comme j’étais le seul client… Personne avec qui parler…une horreur !!!!). Et là, le chef de famille me dit que celui qui peut prendre l’aigle est absent et ne sera de retour que vers midi. On va donc voir l’aigle dans sa cage mais rien de plus. J’avais l’impression d’être au zoo de Vincennes. Super !!! Je demande à la guide si on peut attendre le retour du mec qui s’occupe de l’aigle. Que nenni, il faut y aller maintenant sinon on n’aura pas le temps d’arriver au prochain lieu de campement. Je vous rappelle qu’à ce moment il était 10h15. Donc nous voilâmes repartis dans le vieux fourgon russe déglingué. A midi on s’arrête pour le déjeuner, et là, ils me sortent une table et des chaises (je vous avais dit que c’était luxe…) et la cuisinière prépare sa popote : soupe de pâtes et morceaux de mouton et comme plat principal des pâtes avec des morceaux de mouton… 2 heures pour le déjeuner. Du coup je leur ai dit, on laisse tomber tout ce bordel et pour midi ça sera sandwich assis par terre, on va quand même pas passer 2 heures à midi pour bouffer de la soupe…

On arrive au camp prés d’un lac. Quelques mots sur le paysage : Paysages changeants presque toutes les deux heures, à travers lacs d’un bleu limpide, neiges éternelles, montagnes sombres et ocres, vallées recouvertes d’un linceul d’edelweiss jusqu’aux dunes de sables blond de 30 mètres de haut qui viennent lécher les eaux cristallines du lac. Une pure merveille. Je tiens à préciser que ces belles phrases ne sont pas de moi. Je les ai piqué à une journaliste alors vous n’en aurez pas souvent de ma part des aussi jolies…

J3 : Petit déjeuner : voici les phrases en anglais que j’ai eu de la guide : good morning, did you sleep well, do you want some tea ? (chaque matin je n’ai eu le droit qu’à ces 3 phrases !!!) Puis on part rejoindre une vallée avec un glacier où on doit faire du cheval pendant 2 jours. Jusqu’au déjeuner, tout est ok. C’est après, que ça a commencé à se déglinguer : Le moteur de la caisse chauffait, il a fallu s’arrêter toutes les 1/2 heures. On s’est perdu de 13h00 à 21h30 (je vous rappelle que je suis parti avec des spécialistes). On s’est arrêté 10 fois pour demander notre chemin et à chaque fois on nous indiquait une direction différente. Et si je ne posais pas la question au guide sur What’s happening ? Je n’avais aucun feedback. Finalement, elle m’a indiqué qu’on cherchait l’emplacement pour camper au pied du glacier. Finalement on rencontre un nomade qui nous dit qu’on n’est pas si loin. Ils ont discuté pendant 20 minutes puis elle est venu me dire qu’on avait passé la famille à laquelle on fait appel pour les chevaux (soit disant, ils avaient changé de place) mais que ce nomade va nous indiquer où est le glacier et que demain il viendra avec ses propres chevaux… Et je lui réponds : mais tu m’as dit 1 heure auparavant qu’on ne cherchait pas la famille mais le camp !!! Et là, elle n’a plus su quoi me dire !!! Finalement le nomade monte dans la voiture et nous montre le chemin (on l’avait déjà pris ce foutu chemin mais on n’était pas allé jusqu’au bout….) On arrive dans la vallée tant recherchée et là on croise des nomades à cheval qui nous regardent avec insistance mais nous, on fait comme si on les voyait pas. On s’arrête plus loin pour monter le camp quand les nomades se pointent et commencent à discuter avec la guide. 20 minutes plus tard, elle se pointe et me dit qu’elle travaille avec ces nomades et qu’on ne va donc pas utiliser celui qui nous a montré le chemin. J’ai demandé aux nomades s’ils avaient l’habitude de bouger ou pas et ils m’ont dit qu’ils ne changent jamais de place, s’ils bougent c’est sur 500 mètres. Donc depuis le début, la guide m’a raconté des conneries !!!! J’étais vert. Quelques mots sur les lieux. On était au pied d’un glacier où un vent glacial souffle toute l’année. Faut vraiment être motivé pour y passer l’année. Et encore j’y étais en été. La nuit on tapait les 5 degrés !!!!

J4 et J5 : Balade à cheval. Faut savoir ici qu’on ne donne pas de nom aux animaux mais les chevaux ont un nom basé sur leur couleur, leur crinière et qu’il y a environ 600 noms différents pour un cheval. Je connais pas le nom du mien mais sa traduction devait être ‘tienpadebout’ : On s’est vautré 2 fois : 1ère fois, on arrive au galop (facile pour moi…) prés d’une descente raide de 1,5 m. Le cheval était pas motivé pour sauter, moi non plus, donc on longe la pente. Je ne sais pas ce qui s’est passé, si une de ses pattes a glissé mais en tout cas, il s’est vautré et je me suis fait éjecté du cheval… 2ème fois : On a traversé plusieurs fois une rivière (de l’eau jusqu’au niveau du milieu des pattes du cheval avec du courant), et une fois, il a dû glisser sur une pierre ou je ne sais quoi, en tout cas je me suis retrouvé à moitié dans la flotte…enfin bon… c’est l’aventure…

C’est à partir de ce soir qu’on a commencé à taper le carton avec les mongols (nomades plus ceux de l’équipe). Les nomades se sont pointés avec de la vodka faite à base de … d’après vous à base de quoi ? Il n’y a pas de houblon, pas de riz, pas de blé, pas d’orge, il n’y a que des animaux et donc du lait. Ils distillent du lait fermenté pour obtenir un alcool. A chaque fois que tu perdais aux cartes tu devais en boire un verre. C’est pas fort mais qu’est-ce que c’est dégueulasse. Les premiers soirs, j’ai presque pas bu mais un soir j’ai souvent perdu et je me suis tapé 4-5 verres. Depuis j’ai l’estomac complètement démonté, je me balade avec du PQ dans ma poche et je m’assure qu’il y a des WC à moins de 100 mètres…. Mais rassurez-vous les parisiens, j’ai négocié avec eux, ils m’ont en donné 1/2 litre et je vais tout faire pour le ramener et vous le faire goûter, histoire de vous donner un goût de la Mongolie….

J6 : Nous voilà repartis vers le nord du Gobi pour rejoindre une famille de nomades pour faire 2 jours de chameau. Mais auparavant pendant la nuit, le vent a soufflé très fort. Et le matin, plein d’objets avaient été emportés par le vent, donc nous voilà à 7h30 du matin en train d’essayer de retrouver une partie du matos….

J7 : Le chamelier se pointe avec 1 chameau (pour bibi) et 2 chevaux (pour la guide et lui). Je suis surpris, je demande à la guide pourquoi elle n’a pas de chameau (en fait, c’est juste par curiosité, elle peut monter sur un chameau, un cheval ou une chèvre, elle fait ce qu’elle veut, je m’en tape) et elle me répond : Oh il n’a qu’un chameau. Je suis quand même surpris que la famille n’ait qu’un seul chameau. Et elle me répond, oh ils en ont plusieurs mais un seul peut être monté par les clients, les autres sont trop sauvages. Alors moi, stupide, mais vous faites comment quand il y a plus d’un client ????? Et bien on fait appel à plusieurs familles…Faut qu’elle arrête de me raconter des conneries, elle n’avait qu’à me dire qu’elle préférait le cheval !!!

Parlons un peu du chameau : c’est haut, ça bouge et ça te remet tous les os en place. On est allé à un endroit où coule une petite source boueuse qui est censée guérir. Moi, j’ai une idée pour ceux d’entre vous qui vont en thalasso. Vous venez en Mongolie, faites la balade en chameau, à l’aller, ça vous remet les os en place, vous faites trempette dans la boue, puis retour en chameau pour être bien sur que tous les os sont en place. C’est une bonne idée. Je vais lancer le concept….

J8 : Nouvelle balade à chameau mais cette fois-ci on doit traverser des dunes sur 20 km et pendant ce temps la voiture fait le tour et on doit se rejoindre à un endroit précis pour monter le camp vers 14h00. 14h00 : On arrive : Personne

15h00 : Personne. On va discuter avec une famille de nomade qui nous invite à prendre le thé sous leur yourte. La guide ne parle qu’en mongol, j’en ai plein le c.., je me casse de la yourte.

15h30 : Une voiture arrive. Youpi !! Et non, c’est pas notre veau c’est une voiture qui fait le tour des familles pour acheter la laine de mouton. Ils nous disent qu’ils ont vu notre campement à 8-10 km d’ici. La guide leur demande que, quand ils repartent, ils s’arrêtent au camp pour leur dire de venir.

16h30 : Je monte en haut d’une dune et qu’est-ce que je vois : La voiture qui achète la laine a juste roulé sur 500m en 1/2 heure.

17h00 : La voiture a fait 500m de plus. Je redescends voir la guide et lui demande si elle sait pourquoi : oui, ils doivent s’arrêter auprès d’autres familles pour acheter la laine…

17h30 : Enfin quelque chose se passe. Les nomades sont en train d’essayer de dresser un cheval. Ici, ils les montent quand ils ont 2 ans. Et donc, plusieurs gars montent chacun leur tour sur le dos du cheval (sans selle, sans rien) et se font envoyer dans les airs par le bourrin. Y en pas un qui reste plus de 10 secondes. On me propose d’essayer…, J’avoue, je me suis dégonflé… Faut pas déconner, ces mecs montent des chevaux depuis qu’ils sont grands comme 3 pommes à genou, et ils se font éjectés, si j’y vais, je me fais casser en 1000 morceaux. Maintenant, je regrette un peu mais au moins, j’ai tous mes os intacts !!! 18h00 : Toujours personne

20h00 : Je re-vais voir la guide. Elle était en train de jouer à la corde à sauter avec les enfants…Je lui demande si elle a une idée. Oui, peut-être parce que le chauffeur qui achète la laine est bourré. No comment. . 21h30 : Notre voiture arrive. Motif du retard, ce fameux chauffeur s’est arrêté à toutes les yourtes boire une petite vodka….

J9 : On roule et on s’arrête à une station pour acheter de l’essence. Il y a une jeep devant nous qui fait le plein puis elle part. Le chauffeur discute avec le pompiste et finalement on repart sans prendre d’essence. Diantre, je suis quand même étonné et je demande à la guide. Elle me dit, y a pas d’essence. Je la regarde surpris, je suis pas complètement débile mais juste avant nous une jeep a fait le plein, ça serait vraiment la faute à pas de chance, si juste pour nous il n’y avait plus d’essence. Et là elle me répond (vous êtes bien assis !!!) : l’essence est trop chère ici on va aller ailleurs (donner moi une corde et je me pends dans les minutes qui suivent).

J10 à la fin : Je vous passe d’autres petites histoires dans le genre mais vous avez eu le principal. J’ai eu un peu de pluie, incroyable. On arrive dans un camp et il pleut de 15h00 à 18h00. Un local nous dit que des nomades sont allés la veille sur une montagne sacrée pour faire une prière car il n’avait pas plu depuis plusieurs semaines et ils avaient besoin d’eau. Véridique. Le lendemain, rebelote, de la flotte de 15h00 à 18h00. Si je chope un de ces nomades….

Ah oui, j’allais oublier, j’ai raconté une histoire à la guide : Je lui ai dit d’imaginer qu’elle partait en vacances en Espagne mais qu’elle ne parlait pas espagnol et donc elle faisait appel aux services d’une agence pour avoir un chauffeur et un guide qui parlent espagnol et mongol et que pendant son séjour, le guide ne fasse que parler espagnol avec le chauffeur. Qu’est-qu’elle en penserait ? Si vous trouvez la réponse, vous gagnez un verre de vodka local… Elle me répond : « c’est parce qu’ils ont besoin de parler espagnol… » Bon, ok et si même pendant les repas ou pendant que vous jouez aux cartes, ils parlent espagnol ?? « c’est normal, c’est parce qu’ils ont besoin de parler espagnol. » Qu’est-ce que vous voulez que je dise après ce raisonnement….

Je ne vous ai pas parlé de la cuisinière, tout un poème : Premier petit déjeuner, il y avait 1 litre de jus d’orange. Ok, j’en prends un verre et personne d’autre n’en veut. Lendemain matin, je demande si je peux avoir du jus d’orange. Ah non, il n’y en a plus mais on a 1,5l de jus de pomme. Ok, let’s go pour un jus de pomme. Je suis le seul à en boire. Le lendemain plus de jus de pomme. En fait, j’ai regardé dans le retro de la bagnole mais pendant qu’on roulait, à l’arrière entre la cuisinière et la guide, c’était la fête, ça buvait, ça mangeait des tablettes de chocolat. Y a même plein de trucs dont je n’ai jamais vu la couleur. Avec un peu de recul, c’est quand même avec mon pognon. Donc je suis très content d’avoir permis à toute une équipe de bien bouffer. Faut quand même savoir, qu’on a eu des pâtes comme repas environ 11 fois sur 14 repas….

Ce matin, je suis retourné voir le patron du Tour Operator pour lui raconter mon histoire et je dois repasser dans une heure le voir et il y aura la guide pour qu’elle s’explique !!!

Je tiens à préciser que j’ai absolument rien exagéré !!!!

Allez A+