Salam,

Départ en bus local pour Tripoli. Impossible de trouver une carte détaillée de la ville et t’as aucune idée où il faut demander au chauffeur de s’arrêter. T’as photographié le nom d’une place en arabe qui est sensée être pas trop loin de ton hôtel. Arrivé à Tripoli, tu le montres à plusieurs personnes dans le bus. Et tous te demandent si c’est bien à Tripoli…euh ben ouais, mal barré le touriste. Finalement le chauffeur te fait comprendre que c’était un kilomètre avant mais qu’il va déposer les autres et ensuite t’y emmener. Mouais, mouais, mouais… Coup de pot, tu vois un panneau qui indique un endroit sensé être près de ce que tu cherches, donc tu descends et inchallah. Ca tombe bien il commence à pleuvoir, quand ça veut pas. Tu montres ton bout de carte à différentes personnes. Une personne sur deux te demandent si ce que tu cherches est bien à Tripoli (c’est quoi ce bordel) et les autres te donnent tous des directions différentes. Putain t’es pas arrivé. Il y a pas mal de militaires mais eux sont pas du coin du coup ils te redirigent vers des locaux mais pas mieux. sur un malentendu tu tombes sur la place de l’horloge qui est le repère le plus proche de ton hôtel. Maintenant faut trouver l’hôtel Alkoura. Tu te rappelles de deux mots d’arabe importants ayna pour ‘ou’ et foundouk pour ‘hôtel’. Et t’es là avec ton ayna elfoundouk elkoura? Et ça marche pas trop mal. T’as rentabilisé deux ans de cours d’arabe! !

Bon, extérieurement ca fait pas trop Hilton ni Bestwestern et même pas un formule 1, en fait c’est chez l’habitant, une famille chrétienne qui parle francais. Il voit passer 2-3 touristes occidentaux par mois. Ah oui, ici ils sont sensés apprendre le français à l’école. Y en a beaucoup qui sèche. Le gars t’explique comment aller au souk: c’est pas compliqué, tu sors du foundouk, tu vas tout droit et au rond-point il y a trois rues, tu prends celle du milieu. Bon ça va le faire. Arrivé au rondpoint il y a quatre rues. Putain y en pas un de douer pour indiquer le bon chemin..

Bon finalement t’as trouvé les souks, oui il y en a plusieurs, un pour les bijoux en or, d’autres pour les vêtements, d’autres pour la bouffe. Il reste encore des fabriques se savon traditionnel. T’en as acheté à la plus ancienne fabrique, de 1802. Le petit monsieur était très fier des photos où il pose avec l’ambassadeur de France, du Canada, de Pologne… Apparemment il y a même un reportage sur lui sur Arte. C’est la famille Sharkass si vous voulez chercher sur internet.

Faut pas espérer trouver des pubs où boire une bière à Tripoli. L’ambiance est totalement différente, pas le genre à aller à la plage en maillot de bain. On est chez les sunnites donc tu vas un peu attendre avant de demander pour le t-shirt hezbollah. On va attendre d’être passé côté chiite. Ah oui, histoire de la jouer sport t’es habillé qu’en kaki et tu passes même pour un local, y en a qui te demande leur chemin. Sont pas arrivés les pauvres gars.

Tu t’es paumé dans le souk et tu es tombé sur un autre souk au pied d’une colline couverte de vieux immeubles, certains criblés de balles, et les routes qui montent vers les habitations passent par des checkpoints militaires. Bon, on va pas aller vers la haut, surtout que 10 minutes avant il y a eu pendant 3 minutes des tirs de kalach, certainement pour fêter un mariage. Ici les gens ne réagissent pas au coup de feu, c’est dans leur quotidien. Ouais, pendant que t’écris cette partie de mail il y a eu un rappel, seulement deux coups de feu, mariage de pauvre.

Après maints détours t’as finalement retrouvé ton hôtel. Tu voulais aller voir une vielle mosquée et la citadelle des templiers. Le patron de l’hôtel commence à te dire c’est simple. Euh, ok, tu vas m’écrire en arabe les endroits et je me démerde. T’as pris ton GPS, t’as marqué l’emplacement de l’hôtel et après c’est pas grave si tu te perds (c’est la version moderne du petit poucet).

Côté bouffe, c’est difficile de manger pas gras, juste en regardant les gâteaux tu prends un kilo. Côté libanaise, on voit que beaucoup se lâchent sur les gâteaux.

Suis maintenant à l’hôtel, il est 19h, y a une coupure de courant et cinq minutes après, on fête un nouveau mariage, va savoir sur qui ça tire. Ah tiens ça tire à nouveau. Va falloir sortir dîner avec la frontale, pas envie de te retrouver sans le noir. Alors, Tripoli by night, deuxième plus grande ville du Liban, et bien c’est pas trop la fiesta. 30 minutes à tourner juste pour trouver un bouiboui pour dîner d’un morceau de poulet et des frites en carton. Je sens que ça vous donne envie de venir avec moi next time. Des volontaires?

Adnana, j’ai trouvé du henné mais ils en avaient du brun et du noir. J’ai pris de chaque. En fait dans le souk, ils en avaient en sachet mais soit de Chine soit d’Inde donc je suis allé dans un magasin où il le vendait en détail. Mais garantie sur le coran, dixit le vendeur, du henné naturel mais il sait pas d’où il vient. Au fait de ma chambre j’entends bien le barbu qui chante. La nuit va être musicale.

Demain c’est parti pour quatre jours de trek mais un mauvais feeling sur l’agence.

Al Rachid, wedding planer